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2013, année difficile pour l'œuf français

L'œuf se trouve chahuté au sein d'un marché ultra-concurrentiel. Néanmoins, des motifs de satisfaction subsistent.

L'année 2013 s'annonce sous forte pression pour les producteurs d'œufs.
L'année 2013 s'annonce sous forte pression pour les producteurs d'œufs.
© Armelle Puybasset

Le comité national de la promotion de l'œuf (Cnpo) a tenté d'alerter l'opinion lors de la présentation à la presse d'une étude exclusive CSA sur l'oeuf le 18 avril. Francis Damay, administrateur du Cnpo, a tiré la sonnette d'alarme sur un marché déséquilibré. «L'année 2012 a été bonne, mais 2013 s'annonce sous forte pression», explique-t-il. «Les producteurs font face à une hausse colossale du prix des matières premières (soja, blé, maïs), sans parler de l'augmentation de la hausse du coût de l'emballage, des transports et de l'énergie». Et ce n'est pas tout. Cette année verra une surproduction d'oeufs qui va entraîner une chute des cours pendant que, en grandes et moyennes surfaces, le prix des œufs «reste très maîtrisé avec une hausse de 5% seulement», précise Francis Damay qui ajoute : «pour certains éleveurs les prix de vente sont inférieurs au prix de revient».

«L'œuf doit être classé produit sensible»
La situation conjoncturelle n'est pas la seule qui agace les éleveurs. Elle est même reléguée au second plan, derrière la différence de traitement entre les pays membres de l'UE. «Les mises aux normes 2012 ne sont toujours pas réalisées dans tous les pays de l'Union, regrette un membre du Cnpo. Pendant que chez nous, on nous a fait tout un flan pour un mois de retard dans les élevages, 10 à 20% des élevages italiens et espagnols ne sont toujours pas aux normes. C'est totalement injuste. On accepte la concurrence européenne, mais pas la déloyale», s'insurge-t-il. Au total, les éleveurs français ont investi un milliard d'euros pour la mise aux normes de leur élevage afin d'améliorer le bien-être des poules pondeuses en augmentant la surface d'élevage de près de 40%. Le président du Cnpo, Philippe Juven, cite le cas d'éleveurs qui n'avaient pas fini d'amortir les investissements précédents et qui doivent remettre la main au porte-monnaie.
Francis Damay pointe pour sa part du doigt les «5 000 tonnes d'ovoproduits importés d'Ukraine sans droit de douane». Des constats qui font réclamer aux membres de l'interprofession que l'œuf «soit classé produit sensible afin que des taxes douanières soient appliquées aux pays qui ne respectent pas les mêmes règles».

97% des Français mangent des œufs

Les producteurs d'œufs ont tout de même des motifs de satisfaction. L'étude CSA commandée par le Cnpo prouve l'affection que portent les Français aux œufs. Sur le millier de personnes interrogés, 97% déclarent consommer des œufs. Mieux, les trois-quarts estiment que l'oeuf est indispensable dans notre alimentation. Un Français consomme en moyenne 222 œufs par an – dans la même période, une poule en pond 350 – et en mange à tous les repas, petit-déjeuner (14%), déjeuner (68%) ou dîner (77%). Elu produit anti-crise par les sondés de par son rapport qualité-prix, l'œuf va continuer d'être abondamment consommé cette année. Au plat, en omelette ou durs, comme les préfèrent, dans cet ordre, les Français.

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