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2016 compliquée aux champs, 2017 compliquée dans les coulisses

Le conseil de l’Asbs s’est réuni ce lundi 2 mai pour traiter des deux campagnes.

© AAP


Salle comble pour le conseil élargi de l’Asbs ce lundi soir. En effet, la filière est en ébullition depuis six semaines, avec les premières propositions d’engagement «post quota» des différents groupes. Cependant, si la future campagne fait couler beaucoup d’encre, celle en cours n’en est pas moins contraignante sur un plan agronomique. Ainsi, Thierry Leclère, délégué départemental de l’ITB a fait le point sur les difficultés observées sur les parcelles : «nous avons une année avec une forte pression de ravageurs : limaces, tipules et blaniules ont causé beaucoup de dégâts. Localement, il y a eu des épisodes de grêle, et c’est ainsi plusieurs centaines d’hectares qui ont dû être ressemés. Les températures font que les plantes ne poussent pas vite, avec une double conséquence : les seuils de fin de vulnérabilités aux ravageurs ne sont pas atteints, et les adventices sont moins sensibles aux produits phytosanitaires. On a parfois conseillé de passer à 0,8 l d’huile en adjuvant pour améliorer la pénétration des produits», résume-t-il. Impossible pour l’heure d’estimer un impact sur la production, puisque les emblavements ont progressé. Comme le montre le tableau 1.
Afin de préparer au mieux les décisions pour 2017, un œil dans le rétroviseur n’est pas superflu. C’est ainsi que l’Asbs estime le prix moyen de valorisation des betteraves 2015, compte tenu des usines, sur une fourchette de 25-27 €/T, et donc des chiffres d’affaires à l’hectare variant de 2 200 € à 2 500 € (valorisation de la pulpe incluse), le principal facteur différenciant était le rendement puisque la zone de la sucrerie de Roye a souffert agronomiquement en 2015, alors que celle de l’usine de Sainte Emilie a connu une année exceptionnelle.

Les propositions 2017
L’Asbs a présenté la synthèse des propositions des différents groupes sucriers, en prix et en volumes, et les différences de construction des offres montrant clairement qu’il devient impossible de comparer «a priori» leur pertinence, car elles ne comportent que peu d’éléments communs. C’est d’ailleurs une difficulté nouvelle dans cette nouvelle ère.
Concernant Saint Louis Sucre, il faut noter que sous la pression des planteurs (cf. Action Agricole Picarde du 22 avril), le groupe a ajusté son offre en supprimant le «forfait collet», ce qui impacte d’environ 7% le prix de la betterave (cf. tableau 2). Néanmoins, les planteurs restent opposés au principe de paiement du transport introduit sur le volume ad­ditionnel.
Les coopératives ont pour leur part, de surcroît, des modalités concernant le capital social (montant et modalités de souscription (cf. tableau 3). Point commun à toutes les offres, elles ne précisent rien sur la valorisation des betteraves excédantaires. Le versement d’éventuels compléments de prix est lié aux performances des entreprises pour les groupes coopératifs ; quant à Saint Louis Sucre, c’est une possibilité ouverte mais les modalités n’en sont pas fixées.

Les grandes manœuvres ?
Au-delà des offres qui se sont affinées au fil des semaines, le climat instable de la filière vient de la mobilité possible des planteurs, conséquence directe de la suppression des quotas. En effet, tout planteur livrant à un groupe privé et libéré de ses contrats antérieurs peut être libre de changer d’acheteur, tout comme tout planteur livrant à un groupe coopératif mais ne disposant pas de capital social et libéré de ses contrats antérieurs. Par ailleurs, tout agriculteur non planteur peut le devenir.
En face, tout groupe privé est libre d’accueillir de nouveaux planteurs à tout moment, et tout groupe coopératif est en capacité d’accueillir de nouveaux adhérents ou en précisant les modalités. Pour les coopératives, cela se «corse» puisqu’elles sont nées dans le département de rachats plus ou moins récents, et qu’avec de surcroît le plan d’abandon de la betterave, les groupes se doivent de respecter une différenciation morale et économique des agriculteurs qui se sont engagés dans leurs projets. C’est ainsi qu’elles proposent des modalités de souscriptions spécifiques aux agriculteurs qui souhaiteraient devenir «nouveaux adhérents en 2017». Selon les informations remontées par les administrateurs de l’Asbs, leurs propositions circulent et alimentent les conversations de bord de champs. Elles engagent sur 10 ans les nouveaux adhérents et dans la zone de coexistence des groupes, cela créée une certaine confusion.

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