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A Catenoy, les chambres explorent de nouveaux horizons

Cette année, les Chambres d’agriculture des Hauts-de-France ont mis l’accent, sur leur plateforme d’essais de Catenoy, sur l’utilisation des stations météorologiques connectées pour gérer les essais, sur les cultures immatures et sur de nouvelles cultures qui pourraient trouver leur marché dans la région.

© D. L.-C.



«Trois stations météo connectées sont dorénavant installées sur la plateforme : une Météus, une Sencrop et une Weenat. Nous avons voulu les tester et surtout faire tourner les outils d’aide à la décision. Ces outils sont des modélisations du développement des maladies en fonction de l’évolution de la météo. C’est d’autant plus intéressant que des données sont en temps réel, que les applications peuvent être installées sur smartphone et générer des alertes», détaille Virginie Metery, chef de projet expérimentation pour les Chambres d’agriculture des Hauts-de-France.
Les développements de tels outils sont particulièrement intéressants s’ils se font en collectif auprès d’un groupe d’agriculteurs qui partagera ainsi les données et l’abonnement à la station connectée. Une autre façon de travailler dans laquelle les chambres veulent apporter leur expertise en les testant. Ainsi, sur les essais menés sur la plateforme de Catenoy, un tiers était mené en prenant en compte les données météo fournies par les stations et les outils d’aide à la décision. Par exemple, les fongicides et les fertilisants ont été appliqués en utilisant les prévisions météo de Meteus et Sencrop et les simulations des OAD. Cela permettra de voir si les prévisions proposées par ces modèles sont fiables et apportent une efficacité supérieure dans la conduite des cultures.

Débouché énergétique
Autre nouveauté de la plateforme : les cultures immatures. Dans le cadre du projet Agro-ressources et industries porté par AgroTransfert, des micro-parcelles sont dédiées à acquérir des données et des références sur la conduite de cultures destinées, soit à être récoltées en vert pour une valorisation énergétique, soit en grains pour une utilisation classique. Dans le premier cas, ces cultures sont implantées en dérobées. C’est le cas par exemple d’une céréale, récoltée en avril-mai, suivie d’un mélange maïs-sorgho récolté en octobre. L’objectif est alors d’extraire un tonnage maximum de matière sèche sur l’année, si possible avec un fort pouvoir méthanogène. Le seigle est particulièrement adapté à cet usage, ses résultats sont supérieurs à ceux des traditionnelles Cive (culture intermédiaire à vocation énergétique). A Catenoy, plusieurs mélanges sont testés : seigle + vesce velue, triticale + pois fourrager, triticale + épeautre, triticale + pois fourrager + avoine…
Suite aux premières expérimentations, des questions se posent sur les doubles cultures. D’abord sur le choix de la céréale immature à implanter et surtout sur la date de récolte pour avoir le meilleur pouvoir méthanogène. Il faut aussi assurer des conditions correctes pour l’implantation de la culture suivante. Une parcelle a ainsi reçu un seigle semé fin septembre, récolté début mai en immature, derrière lequel il a été possible, sur labour et après herse rotative, de semer un maïs, seul ou avec du sorgho. Différents écartements sont testés afin de repérer la meilleure conduite.
Ces essais ont été mis en place car ils correspondent à de véritables interrogations de la part des agriculteurs. Ces derniers souhaitent des itinéraires plus légers en produits phytosanitaires, qui leur donnent plus d’autonomie. Ces cultures font aussi écho à la multiplication de projets liés à l’énergie : chaudières biomasse, méthanisation…

Les cultures de demain
Une partie des essais était consacrée à des cultures de niche qui pourraient présenter une alternative aux cultures traditionnelles. Des sociétés sont souvent en recherche de producteurs locaux pour développer de nouveaux marchés. Parmi ces cultures, le sarrasin dont la plus grande partie de la consommation française est importée. Cette plante de la famille des polygonacées présente la particularité d’avoir une floraison indéterminée, c’est-à-dire qu’elle dure de juillet à septembre. La récolte des graines se fait avec une moissonneuse-batteuse fin septembre-début octobre et il faut alors trier les graines des fleurs et les sécher. Le sarrasin se conduit plus en bio et il y a une forte variabilité de rendement.
Autres plantes qui semblent avoir le vent en poupe en termes de nutrition. Le chia, dont les graines recèlent de nombreuses propriétés nutritionnelles ou le quinoa qui a l’inconvénient d’être gourmand en azote. Enfin, le pois chiche dont la tige assez rigide le met à l’abri de la verse. Des essais dans l’Eure ont permis d’obtenir un rendement de 20 q/ha.
Sans oublier la cameline, plante oléagineuse qui intéresse la SAS Pivert, entreprise de recherche en chimie verte, pour les molécules qu’elle contient et qui peuvent être utilisées en cosmétique, nutrition… Des essais de variétés, de date de semis, de conduite de désherbage, ou d’associations sont menés à Catenoy. Les Chambres d’agriculture des Hauts-de-France, au-delà des traditionnelles expérimentations qu’elles mènent sur leur plateforme, s’adressent résolument à un public en recherche d’innovation, de nouveaux marchés et de valeur ajoutée.

Repérées

Les essais variétés de blé rencontrent toujours du succès. Quelques variétés «premium» répondant aux critères de l’exportation céréales : Unik (Florimond Desprez), Libravo (RAGT), LG Absalon, Soverdo, Pastoral (KWS Momont). Une variété à confirmer, car elle a donné deux années contrastées : LG Androïd. Deux variétés sans trop de défauts : Pulko et Sacramento (bien en semis tardif)

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