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AG de la MSA : comment gérer la période de crise ?

Après l’Aisne en 2017, c’était au tour de l’Oise d’accueillir les 972 délégués de la MSA de Picardie, le 1er juin, à l’Elispace de Beauvais, pour une assemblée générale statutaire tournée vers l’accompagnement des agriculteurs et le bien-être au travail.

© AAP

Dans son rapport moral, le président de la MSA de Picardie, Antoine Niay, l’annonce d’emblée : la crise perdure et la MSA doit être présente auprès des agriculteurs pour les accompagner financièrement, socialement, mais aussi d’un point de vue psychologique. Le choc de la récolte catastrophique de 2016 est loin d’être amorti, et 2017 a été une année active pour la MSA, même si les plans de paiement octroyés,
972 pour 6,5 M€, ont été inférieurs à ceux de 2016, 1 425 pour 9,2 M€.
Les prises en charge de cotisations, 906 000 €, ont également baissé (971 000 € en 2016). Elles ont concerné 530 agriculteurs picards en 2017. N’empêche : l’agriculture traverse une période agitée.
Que ce soit les attaques contre les produits phytosanitaires, les offensives des anti-viandes, la remise en cause systématique des conditions d’élevage, la baisse du budget agricole pour 2020-2027, les fake news qui pullulent sur les réseaux sociaux, les agriculteurs ont de quoi être déstabilisés et la MSA doit leur donner des réponses, développer une communication et élaborer une stratégie à laquelle travaillent de concert les administrateurs de la caisse de Picardie et l’équipe de direction.
A ceux qui suggèrent que le régime social agricole soit absorbé par le régime général dans l’espoir d’une réduction des cotisations sociales des non salariés agricoles, Antoine Niay répond formellement que c’est illusoire, et que les agriculteurs ont intérêt à sauvegarder un régime social qui tient compte de leurs spécificités et reste, par ses actions de proximité, un animateur essentiel du milieu rural. Pour preuve, les presque 500 collaborateurs et les treize sites d’accueil qui émaillent le territoire picard, sans oublier le travail des délégués qui équivaut à 9 200 heures de bénévolat par an. La MSA présente aussi l’avantage d’être un guichet unique pour les cotisations et les prestations dispensées auprès de la population agricole : exploitants, salariés, employeurs de main-d’œuvre. La caisse de Picardie a ainsi assuré la protection sociale de 108 876 personnes en 2017.
Et cela en mutualisant les compétences avec la caisse de MSA du Nord-Pas-de-Calais. En effet, pas de fusion à l’ordre du jour pour l’instant. Des répartitions de tâches entre les deux caisses ont été préparées en 2017 et sont effectives depuis cette année, sans que cela ne change quoi que ce soit pour le ressortissant qui a toujours les mêmes interlocuteurs de terrain. Par exemple, toutes les retraites et les cotisations des non salariés agricoles des cinq départements sont gérées par la Picardie, alors que le Nord-Pas-de-Calais prend en charge les cotisations des salariés et l’ensemble des prestations sociales. Un accord gagnant-gagnant, selon Antoine Niay.

Un accompagnement de terrain
Parmi les réponses apportées à la crise de 2016, le président met en avant la cellule Horizon, déployée en décembre 2016. Elle accompagne les adhérents en grande détresse psychologique et permet, avec le médecin chef santé et sécurité au travail, un accompagnement sur-mesure, et s’appuie sur une cellule de contact alliant trois compétences métier : un conseiller social, un infirmier de santé au travail et un conseiller en protection sociale. 70 personnes ont été suivies en 2017 et la cellule Horizon est joignable du lundi au vendredi, de 9 à 17 heures, au 03 22 80 60 02.
Une aide au répit est également proposée aux personnes en difficulté pour leur permettre de quitter pour un ou plusieurs jours leur exploitation, seul ou en famille, afin de prendre du recul et pouvoir ensuite prendre les bonnes décisions. Cette aide se concrétise par une prise en charge du paiement d’un salarié qui fera le travail pendant cette absence. Dans 65 % des cas, c’est le service de remplacement qui trouve le salarié, sinon, c’est l’exploitant qui embauche directement. Ces aides sont aussi parfois complétées par des actions collectives comme des sorties familiales, des séjours et des journées culturelles. Tout pour permettre à des familles de se poser et envisager l’avenir avec sérénité.
Et puis les actions en matière de prévention des risques professionnels sont régulièrement menées : aide à l’achat de matériel de contention bovine, outils permettant la réduction de la pénibilité du travail, formations, examens de santé, prévention (troubles musculo-squelettiques, risques machines et chute, risques sociaux...), sans oublier les aides à domicile, les maisons d’accueil rural pour les personnes âgées (huit en Picardie).
Malgré la baisse annoncée du nombre de ses ressortissants, par ses actions tous azimuts et sa forte implantation locale, la MSA de Picardie entend bien montrer sa différence et faire connaître ses actions pour continuer à animer un milieu rural souvent oublié des politiques nationales.

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