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Agroforesterie : la société Hatté transforme les arbres en meubles haut de gamme

Un des débouchés de l’agroforesterie : la vente aux entreprises locales. Les ébénistes de la société Hatté, à Tronchoy, travaillent le bois, du tronc et des branches aux meubles, tables et chaises.

Chez Hatté, le bois provient d’arbres qui ont poussé dans la région.
Chez Hatté, le bois provient d’arbres qui ont poussé dans la région.
© A. P.

Une table, un confiturier, une chaise paillée nommée «cadot» en patois picard… Ce vendredi après-midi, dans l’atelier de la société Hatté, à Tronchoy, près d’Hornoy-le-Bourg, les douze ébénistes et leur patron, Claude Hatté, se préparent à leur fermeture annuelle au mois d’août, mais les commandes continuent d’affluer.
Ici, le créneau est le mobilier massif, les tables et les chaises haut de gamme, aux lignes sobres, garanties à vie. «Mon père a ouvert la scierie et fabrique de chaises en 1946, raconte Claude Hatté. En 1962, nous avons débuté la fabrication de tables puis, dans les années 1980, de meubles traditionnels. Depuis 2008, nous créons et fabriquons du mobilier contemporain massif.» Une activité diversifiée, cohérente avec les attentes des clients. Les tables, par exemple, peuvent désormais être dotées d’une plaque centrale en céramique, «car de moins en moins de personnes utilisent des nappes et des dessous de plat». Ou encore, les dossiers des chaises sont ergonomiques, étudiés pour le confort et le maintien du dos.
Mais une chose n’a pas changé : les arbres, eux, ont toujours poussé dans les terres du secteur.  Les essences travaillées sont diverses : hêtre, frêne, merisier, noyer, sapin de Douglas… Le plus demandé reste le noble chêne, «car son veinage ressort. Un aspect que les gens aiment», explique Claude.
Le professionnel se rend lui-même chez des propriétaires de bois ou des agriculteurs agro-forestiers, pour estimer le prix au m3 de l’arbre encore sur pied, avant qu’il ne soit débité. «Tout dépend de la structure du bois. S’il a beaucoup de noeuds, il servira à faire des poutres, comme les branches. Les plus beaux troncs servent aux meubles.» Les achats se font d’octobre à février environ, en sève descendante. La paille de seigle, utilisée pour le paillage des chaises, est aussi achetée aux agriculteurs du secteur.

Longue préparation du bois
La préparation du bois est ensuite longue et minutieuse. Stocké à l’extérieur, il doit descendre à 22 % d’humidité. Direction ensuite le séchoir pendant quinze jours, pour atteindre 11 % d’humidité. Il est enfin replacé à l’extérieur, sous abri, pour remonter à 13 %. Pour la charpente, un an suffit. Mais dix ou quinze ans d’attente sont nécessaires pour pouvoir en faire un meuble.
Parmi les plus belles pièces, les ébénistes viennent tout juste de livrer et de monter une bibliothèque de 7 m, entièrement sur-mesure, en chêne naturel. «C’est ce qui est passionnant dans le métier, confie Claude. Nous ne faisons que des pièces uniques, donc les projets sont tous différents. On rencontre beaucoup de monde.»
Les agriculteurs défilent aussi dans la cour, jusqu’à la scierie. Ils viennent chercher des copeaux de bois, qu’ils étalent dans les logettes des vaches, ou amènent eux-mêmes leurs arbres, qu’ils font débiter sur place. Ils repartent ainsi avec des poteaux de clôtures ou des planches pour construire des bâtiments. Deux mondes étroitement liés.

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