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Arnaud Fauchatre a l'élevage dans la peau

Arnaud Fauchatre a repris une exploitation à Saint-Quentin-en-Tourmont, en janvier 2018, et y a réintégré un troupeau de Limousines. L’agriculteur s’est vu remettre l’oscar de l’installation à Plaine en fête.

Pour Arnaud Fauchatre, «faire naître les veaux et les voir grandir est un travail gratifiant». 
Pour Arnaud Fauchatre, «faire naître les veaux et les voir grandir est un travail gratifiant». 
© A. P.



Être agriculteur ? C’était une évidence pour Arnaud Fauchatre, lui-même fils d’agriculteurs à Saint-Quentin-en-Tourmont. Et l’agriculture, le passionné ne la voit qu’avec de l’élevage. Mais l’installation coûte que coûte ne l’intéressait pas. «J’attendais l’opportunité de pouvoir reprendre une exploitation dans le village, car je m’y sens bien.» Après un BPREA au Paraclet et un stage dans un élevage laitier de Suède, le curieux a donc été chauffeur d’ensileuse, agent de remplacement pour la traite et salarié agricole.
L’occasion s’est finalement présentée avec l’arrêt de l’activité de son oncle. Il s’est installé au 1er janvier 2018. Le voici, à trente-quatre ans, à la tête d’une exploitation de 60 ha, dont 20 ha de prairies. La première chose qu’il ait faite : acheter une vingtaine de mères Limousines, dans la Creuse, pour relancer l’élevage. «J’ai toujours connu les laitières. Je ne me voyais plus traire tous les jours, mais je n’aurais pas su me passer des vaches. Faire naître les veaux et les voir grandir est un travail gratifiant. Et puis les animaux étaient indispensables pour valoriser les pâtures et les bâtiments.»
Le choix de la race était mûrement réfléchi. «Les Limousines ont un vêlage facile. Leur carcasse est plus petite que celle des Charolaises, et cela répond aux tendances de consommation. Le rendement viande et les cours sont plutôt bons.» Cette année, les mères ont fait leur deuxième vêlage et apportent satisfaction. Arnaud Fauchatre voudrait monter les effectifs à vingt-cinq ou trente mères pour plus de rentabilité. Car aujourd’hui, son exploitation ne lui permet pas de tirer un revenu plein. «Je suis donc double actif, avec un contrat de salarié paysagiste à temps partiel
Pour récupérer de la valeur, l’audacieux espère intégrer la marque Baie de Somme saveurs, créée en janvier 2018, avec la pomme de terre primeur de la Baie de Somme. Son élevage répond aux valeurs de la marque : une agriculture durable, qui participe à la préservation du paysage, issue d’une filière équitable et d’origine Baie de Somme. L’agriculteur a aussi diversifié son assolement, en ajoutant au colza, au blé et au maïs ensilage des betteraves, qu’il cultive pour Saint Louis Sucre. «J’ai un contrat de trois ans, mais avec la fermeture de l’usine d’Eppeville, pas sûr qu’il soit renouvelé…» Il faudra alors mener une nouvelle réflexion, en composant avec les parcelles inondables des bas-champs et, surtout, «le principal souci : la destruction des parcelles par les sangliers, beaucoup trop nombreux !»
Pour autant, Arnaud Fauchatre est attaché à sa commune et s’y investi, en tant que conseiller municipal depuis cinq ans. «Mon grand-père a été maire pendant vingt-quatre ans. Je suis un peu sa relève», sourit-il. Les dossiers tels que le tourisme le concernent directement. «Un nouveau tronçon de piste cyclable doit être construit de chez nous à Saint-Firmin. Une partie doit traverser les terres de mes parents, et ils seront expropriés. Mais ces pistes cyclables libèrent les routes et nous pouvons mieux circuler, notamment en tracteur.»
Certains sujets lui échappent néanmoins. «Nous sommes soumis au PPRN (Plan de prévention des risques naturels, ndlr) qui nous contraint fortement dans les nouvelles constructions. Nous ne pouvons pas développer nos exploitations comme nous le souhaitons.» Le passionné reste cependant optimiste. Il espère que ses efforts paieront, et que sa ferme lui permettra de vivre pleinement de son métier d’agriculteur dans quelques années.

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