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«Osons», le projet d’entreprise de la Chambre d’agriculture

Baptisé «Osons», le projet d’entreprise de la Chambre d’agriculture de la Somme se décline en trois axes stratégiques - qui agissent comme un fil conducteur pour la mandature en cours.

Françoise Crété, lors de la dernière session départementale, entourée du président du conseil départemental de la Somme, Laurent Somon et du directeur adjoint de la Chambre départemental d’agriculture, Olivier Morel.
Françoise Crété, lors de la dernière session départementale, entourée du président du conseil départemental de la Somme, Laurent Somon et du directeur adjoint de la Chambre départemental d’agriculture, Olivier Morel.
© D. R.

Bien qu’elles aient été au cœur des discussions de la dernière session de la Chambre d’agriculture de la Somme, zones de non-traitement (ZNT) et procédure de régionalisation des chambres d’agriculture dans les Hauts-de-France n’ont pas monopolisé les débats, le
10 mars (notre édition du 13 mars). Loin s’en faut. A bien y regarder, la présentation du projet d’entreprise de la Chambre départementale d’agriculture vaut son prix pour au moins deux raisons : d’une part, parce qu’il  amorce profondément un changement pour l’agriculture samarienne. D’autre part, parce qu’il engage les élus à s’y appliquer pour le reste d’un mandat qui a débuté en 2019 et qui doit s’achever en 2024. Pour la présidente de la Chambre d’agriculture de la Somme, Françoise Crété, «ce projet d’entreprise doit d’abord servir à porter le projet politique de la chambre d’agriculture». Et s’inscrit bien dans un cadre plus global : celui du contrat d’objectifs de l’Association permanente des chambres d’agriculture (APCA).

Accompagner les transitions
Trois axes composent le projet d’entreprise «Osons», au sein desquels on trouve un certain nombre de projets et d’intentions. Dans le premier de ces axes intitulé «accompagner l’agriculture dans ses transitions économiques, sociétales et climatiques», il est ainsi question (en vrac) de «maintenir le nombre d’actifs», améliorer le conseil stratégique aux entreprises agricoles, accompagner des groupes d’agriculteurs dans des démarches innovantes ou encore développer le conseil aux exploitations où l’élevage est encore présent. La Chambre d’agriculture, à son propre niveau d’abord, rappelle son intention de participer à l’échelon régional ou national au dépôt de deux projets par an en réponse à des appels à projet européens ou nationaux. Le but ? Capter des financements et maintenir sa dynamique «Fermes 3.0». Elle incite ensuite les agriculteurs à s’engager au sein de collectifs qui ont aussi pour but de bénéficier de financements pour des programmes innovants.
Pour le directeur adjoint de la Chambre d’agriculture, Olivier Morel, «si la Somme n’a pas toujours été très représentée dans les collectifs d’agriculteurs», cela pourrait changer : «Le partage de connaissances est de plus en plus répandu. L’objectif de dix que nous nous sommes fixés sera sans doute dépassé». Dans un contexte où le conseil aux agriculteurs devient de plus en plus concurrentiel - la faute à la séparation entre vente et conseil, notamment -, la Chambre d’agriculture de la Somme entend bien se positionner autrement qu’en tant que spectateur. Elle ambitionne par exemple d’augmenter le volume des prestations numériques qu’elle fournit aux agriculteurs, développer la formation ou encore apporter davantage de conseil personnalisé. Sur ce dernier volet, Olivier Morel défend une approche à la fois pragmatique et de proximité ; ce qui ne serait pas forcément le cas de tous : «Si l’on prend le cas du conseil en élevage, nous devons dépasser la seule approche technico-économique. On doit par exemple s’intéresser davantage à la gestion quotidienne».

Conseil et prestation de services
L’axe 2 du projet d’entreprise s’intéresse à la création de valeur dans les territoires. Autrement dit, il s’agit pour la Chambre d’agriculteur d’apporter soutien et expertise pour la mise en place d’activités de diversification. Elle affiche ainsi une ambitieuse intention de soutenir 10 projets de nouvelles filières, appuyer le développement de l’agriculture biologique - l’objectif est par exemple d’étudier la faisabilité d’une conversion pour 150 exploitations d’ici 2024 -, ou encore d’encourager l’essor des circuits courts et de l’agritourisme. La Chambre d’agriculture compte pour cela s’appuyer sur des outils tels que le réseau Bienvenue à la ferme, Savoir Vert, la plateforme Approlocal ou encore des points de vente collectif de produits fermiers. Pour Olivier Morel, si les outils sont bien là, «c’est aussi aux agriculteurs de s’en saisir».
En parallèle à ce que la Chambre d’agriculture est en mesure d’apporter aux agriculteurs, elle entend rappeler également aux collectivités le rôle qu’elle peut jouer à leurs côtés pour «la dynamique de leurs territoires» ; une manière de «vendre» à ces collectivités le service ses techniciens et experts dans différents domaines. «Il est important qu’il y ait de la proximité entre la Chambre et les intercommunalités puisque leurs décisions peuvent impacter l’activité agricole de différentes manières», explique sobrement M. Morel. Pour Françoise Crété, il ne fait aucun doute que «la Chambre d’agriculture a des compétences qu’elle peut apporter de manière neutre, indépendante... et à moindre coût si on compare à ce que d’autres structures privées proposent».

Des ambitions et des moyens
Le troisième et dernier axe du projet consiste à «faire dialoguer agriculture et territoire». Si la signature d’une charte de bon voisinage il y a quelques mois entre la Chambre d’agriculture, le département de la Somme, l’association départementale des maires, les syndicats agricoles, et encore d’autres organisations professionnelles agricoles et rurales traduit une volonté de «bien vivre ensemble», «il faut que nous la fassions vivre», poursuit le directeur adjoint de la Chambre d’agriculture. Cela passe notamment par un appui conjoint au développement de l’économie circulaire - les collectivités ont des besoins, l’agriculture a des réponses -, et de la communication positive.
Bien que dense, le projet d’entreprise de la Chambre d’agriculture de la Somme ne serait pourtant, selon sa présidente, «que le reflet du projet porté par l’APCA, au niveau national». Pour le mettre en œuvre, sa présidente sait pouvoir compter sur une équipe d’environ 70 collaborateurs, répartis au sein de quatre implantations  - ces dernières sont d’ailleurs essentielles au rayonnement de la chambre d’agriculture, «parce qu’elles sont garantes de proximité» -, mais aussi grâce à une gestion financière saine qui lui permet de dégager un excédent en 2019 (242 093,44 euros). Autrement dit, pour Françoise Crété, «nous avons les moyens de nos projets et cela est plutôt pas mal».

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