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Bienvenue dans le monde du poulailler 2.0

Une entreprise Web amiénoise a lancé un poulailler connecté, Eggs-iting, pour reconnecter urbains et nature.

Le poulailler d’un mètre carré pour une hauteur de 1,50 mètre au plus haut a été conçu avec des briques en bois façonnées à partir d’essences locales et d’un toit en résine.
Le poulailler d’un mètre carré pour une hauteur de 1,50 mètre au plus haut a été conçu avec des briques en bois façonnées à partir d’essences locales et d’un toit en résine.
© Eggs-iting



Qui de l’œuf ou de la poule est arrivé en premier ? Telle est la question. Mais ce n’est pas celle-ci que se sont posé quatre joyeux comparses travaillant ensemble pour Awelty, une société amiénoise créant des sites pour des entreprises et des Poc (proof of concept). Pour les non-spécialistes comme vous et moi, il s’agit de petits objets connectés. Bienvenue dans le monde des geeks. Reprenons la question originelle  quel pourrait-être le poulailler de demain ? Telle est la question qui anime les neurones d’Arnaud Jibaut, le patron du groupe Web amiénois Awelty, et ses développeurs, Antony Boulet, Nicolas Giraud et Florian Dupuis.
Un délire entre quatre développeurs de sites internet, un soir à la terrasse d’un café, en 2016, autour d’une bière, pourrait-on se dire, puisque c’est ainsi que l’idée a affleuré des méandres de ses esprits joyeux. Si les bulles donnent du pétillant à l’âme, la question ne sortait pas cependant de nulle part, et encore moins d’une griserie collective. Arnaud Jibaut a des poules chez lui depuis longtemps, dans son amiénoise. Et de s’interroger à voix haute devant ses petits camarades : «Pourquoi les urbains n’ont pas plus de poules chez eux, en ville ?» Ou encore «comment inciter les urbains à quitter leur ordinateur ou leur télévision pour retourner dans leur jardin ?»
Derrière cette question, le souhait est de faire reprendre en main leur consommation par les citoyens, compte tenu qu’un Français mange environ 240 œufs par an. Or, une poule pond 300 œufs par an et peut se nourrir de 50 kg de déchets sur une année, soit 1/7 de la production d’un citoyen (354 kg de déchets par habitant en France). Autrement dit, c’est un appel à un geste éco-citoyen qui est proposé. «Plutôt que d’exclure le consommateur, Eggs-iting propose de l’impliquer. L’idée est d’installer des poulaillers partout où c’est possible, chez les particuliers, mais également dans les entreprises disposant d’espaces verts, les établissements scolaires, les comités de quartier, les jardins partagés ou encore les collectivités locales, et de permettre ainsi un apprentissage des gestes éco-responsables», explique Arnaud Jibaut. Vous suivez ? Très bien, on continue.

Du concept à la réalisation
Partageant leur idée autour d’eux, les retours s’avèrent positifs. Mais ceux qui ne reculent devant aucune idée aussi loufoque puisse-t-elle paraître, savent mener leur barque. Ils engagent donc une étude de faisabilité autour d’un poulailler connecté pour quatre à six poules, et «intelligent, ludique et beau tant qu’à faire», raconte Florian Dupuis. Pour ce faire, ils font appel à Benjamin Boudet, designer ébéniste, pour concevoir un poulailler à la belle esthétique, mais également facile à monter, sans besoin d’outils, et où tout s’emboîte façon Lego. Le poulailler a été conçu avec des briques en bois, façonnées à partir d’essences locales et dont la production respecte les standards français de gestion forestière durable PEFC, ainsi qu’un toit en résine, soit des matériaux les plus écologiques possibles. A l’intérieur du poulailler, deux nids, une mangeoire au milieu, une porte automatique et des capteurs.
Ces capteurs mesurent la luminosité, l’humidité, la température, la présence de l’animal et le niveau de grain et d’eau. Le poulailler est aussi équipé d’une caméra permettant d’identifier les œufs dans le nid et de certains mécanismes pour ouvrir et fermer la porte de manière automatique. «Toutes ces technologies ont été réfléchies afin de ne pas impacter les poules de quelque manière que ce soit», précise Florian Dupuis. Ensuite, tous ces capteurs agrègent des données qui sont envoyées sur le serveur d’Eggs-Iting, qui les traite avant de les renvoyer sur une application pour informer l’éleveur sur la santé et l’activité de ses poules, mais aussi lui offrir des recommandations et l’accompagner dans sa démarche éco-responsable de reprise en main de sa consommation.
«L’application accompagne l’utilisateur dans sa gestion quotidienne du poulailler. Et bientôt, nous mettrons en place des jeux éducatifs sur l’application autant pour les enfants que pour les adultes. De même, nous avons l’idée de l’ouvrir à d’autres développeurs pour qu’ils y ajoutent des modules. Dans tous les cas, les données personnelles sont et resteront sécurisées. Le but de notre poulailler connecté avec son application, d’accès gratuit, n’est pas de remplacer le poulailler traditionnel mais de donner la possibilité aux urbains d’en avoir un dans son jardin, en leur facilitant par tous les moyens sa gestion, et de recréer de la sorte ce que l’on appelle un circuit vertueux», indique Florian Dupuis.

Pour quels publics ?
L’idée a séduit au-delà des adeptes, puisque le groupe Web amiénois a obtenu en novembre 2016 le premier prix EDF Pulse Hauts-de-France sur le thème «Habitat connecté» alors que leur projet était loin d’être concrétisé. Le groupe a été également finaliste du trophée Assises de l’embarqué, ainsi que des Trophées des services innovants et de Com en Or Throphy. Mais, prudence oblige, Eggs-iting n’a lancé qu’une présérie de poulaillers, soit une centaine, en juin dernier.
Une trentaine a été vendue à ce jour dans les Hauts-de-France, en Bretagne, en Belgique et au Luxembourg. En parallèle, au même moment, un poulailler a été placé en exposition, au domaine Elisabeth, à Versailles, dans le cadre de sa manifestation «La ferme urbaine». Coût du poulailler : 850 euros TTC. L’application - le «Facebook des poules», comme ils l’appellent entre eux - qui va avec, est totalement ouverte, et donc accessible à tous, ainsi qu’à toutes les données publiques et ouvertes.
Si les concepteurs du poulailler connecté savent que leur projet suscitera plus l’attention des métropoles urbaines que de territoires où les zones rurales sont prédominantes, ils s’intéressent de près aux écoles, collectivités locales et entreprises. «L’idée est de reconnecter les enfants avec les animaux. Côté collectivités locales ou entreprises, c’est une façon de pouvoir réduire leurs volumes des déchets en faisant des poulaillers partagés, un peu comme sur le principe des jardins protégés», détaille Florian Dupuis. Quelles que soient les cibles, c’est leur pierre à l’édifice pour construire un monde meilleur et une alternative sur le marché de l’œuf. L’œuf ou la poule ? Eux sont fixés…

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