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Bilan de campagne de pommes de terre en Picardie et dans la Somme : production en hausse

Une hausse significative des surfaces et des rendements en pommes de terre de conservation très bons. Bilan positif en Picardie.

En Picardie, les surfaces de pommes de terre de conservation sont passées de 29 700 ha en 2016 à  31 310 ha cette année.
En Picardie, les surfaces de pommes de terre de conservation sont passées de 29 700 ha en 2016 à 31 310 ha cette année.
© D. R.


La campagne de pommes de terre de cette année aura été marquée par une hausse significative des surfaces. En Picardie particulièrement, puisque 5,4 % de surfaces supplémentaires sont recensées pour les pommes de terre de conservation par rapport à 2016, soit 31 310 ha contre 29 700 ha en 2016. Et cette dernière année avait déjà connu elle-même une augmentation de 5,3 % par rapport à 2015. «Seuls les emblavements de la pomme de terre féculière peinent à progresser, à cause de la difficulté à trouver des contrats et de la concurrence avec l’industrie pour l’alimentation humaine», explique Cyril Hannon, ingénieur régional en culture de pomme de terre chez Arvalis - Institut du végétal.

Hiver froid et sec
La météo, elle, a été plutôt clémente avec les producteurs. «L’hiver, moyennement rigoureux et très sec, a induit de très bonnes structures de sol», poursuit Cyril Hannon. Entre le 1er octobre 2016 et le 10 mars 2017, le cumul des températures était relevé à 1 256 °C, et le cumul de pluie à 287 mm, à la station météo de Villers-Saint-Christophe, dans l’Aisne. A la même période, cette année, le cumul des températures ne s’élevait plus qu’à 938 °C et le cumul de pluie à 184 mm. Résultat : un travail de sol très facile et une plantation plutôt précoce. Au 20 avril, 80 % des surfaces de pommes de terre de conservation étaient plantées. «Dans de bonnes conditions, la pomme de terre développe bien son système racinaire. Elle résiste donc mieux aux aléas climatiques», précise Cyril Hannon.
Seul hic, le désherbage a parfois été compliqué à positionner. «Des parcelles ont été très salies, car il faut un peu d’eau pour que le produit fasse effet.» Et une fois les adventices levées, il n’existe plus de solution pour les traiter en culture pomme de terre. Ces indésirées ont un impact sur le rendement, mais surtout sur le débit de chantier des récoltes, puisqu’elles ralentissent les machines.
De fin mai à début août, le climat sec a perduré. A Villers-Saint-Christophe, le cumul des précipitations, entre le 15 mars et le 10 août était de 175 mm (contre près de 400 en 2016, à la même période). Conséquences : une faible pression mildiou, mais qui a pu être fortement amplifiée par des apports en eau d’irrigation conséquents ou par des orages locaux ; des besoins en eau d’irrigation élevés ; une tubérisation moyenne à élevée ; des pics caniculaires suivis de périodes plus fraîches engendrant un risque de repousses physiologiques avérées sur les variétés sensibles.

Défanages compliqués
De mi-août à fin septembre, en revanche, les pluies abondantes et significatives (100 mm d’eau entre le 10 août et le 30 septembre), ont provoqué des défanages souvent compliqués, des plantes qui restent vertes pendant de nombreuses semaines et des pommes de terre qui mûrissent très lentement.
Les pucerons, eux, n’étaient pas présents en grand nombre en Picardie, au contraire des doryphores, très nombreux, «mais qui n’ont pas posé de problème de contrôle». Les ravageurs qui ont causé le plus de dégâts sont les acariens Tetranychus urticae, «qu’on ne voit jamais habituellement», s’étonne encore Cyril Hannon. Leur présence serait due à l’été chaud et sec. Ils se sont principalement attaqués à la variété Markies. Des champs entiers «grillés» et aucun traitement existant. Les premières attaques ont eu lieu début août. En ce qui concerne les maladies, l’alternariose a pu être très impactante sur les variétés tardives, comme la fécule.

+ 23,9 % de production en Picardie
Malgré ces désagréments, le résultat est étonnamment bon : «même sans irrigation, les rendements en pommes de terre de conservation sont bons !». En Picardie, la production a même évolué de 23,9 % en un an, soit plus que l’augmentation nationale estimée à 21 %. Notre région a obtenu 1 512 200 tonnes de production, pour 31 310 ha, soit 48,3 t/ha.
Pour la conservation, Cyril Hannon explique que les débuts ont été compliqués, à cause de la douceur trop prononcée du mois d’octobre. «Nous n’arrivions pas à refroidir les pommes de terre. Mais la chute des températures, depuis deux semaines environ, a amélioré la situation.»

Quelques éléments à prendre en compte…

Reconduction d’homologation de l’hydrazide maléïque

L’hydrazide maléïque est le seul inhibiteur de germination appliqué en végétation. La possibilité de son utilisation court désormais jusqu’au 31 octobre 2032, ce qui donne une bonne visibilité pour l’intégrer dans des programmes de traitement pour une démarche intégrée de la protection antigerminative des tubercules. La limite maximale en résidus (LMR) reste inchangée et fixée à 50 mg/kg. Une attention particulière au niveau de pureté du produit «technique», utilisé pour la formulation de la spécialité commerciale mise en marché (solide ou liquide) : à compter du 1er novembre 2018, la teneur en impureté «hydrazine» du matériel technique ne devra plus dépasser
0,028 mg/kg contre un seuil aujourd’hui fixé à 1 mg/kg.

Retrait du Basta F1
Selon un communiqué de l’Anses du 26 octobre, l’autorisation de mise sur le marché du Basta F1, à base de glufonisate, est retirée. Il s’agissait du seul produit à base de glufonisate autorisé en France. L’agence sanitaire retire aussi les permis d’importation des produits en contenant. Selon elle, «des risques pour la santé des utilisateurs et des travailleurs, et des personnes présentes à proximité des espaces traités, ne peuvent être exclus.» La décision de l’Anses entraînera «la disparition de tous les produits phytos à base de glufonisate du marché».

Homologation du Dormir
L’autorisation de mise sur le marché (AMM) du Dormir a été donnée fin septembre. Soutenu par la société écossaise Dormfresh Ltd, le produit est commercialisé par BASF. Il agit comme un retardateur de démarrage de la germination. Il doit donc être appliqué suffisamment tôt après la rentrée des pommes de terre dans le bâtiment de stockage pour garantir une efficacité maximale pour les variétés à court repos végétatif. A appliquer par thermonébulisation à la dose de 20 ml/t, avec un maximum de six applications par an, en respectant un délai après traitement de trente jours pour la commercialisation des tubercules traités. Il contient 980 g/kg de 1,4 diméthylnaphtalène et sa limite LMR est fixée à 15 mg/kg (15 ppm).

Homologation du Closer
Le Closer est recommandé dans la lutte contre les pucerons et aleurodes (plein champ et sous serre). Il est composé de 120 g/l d’isoclast et fait partie de la famille chimique des sulfoximies. Son mode d’action : en contact et en ingestion.

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