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Brexit : la France perdra un partenaire commercial important

La France exporte au Royaume-Uni entre 5 et 6 milliards d’euros selon les années. Le solde commercial est excédentaire de près de 3 milliards d’euros.

Après le Brexit, qu’adviendra la filières bovine, très dépendantes du marché britannique ?
Après le Brexit, qu’adviendra la filières bovine, très dépendantes du marché britannique ?
© J.-C. Gutner



Outre-Manche, le marché britannique représente 10 % des exportations des produits agricoles et agro-alimentaires françaises. Selon une étude de FranceAgriMer, la France exporte entre cinq et six milliards d’euros de boissons alcoolisées (1er poste), de produits laitiers et de céréales, entre autres, et elle dégage un excédent commercial de trois milliards d’euros.
Si l’accord du 25 novembre dernier est approuvé par les parlements britannique et européen, le 30 mars 2019 sera la date effective du Brexit. Le Royaume-Uni ne siégera plus dans les institutions et dans les agences de l’Union européenne, mais sa situation restera inchangée en ce qui concerne l’accès au marché unique, l’union douanière et les politiques européennes.

Rétablissement des droits de douane
Lorsque le Royaume-Uni aura réellement quitté l’Union européenne en 2021, le rétablissement de mesures douanières imposées par l’accord commercial réduirait les échanges commerciaux de part et d’autre de la Manche. Ils baisseraient de 62 %, selon le scénario exposé dans une étude émanant du Parlement européen intitulée «EU-UK agriculture trade : stay of play and possible impacts of Brexit».
Le Royaume-Uni relocaliserait l’industrie agro-alimentaire, mais il sera toujours déficitaire en céréales (blé meunier, maïs) et en oléo-protéagineux, qu’il importera à des prix plus élevés. Mais le marché britannique échappera à l’Union européenne, car il ne sera plus un partenaire privilégié. Plus de sucre ne serait exporté et importé, et le marché des céréales se contracterait de plus de 70 % dans les deux sens à l’horizon de 2030.
De part et d’autre des côtes de la Manche, le gouvernement britannique et l’Union européenne instaureraient des taxes à l’importation et des mesures restrictives non tarifaires très élevées. Elles renchériraient les prix des produits importés. Selon le Parlement européen, la protection des exportations de l’Union européenne des Vingt-sept vers le Royaume-Uni sera toutefois supérieure (+ 63 %, en additionnant les mesures tarifaires et non tarifaires) à celles imposées par le gouvernement britannique vers l’Union européenne des Vingt-sept (53 %).
Mais ces taux de protection masquent des disparités. Le projet d’accord européen entre le Royaume-Uni et l’Union européenne reconnaîtrait les indications géographiquement protégées. Mais qu’en sera-t-il de l’étiquetage sur l’origine des matières premières agricoles utilisées et de la provenance des produits transformés en produits ?

L’Irlande sera plus impactée
L’analyse des conséquences du Brexit par filière est contrastée. Les productions ovine et bovine françaises pourraient s’en sortir mieux que les autres en reconquérant une partie du marché intérieur. A ce jour, plus d’un agneau exporté sur deux, et exporté du Royaume Uni, est expédié en France. Le Royaume-Uni fait ainsi partie des dix premiers pays fournisseurs de viande bovine fraîche (8e rang), mais à un niveau modeste (7 000 t).
Mais qu’adviendront certaines filières très dépendantes du marché britannique ? Sur le 1,7 milliard d’euros de bovins vifs et viande bovine importés en Grande Bretagne, 62 % des animaux proviennent d’Irlande. Or, une fois sortie de l’Union européenne, le Royaume-Uni ne sera plus tenu de se fournir auprès des vingt-sept pays membres restants, et de l’Irlande en particulier.
Compte tenu des liens commerciaux très étroits avec le Royaume-Uni, l’Irlande serait le pays de l’Union européenne le plus impacté, eu égard à la dimension de son marché, par le Brexit. La France serait le troisième pays membre de l’Union européenne le plus impacté par le Brexit, derrière les Pays-Bas. Elle ne pourra plus importer des commodités bon marché de Grande-Bretagne. Aussi, les éleveurs irlandais doivent-ils s’attendre à une hausse de leurs coûts de production et à une baisse de leurs débouchés britanniques avec, comme risque majeur, l’engorgement de l’Union européenne de produits invendus !

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