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Calipso : l’exercice 2013 a été un millésime exceptionnel

Calipso a tiré parti d’un exercice 2013 très profitable pour consolider son infrastructure technique et financière.

© AAP

La coopérative Calipso a réuni son assemblée générale le 4 décembre au théâtre d’Abbeville, avec une participation qui ne s’effrite pas. La temporalité statutaire a toujours cet effet curieux d’amener les adhérents à examiner, comme à cette occasion, les chiffres d’une campagne excellente à un moment beaucoup plus empreint de difficultés et doutes.

2013 : excellent en quantité et qualité
Dans son rapport, le président Hubert Bray est revenu sur la campagne 2013. Dans un contexte mondial d’abondance, la récolte 2013 se préparait avec un fort retard au printemps, lié à un hiver qui aura joué les prolongations jusqu’à mi-avril. La moisson débute après le 14 juillet pour les orges, et celle des blés début août pour s’achever au 20 août. La récolte a été excellente en quantité pour Calipso avec des rendements de 92/93 quintaux en blé, de 85/87 quintaux en escourgeon et 75 quintaux en orge de printemps. Seule déception, les colzas dont le rendement est resté à 38/39 quintaux.
D’un point de vue qualitatif, les performances ont été encore plus positives : en blé, PS supérieur à 78, humidité de 15, protéine de 11% et Hagberg entre 280 et 300. Ces paramètres ont amené Hubert Bray à qualifier la récolte 2013 de «moisson exceptionnelle». C’est sur cet exercice que la coopérative clôt ses comptes, et présente un résultat net de 1 545 k€, redistribué à 80% en complément de prix et ristournes aux adhérents (cf. tableau).

2014 : compliqué avant, pendant et après !
La récolte 2014 a tranché avec celle de 2013 à tous points de vue. D’abord, elle se présente avec une présence maladie très forte tout au long du printemps, et une précocité nettement supérieure. Ensuite sa durée : commencée en juin, elle s ‘est achevée en septembre, avec trois phases de récolte bien distinctes.
Dans une première phase, 65% des blés ont été récoltés avec un bon PS, une humidité comprise entre 15 et 16, et des taux de hagberg hétérogènes mais encore acceptables (deux tiers supérieurs à 200). Parallèlement, orges et colzas se récoltaient dans des conditions tout à fait satisfaisantes.
La seconde phase permettait la récolte de 15% des blés avec un PS encore acceptable, une humidité grandissante et un peu de grains germés.
Enfin, à partir du 28 août et jusqu’au 8 septembre, les 25% restants étaient récoltés avec une humidité allant parfois jusqu'à 23%, des PS dégradés entre 65 et 70 et un taux de germination de l’ordre de 5%.
Les difficultés ont impacté la coopérative bien au-delà de la fin de récolte puisqu’il aura fallu au final sécher près de 30% de la collecte. Le rendement moyen en blé est en retrait par rapport à 2013, de l’ordre de 90 quintaux, avec la zone nord qui s’en sort mieux que la zone sud, à l’inverse de 2013. La collecte totale atteint 181 269 ton­nes au 15 novembre 2014 (sans compter ce qui est «encore» en ferme) contre 193 391 au 20 mars 2014.

L’appro : l’autre métier
Face à sa mission de collecte, la coopérative a une forte activité d’appro, à la fois sur le volet végétal et le volet animal. Sur l’exercice clos, Patrick Lechantre, responsable du secteur, a détaillé l’évolution des différents postes : le poste phytosanitaire est en hausse de 6,2%, en lien avec les pressions ravageurs (limaces), les maladies (rouille jaune) et la croissance des résistances aux herbicides.
Le poste engrais est en baisse de 6,% tempéré par les cours de l’azote. Le poste aliment est en retrait de 5,25% et les semences de 6,70% avec une consolidation du triage à façon en regard.
Pour l’aliment, dans le cadre de la restructuration au sein de Noriap qui a intégré l’activité d'Evialis, Calipso a intégré le conseil de surveillance du projet. Le secteur laitier y trouve matière à conforter ses choix techniques (ses parts augmentent) et la coopérative souhaite à présent poursuivre le développement du secteur viande.
Sur le poste semences, Calipso a affiché sa volonté d’améliorer la mise à disposition des variétés commandées, exercice d’autant plus difficile en 2014 au vu de la date de récolte et de la qualité des parcelles de semences qui ont nécessité un traitement et une logistique accrus.

Projets et vie interne
2014 a vu l’achèvement pour Calipso du site de stockage de phytosanitaires à Franleu pour la zone Vimeu, avec un réaménagement complet du site. Celui de Oisemont a entamé un cycle de travaux lourds en 2014 tant pour des raisons techniques que réglementaires tout comme les sites d’Ailly-le-Haut-Clocher et Tully. Une réflexion s’ouvre pour celui du Translay.
Côté technique, la coopérative s’est rééquipé de sept nouveaux infralyseurs dans le cadre du pôle d’amélioration protéine soutenu par FranceAgrimer et elle a choisi le logiciel Atland pour ses adhérents qui veulent assurer leur traçabilité et la migration de leurs données.
Au niveau numérique, en 2014, le site internet Calipso (www.calipso-agri.fr) a été mis en ligne. Toujours en 2014, Calipso a «filialisé» la Sarl Bonvalet (membre de l'Ucara), de sorte que celle-ci garde son identité et sa sécurité. Enfin, une formation «Atout Jeune» a permis à plus à douze jeunes coopérateurs de découvrir de l’intérieur le pilotage de la coopérative, tout en ouvrant leurs horizons agricoles, et préparer ainsi leur avenir et celui de la coop.
2014, une année éprouvante sur un plan technique et financier, et qui s’inscrit entre 2013 excellente, et 2015 qui semble retrouver de meilleures couleurs. De quoi alimenter les espoirs et les discussions au cours du lunch convivial qui a suivi.

Pour 2015, le Weather Market est déjà actif

Si 2014 est dépréciée, les fondamentaux restent là pour 2015. En effet, David Favier, directeur de Calipso, a présenté les chiffres de l’offre et de la demande mondiale. A l’échelle planétaire, 2014 bat des records, puisque la barre des 700 millions de tonnes a été franchie en blé (713) et que celle du milliard approche en maïs (985).
Pour autant, la consommation progresse tout autant, et les équilibres ne sont pas fondamentalement affectés. Partout en Europe, du fait d’une qualité intermédiaire, mais surtout d’une parité euro/dollar favorable, les exportations vont bon train (ou plutôt bon bateau), et le stock en France pourrait s’établir à 6 millions de tonnes, certes en hausse, mais à relativiser face au stock outil de 2,5 millions de tonnes.
Dans le même temps, la nature pose déjà question dans l’hémisphère sud où la récolte devrait être en retrait, mais aussi et surtout en Russie et en Ukraine où le gel s’est installé avant la neige, ce qui a amené la Russie à annoncer la limitation de ses exportations. Dès lors, le «Weather Market» joue son rôle, et depuis début octobre, les cours de la récolte 2015 ne cessent de progresser avec un rebond de 15%.
Dans ce contexte de remontée, après une forte période de dépréciation, la coopérative propose à ses adhérents un nouveau système, entre le prix moyen complet qui représentait 70% de la collecte 2014 et le prix ferme. La nouvelle offre consiste à proposer un prix garanti sur 20% des surfaces, avec une couverture mutualisée à la hausse sur ce volume. D’une manière ou d’une autre, ce qui compte le plus, c’est d’être capable de se déterminer sur un choix. Proposer une palette d’offre élargie y contribue.

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