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Capital de l’exploitation : comment lire un bilan

Lire un bilan renvoie à une approche comptable, c’est-à-dire comprendre la composition des rubriques, et a une approche financière permettant d’interpréter la situation d’une entreprise sous ses différents aspects.

Le bilan est un document qui se compose de deux parties équilibrées : l’actif et le passif.
Le bilan est un document qui se compose de deux parties équilibrées : l’actif et le passif.
© Stéphane LEITENBERGER

La lecture du bilan est un document de synthèse dans lequel sont regroupés, à une date donnée, l’ensemble des ressources dont dispose l’entreprise et l’ensemble des emplois qu’elle en a fait. Autrement dit, il s’agit d’une photographie du capital de l’exploitation à un moment précis. Cette dernière correspond souvent à la date de clôture de l’exercice. Il s’agit d’un document se composant de deux parties équilibrées. La partie  gauche s’appelle l’actif du bilan et regroupe tout ce que possède l’entreprise et tout ce qu’on lui doit. La partie droite s’appelle le passif du bilan et représente tout ce que l’entreprise doit. L’actif et le passif sont composés de différentes rubriques.

Rubriques de l’actif et du passif
On y trouve d’abord l’actif immobilisé, avec toutes les immobilisations qui sont des biens ou valeurs destinées à rester durablement dans l’entreprise. Elles sont susceptibles d’être assorties d’amortissement. Cela représente la constatation comptable d’un amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif.
Les immobilisations incorporelles correspondent aux améliorations du fonds, droit à paiement unique, etc. Les immobilisations corporelles correspondent aux terrains, constructions, installations techniques, matériels et outillages... Le cheptel immobilisé correspond aux animaux ayant un cycle long dans l’exploitation, comme les vaches laitières et allaitantes, par exemple. Les immobilisations financières représentent les titres de participation, souvent au sein des coopératives.
Ensuite, toujours à l’actif, on a l’actif circulant qui regroupe les éléments de l’actif évoluant au cours de l’exercice, lié directement au cycle d’exploitation. On l’appelle l’actif circulant d’exploitation. Les stocks et les en-cours comprennent les biens qui entrent dans le cycle d’exploitation de l’entreprise, comme les approvisionnements, les en-cours de production, les animaux au cycle court, les produits finis et les valeurs en terre constatées au moment de l’inventaire… Les créances regroupent les clients et comptes rattachés, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas encore payé l’entreprise, et les créances diverses. Les valeurs mobilières de placement sont composées des excédents de trésorerie qui sont placés via la banque ou l’assurance. Les disponibilités correspondent aux soldes qui se trouvent en banque.
Du côté passif, on a les capitaux propres, qui correspondent aux ressources à long terme dont dispose l’entreprise, sans faire appel à l’emprunt à long terme auprès de tiers. Ils regroupent : le capital social, les réserves, dites réserves légales, qui s’imposent comme réserves de sécurité équivalentes à un pourcentage du résultat net, le report à nouveau, désignant les résultats cumulés non distribués, le résultat net de l’exercice correspondant aux pertes ou aux bénéfices de l’exercice…
Les dettes comprennent tous les emprunts à long terme et à moyen terme auprès des tiers, quelle que soit leur échéance. On y trouve aussi les dettes financières (emprunts à court terme auprès des établissements de crédit…), les dettes d’exploitation (dettes fournisseurs et comptes rattachés, les dettes fiscales et sociales). Le bilan correspond à la photographie de la situation de l’entreprise à un moment donné, mais il évolue au cours de l’exercice. Ainsi, chaque opération va engendrer un changement dans la situation de l’entreprise affectant son bilan. Toutes ces opérations ne modifient pas le résultat de l’exercice. Seules celles qui n’ont pas de contrepartie au sein du bilan font apparaître la définition suivante : quand l’actif est supérieur au passif, il s’agit d’un bénéfice, et quand le passif est supérieur à l’actif, il s’agit d’une perte.
Dans un autre registre, on peut aussi faire la lecture financière du bilan qui permet d’interpréter les éléments d’information au sein du bilan, permettant ainsi d’apprécier la situation d’une entreprise. En effectuant cette évaluation des rubriques du bilan, et en les analysant, cela permet de connaître les équilibres financiers fondamentaux.

Le haut du bilan
Il s’agit de la partie des ressources durables qui concourt au financement de l’actif circulant. Autrement dit, le fonds de roulement, comme son nom l’indique, permet de financer une partie du cycle d’exploitation de l’entreprise au cours de l’exercice. L’analyse du fonds de roulement implique une lecture du bilan, comme décrit dans le schéma ci-dessous.
Le calcul du fonds de roulement net s’effectue à partir de la formule : il se décrit comme l’ensemble des ressources durables diminuées des emplois stables, qui permet de constituer une garantie de liquidités pour l’entreprise. En effet, la règle de l’équilibre financier minimum, qui s’impose à toute entreprise, stipule que les emplois stables doivent être financés par des ressources durables. Or, l’équilibre minimum n’est pas suffisant et ne garantit pas une absence totale de problème de trésorerie. Une marge de sécurité est donc nécessaire. Cette marge de sécurité est représentée par le fonds de roulement.
Aussi, un fonds de roulement positif - car celui-ci peut être négatif dans la mesure où il existe une insuffisance de ressources à long terme par rapport aux emplois à long terme - signifie un excédent de trésorerie permanente. Plus le fonds de roulement est élevé, plus la marge de sécurité financière de l’entreprise est importante.

Le bas du bilan
Cependant, la lecture du haut de bilan n’est pas suffisante pour garantir la sécurité financière de l’entreprise. Il faut, en effet, s’atteler à analyser le bas du bilan afin de comparer le besoin de fonds net au besoin en fonds de roulement. Le besoin en fonds de roulement s’identifie grâce à une lecture par le bas du bilan. Autrement dit, en tenant compte des autres dettes et de l’actif circulant. Le besoin en fonds de roulement représente la différence entre l’actif circulant d’exploitation et les dettes à court terme, à l’exclusion des disponibilités et des concours bancaires courants.
En effet, les stocks et créances représentent des emplois, donc des besoins de financement. Les dettes fournisseurs et les dettes fiscales représentent des ressources, donc des ressources de financement. Or, les besoins et les ressources de financement ne s’équilibrent pas et les besoins excèdent généralement les ressources.
La différence entre les deux nécessite une ressource supplémentaire que l’on dénomme besoin en fonds de roulement. D’où la formule : le besoin en fonds de roulement est égal à l’actif circulant, moins les autres dettes. Nous pouvons considérer le besoin en fonds de roulement comme la partie de l’actif circulant restant à financer après que l’entreprise ait financé une partie de son cycle d’exploitation par le recours aux fournisseurs et aux dettes fiscales.
En termes de trésorerie, si le fonds de roulement est supérieur au besoin, il le finance en totalité. Il existe alors un excédent qui se retrouve en trésorerie. En revanche, s’il est inférieur au besoin, il ne finance qu’une partie du besoin, ce qui implique que la différence doit être financée par la banque à l’aide d’un crédit.
La lecture du bilan peut se faire sous la forme de ratios financiers, mais il faut être prudent quant à son interprétation.

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