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Céréales : bons rendements mais les cours inquiètent

La moisson 2019 est une satisfaction pour la majorité des céréaliers en matière de rendements. Mais la baisse des cours inquiète les céréaliers qui ont déjà dû composer l’année dernière avec une faible rémunération.

Les bonnes récoltes ne sont pas une exception française, et la plupart des grandes zones céréalières ont aussi de grandes disponibilités qui font pression sur les cours mondiaux, même si la demande continue à croître.
Les bonnes récoltes ne sont pas une exception française, et la plupart des grandes zones céréalières ont aussi de grandes disponibilités qui font pression sur les cours mondiaux, même si la demande continue à croître.
© Alix Penichou

Quand il commente le bilan de la moisson 2019, le 20 août, Eric Thirouin prend la parole avec «un grand sourire». En effet, avec un rendement de 76,1 qx/ha, la production de blé tendre est en augmentation de 12 % par rapport à l’année dernière, indique le président de l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB).
La récolte est estimée par Agreste à 38,2 millions de tonnes (Mt), «probablement un peu en-deçà de la réalité», ajoute Eric Thirouin. L’orge, qui a bénéficié d’un report suite aux difficultés d’implantation du colza, progresse de 19,8 %, avec un rendement de 69,7 qx/ha. Si le blé dur a poursuivi sa baisse en surface (100 000 hectares de moins, - 17,7 %) après des années difficiles pour les producteurs, les rendements sont tout de même de 57,5 qx/ha.
La qualité est également au rendez-vous, précise de son côté Philippe Heusèle, secrétaire général de l’AGPB. En blé tendre, «on a des blés lourds et bien secs, qui se conservent bien, se transportent bien, avec des taux de protéines satisfaisants malgré les bons rendements», soit de quoi satisfaire la grande majorité des clients français à l’export, explique-t-il. À noter tout de même qu’en Auvergne, les récoltes sont catastrophiques à cause de la sécheresse ininterrompue depuis l’hiver. Dans le Sud-Est, les rendements sont par ailleurs très hétérogènes, allant de 20 à 70 qx/ha.
Ces situations rappellent l’importance d’avoir une assurance climatique accessible aux agriculteurs. L’AGPB regrette que l’abaissement de la franchise à 20 % au lieu de 30 %, obtenue en 2018 dans le cadre du règlement européen Omnibus, ne soit pas appliqué en France.

La politique malmène l’agriculture
S’il s’agit là d’une moisson relativement exceptionnelle, les cours actuels, en chute depuis quelques semaines, inquiètent néanmoins les représentants de l’AGPB. Car les bonnes récoltes ne sont pas une exception française, et la plupart des grandes zones céréalières, notamment la Mer Noire, ont aussi de grandes disponibilités qui font pression sur les cours mondiaux, même si la demande continue à croître.
Les cours étaient ainsi, au moment de la conférence de presse, autour de 166 € (port de Rouen), ce qui ne laisse pas forcément présager de revenus meilleurs cette année pour les céréaliers, après une moyenne de 15 700 € annuels l’an dernier. Dans ce contexte, «il est important de faire connaître nos spécificités. Nous travaillons avec les aléas climatiques de toute une année», explique Eric Thirouin.
L’AGPB reproche au gouvernement de ne pas donner de cap précis à l’agriculture ou plutôt, de changer trop souvent les règles du jeu. Ainsi, «l’agriculture ne peut pas changer de stratégie tous les quatre matins, or, c’est ce que l’on voit avec ce gouvernement», critique le président de l’AGPB. Les chartes de riverains, qui dans le cadre de la loi Egalim doivent être souscrites entre les agriculteurs et les personnes qui résident près des champs, seraient finalement remplacées par des zones de non-traitement obligatoires et figées. Une interdiction stricte, sans concertation, qui ajoute des contraintes aux producteurs, alors même que le gouvernement s’apprête à laisser entrer sur le territoire français des produits issus d’une agriculture bien moins responsable, dans le cadre des accords UE/Canada (Ceta) ou UE/Mercosur.
Pour les céréaliers, cette attitude est d’autant plus incompréhensible que les producteurs se sont déjà massivement engagés dans une amélioration des pratiques qui doit se traduire par une certification HVE de niveau 2.

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