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Céréna sur les rails pour affronter l’avenir

«Un nouveau monde nous attend». C’est ainsi qu’a débuté le discours de Marc Braidy, président de Céréna, lors de l’assemblée générale de la coopérative qui a eu lieu le 2 décembre dernier à La Capelle.

© AAP

«Notre marché est mondial, notre marché est global et les différents filets de sécurité qui atténuaient les variations, les clashs et les crashs, sautent les uns après les autres, nous laissant en prise directe face à un marché d’une grande volatilité, une concurrence féroce, qui d’année en année, gagne encore en agressivité.» Ajoutées à cela, la fin des quotas laitiers cette année et celle des quotas betteraviers en 2017.
Face à un marché qui s’ouvre, qui se libère, à une société qui s’éloigne de plus en plus des réalités économiques et des contraintes du métier d’agriculteur, les attentes contradictoires des consommateurs plongent le monde agricole dans la morosité. «Il nous faut retrouver l’envie.» Pour cela, le président Braidy entend aborder la prochaine décennie avec sérénité, confiance et détermination. Il se veut également réaliste et pragmatique pour guider son action, «une action constructive». «Depuis deux ans, à travers son projet stratégique Créons 2025, Céréna a des arguments solides pour pouvoir accompagner ses adhérents dans cette mutation. Elle en a surtout la volonté.»
«Notre mission première est le revenu de nos adhérents. Notre performance sur nos trois métiers de base - la collecte, l’approvisionnement - les services, reste notre priorité majeure.» Pour cela, Céréna s’arme d’activités complémentaires et variées pour contribuer à la constitution de son résultat et permettre ainsi une distribution supplémentaire à ses adhérents. «Cette ambition exige à la fois robustesse et flexibilité, et demande une certaine capacité à se réinventer. C’est vrai pour nos exploitations, c’est également vrai pour Céréna.»

Prendre son destin en mains
Pour la robustesse, financière, Marc Braidy a remercié ses prédécesseurs qui l’ont construite au fil des années, et il continuera à œuvrer pour améliorer les fonds propres tout en maîtrisant l’endettement. Pour la flexibilité, «nous avons au travers de nos unions (Cérémis, Sicapa, Cap Vert), des outils qui nous permettent de partager en mutualisant : compétences et accès aux marchés. Un excellent moyen pour Céréna de peser un certain poids sans pour autant courir après une taille régionale». Entendez-là une efficience économique sans perdre la proximité terrain avec les adhérents et la dimension humaine qui caractérise Céréna. Enfin, l’innovation. «Innover c’est prendre son destin en mains. C’est se sentir concerné. C’est regarder son environnement avec pragmatisme. C’est être conscient que l’on peut personnellement agir sur le cours des événements», a expliqué le président, annonçant la création d’un poste de responsable développement et innovation au sein de la coopérative. Déjà deux projets verront le jour au cours de la campagne 2016-2017 : la plate-forme de compostage avec la société PCVF à Achery et l’accompagnement à la gestion d’exploitation, un service sur mesure en fonction des besoins des adhérents.
Céréna entend donc affronter l’avenir pour et avec ses associés-coopérateurs. «De grands défis nous attendent. Nous croyons en notre modèle coopératif, tourné vers l’adhérent, basé sur des valeurs fondamentales telles que la proximité, la transparence et l’équité. C’est une force. Nous avons, je le crois, j’en suis sûr, une stratégie et un outil en cohérence», a conclu Marc Braidy, insistant sur le fait que Céréna est résolument tournée vers l’avenir.

Croissance et innovation
L’exercice 2014-2015 a été placé sous le signe de la croissance et de l’innovation. Lors de cette campagne, de nombreux records ont été battus chez Céréna. La collecte avec 650 856 tonnes en progression de 5,6 %, les services pour plus de 2 millions d’euros, et des fonds propres dépassant la barre des 40 millions d’euros. La croissance s’est également concrétisée par des investissements importants, achats de bâtiments, construction et acquisition, permettant d’améliorer la performance de l’entreprise et les conditions de travail des salariés.

Bons rendements, qualité moyenne
«Trois mots caractérisent la récolte de blé 2014 : rendement, protéines et temps de chute d’Hagberg», a annoncé Martial Bertrand, directeur de Céréna. «Le rendement moyen au niveau de la coopérative se situe à 9,7 tonnes par ha avec des records dans de nombreuses exploitations. La collecte a augmenté de 6,4 % pour atteindre 482 286 tonnes. En revanche, le taux de protéines (10,6 contre 11,7 la campagne précédente) et le temps de chute d’Hagberg sont décevants.» Malgré tout, «la dévaluation de l’euro par rapport au dollar a rendu de la compétitivité à nos blés et a permis de reconquérir quelques places à l’exportation y compris pour les blés fourragers».
Les orges ont également connu de bons rendements avec environ 9,5 tonnes/ha en orge d’hiver-escourgeon et 7,5 tonnes/ha en orge de printemps.
Pas la même histoire pour le colza, qui n’a pas tenu ses promesses malgré une végétation impressionnante parfois à plus de 2 mètres de hauteur.
Le rendement moyen se situait à 4,2 tonnes/ha. «Un poids de mille grains faible en est la cause. La collecte ne baisse que de 3,2 % malgré un recul des surfaces de 8 %.»
Pour les maïs, on retiendra pour cette campagne un rendement de 10,5 tonnes/ha, qui n’arrive pas cependant à compenser le recul des surfaces. De leur côté, les protéagineux ont connu un léger rebond. Avec 525 tonnes récoltées, les pois restent à leur niveau d’étiage.
Les féveroles, elles, ont profité d’une progression des surfaces pour repasser la barre des 11 000 tonnes. Un rendement cependant décevant avec une moyenne de 4,5 tonnes/ha, mais une qualité correcte pour l’alimentation humaine pour deux tiers des tonnages.

Marc Braidy a été élu président de Céréna en janvier dernier, en remplacement de Bruno Lefèbure, qui n’avait pas souhaité se représenter après onze années aux commandes. Il a donc présidé sa toute première assemblée générale et a, à cette occasion, tenu à remercier son prédécesseur qui reste toutefois au conseil d’administration. Marc Braidy lui a rendu hommage et lui a adressé un message de reconnaissance et de gratitude pour tout le travail accompli à la tête de la coopérative. «Tu avais une vision bien à toi du rôle de président. Tout en mouvement, en action, en énergie. Tu connaissais la coopérative sur le bout des doigts : les hommes et les femmes qui la composent, ses chiffres, son territoire, et surtout ses adhérents. Tu considérais que ta place était sur le terrain, au plus près des adhérents. Pas une question, pas une remarque de leur part n’était mise sous le tapis… Il te fallait vite une analyse, une réponse, une réaction.»
Marc Braidy a associé Martial Bertrand, directeur de Céréna, à ses propos, annonçant par là-même, son départ en retraite en juin prochain. «Vous avez su, tous les deux, transformer vos différences en complémentarité. Toi Bruno, le tempétueux, parfois même le volcanique. Et vous, Monsieur Bertrand, le modérateur, le sage. Vous aviez une passion commune : les chiffres, une obsession : être efficace, une vertu : les valeurs de la coopération. Nous gardons de toi Bruno, le souvenir d’un président-paysan, au sens le plus respectueux du terme, qui n’avait de cesse de faire de sa coopérative, un outil au service de ses adhérents. Nous nous en souviendrons, et nous continuerons le chemin dans ce sens.»

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