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Les légumes de la Ferme Valingot sont dans le casier

Romain et Marie-Laure Valingot ont choisi les distributeurs automatiques pour vendre leurs produits maraîchers. Une sacrée charge de travail, mais une marge plus intéressante à la clé.



Tous les matins, l’été, puis tous les après-midis, l’hiver, c’est la même rengaine. Marie-Laure charge son camion de produits de saison, cultivés dans l’exploitation familiale, la Ferme Valingot, avec son mari, Romain, et ses beaux-parents. La voilà partie pour la tournée des distributeurs automatiques. Quatre exactement. Le premier fut installé à la ferme, à Matigny, en 2013. Son succès les a ensuite poussés à en installer trois autres, à Ham, six mois plus tard, à Péronne, en 2016, et à Nesle, l’année dernière. Un circuit que la jeune femme connaît désormais par cœur.
Le maraîchage est une activité de la famille depuis trente-huit ans. Et dès le début, la vente directe était de mise. «Mes parents ont toujours vendu au magasin à la ferme», assure Romain Valingot. Mais la contrainte a vite pesé. «Il fallait y être tous les après-midis, ajoute Marie-Laure. A la belle saison, nous avons beaucoup de travail en maraîchage et cette présence était trop contraignante. Nous avons découvert les distributeurs automatiques lors d’un salon agricole. Nous avons tout de suite adopté ce système !» Comptez environ 40 000 € en fonction des options choisies. Et ces machines, bien que fonctionnant seules, sont tout de même coûteuses en temps.
«Ce sont de vraies vaches à lait ! Nous, on ne trait pas, mais on doit remplir les casiers quotidiennement.» Ajoutez à cela la culture, la récolte, le nettoyage et le conditionnement des produits… Une charge de travail conséquente, sur laquelle le jeune couple a choisi de miser pour tirer son revenu. «Nous avons 40 ha, en grande partie de céréales, puis 14 ha d’endives et 4 ha de maraîchage, dont 1 ha sous serre. Plutôt que de nous agrandir, nous préférons défendre au mieux nos petites quantités», confient-ils. Pour les épauler, les Valingot emploient en général trois saisonniers l’hiver et un autre l’été.

Endives, fraises et tomates avant tout
Les coups de bourre ? «Du 1er janvier au 31 décembre», sourit Romain. Il faut dire qu’à la Ferme Valingot, une récolte en cache une autre. Car les distributeurs doivent être pleins toute l’année pour satisfaire les clients. Ils y trouvent, selon la saison, poireaux, carottes, choux, échalotes, pommes de terre, pommes, poires, concombres, salades, radis, poivrons, aubergines, ainsi que des œufs, issus du poulailler d’une centaine de poules… Mais surtout, de l’endive, star de l’hiver, et des fraises et des tomates, prisées l’été. «Ce sont réellement les produits d’appel. Les gens se déplacent avant tout pour ces légumes. Et comme ils sont sur place, ils prennent deux ou trois autres produits.»
Acheter des produits locaux impose cependant d’apprendre à vivre avec les saisons. «Les consommateurs ne comprennent pas, par exemple, pourquoi il n’y a pas encore de tomates dans notre distributeur alors qu’il y en a dans les rayons des grandes surfaces. Il faut sans cesse replacer dans le contexte», souffle Marie-Laure.
Les fruits et légumes «moches» n’ont pas non plus de succès auprès des clients habitués aux calibres imposés par les supermarchés. Alors, cette année, les Valingot se sont lancés pour la première fois dans la transformation, avec des bouteilles de potage de légumes de la ferme. «C’est un test. Si elles se vendent bien, cela nous permettra de limiter les pertes.» Le bio ? Romain et Marie-Laure n’y songent même pas. «Nous n’avons pas la clientèle pour, car vendre des produits bio signifierait vendre plus cher. Ce que les gens veulent, ici, c’est surtout du local et du frais.» Avec une cueillette quelques heures seulement avant la mise en casier, et un approvisionnement quotidien, ils ne peuvent pas rêver mieux.

Magasin à la Ferme Valingot, 1 rue de l’Eglise, à Matigny, ouvert les mercredis et samedis.
Distributeurs automatiques à la Ferme Valingot ; à Ham, Boulevard du général de Gaulle ; à Péronne, rue du Mont Saint-Quentin ; et à Nesle, au parking du garage Citroën.

Attirer une nouvelle clientèle

Les personnes âgées préfèrent acheter au producteur directement, alors que les jeunes aiment la rapidité du drive. Un cliché ? C’est pourtant bien ce que constatent Marie-Laure et Romain avec leurs deux modes de vente. «Les plus âgés ont peur de se faire avoir par le distributeur, assurent-ils. Ils veulent pouvoir échanger avec nous et préfèrent venir au magasin. Alors que les jeunes ne veulent pas de contact. Ce qu’ils cherchent, c’est la rapidité. Nous avons pu attirer cette nouvelle clientèle avec les distributeurs automatiques.»

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