Aller au contenu principal

Comment sécuriser la filière agneaux AOP

Plusieurs problématiques étaient soulevées lors de l’assemblée générale de l’association des éleveurs d’agneaux AOP le 28 septembre.

Deux problématiques majeures sont soulevées pour permettre de pérenniser l'élevage d'agneaux AOP : le manque de zones de repli et de qualité à l'abattage.
Deux problématiques majeures sont soulevées pour permettre de pérenniser l'élevage d'agneaux AOP : le manque de zones de repli et de qualité à l'abattage.
© A. P.




L’agneau AOP des prés salés de la Baie de Somme séduit toujours les papilles des habitués et des touristes : «les ventes sont stables depuis 2016, avec un peu plus de 1 700 agneaux commercialisés chaque année. La quantité de viande vendue augmente néanmoins, car les agneaux sont plus lourds : 21,9 kg en moyenne en 2019, soit 1 kg de plus que l’année précédente», résumait Marine Delignières, de la chambre d’agriculture, animatrice de la filière, lors de l’assemblée générale de l’association, le 28 septembre. L’activité d’élevage attire même les jeunes générations, puisque parmi les onze éleveurs, deux sont récemment installés : Édouard Moitrel et Laure Poupart.

Rares zones de repli
Mais plusieurs problématiques sont soulevées, afin de sécuriser la filière et de pérenniser l’activité. Premièrement : le manque de zones de repli, ces parcelles où les moutons sont parqués toutes les nuits, et en période de forte marée. «La zone de repli doit se trouver à moins d’1 km du secteur de pâturage et le chargement y est limité à à 22,5 UGB/ha. Le chargement moyen annuel doit être inférieur ou égal à 1,5 UGB/ha», précise le cahier des charges.
«Ces zones limitent actuellement l’évolution de l’élevage d’agneaux AOP», assure Roland Moitrel, éleveur et président de l’association. Pour Laure Poupart, bergère installée depuis le mois de juin, trouver une zone de repli a été une des plus grosses difficultés. «Nous n’avons pas d’interlocuteur à la Safer pour traiter ce sujet», constate-t-elle. Benoît Lemaire, sous-préfet d’Abbeville, au courant du sujet, a demandé à ce qu’un groupe de travail initié par la Chambre d’agriculture de la Somme soit établi. L’objectif étant de réunir les acteurs concernés : Conservatoire du Littoral, Syndicat mixte Baie de Somme, membres de l’AOP, Inao et la Safer, pour dresser un état des lieux des parcelles actuelles et recueillir les besoins des éleveurs afin de trouver de nouvelles zones.
Deuxièmement, des problèmes assez fréquents concernant la qualité de l’abattage, en partie due à un outil vieillissant à Fruges (62), sont constatés. «Le nouvel abattoir est en cours de construction et doit être terminé pour l’été 2021, mais les travaux ont pris du retard», regrette Régis Dupays, éleveur et trésorier de l’association. L’abattoir de Forges-les-Eaux (76) pourrait aussi bénéficier d’une rénovation, mais celui-ci se trouve en dehors de l’aire d’appellation de l’AOP. La question de la modification du cahier des charges est donc posée : «il serait plus sécurisant de disposer de deux abattoirs, surtout si l’abattoir de Fruges donne priorité aux clients ayant investis dans des parts sociales», s’accordent à dire les éleveurs.
Jean-Michel Serres, élu régional engagé dans le sujet, suggère aux éleveurs de prendre des parts sociales dans l’abattoir de Fruges pour assurer une sécurité. Le montant est établi de la manière suivante : 80 % du tonnage à raison de 100 €/t. Or, sur l’année 2019, environ 40 t de viande d’agneaux ont été commercialisées en AOP, ce qui représenterait 3 200 € de parts sociales. Mais des questions techniques se posent encore. Les éleveurs veulent donc se laisser le temps de la réflexion.


Une fédération des viandes AOP

Parce que l’union fait la force, les éleveurs engagés en AOP (Apellation d’origine contrôlée), ont décidé de créer la Fevao (Fédération des viandes AOP de France), officielle depuis le 6 décembre 2019. Celle-ci est constituée d’onze AOP en bovins, ovins, volailles et porcs. L’objectif : défendre les valeurs des AOP viande et faire valoir des intérêt communs. Des actions de communication doivent être menées, comme la création d’un site internet, la diffusion de dos-siers de presse… L’association devra aussi permettre de défendre les problèmes d’usurpation en termes de commercialisation.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

Vincent Verschuere conflit de voisinage loi
La loi sur les troubles de voisinage adoptée

L’Assemblée nationale a adopté le 8 avril en dernière lecture la proposition de loi portée par la députée Nicole Le Peih, (…

Le concours départemental de la race holstein reste l’un des temps forts de la Foire agricole de Montdidier.
Concours, démos et omelette géante pour la 31e foire agricole de Montdidier

Ce lundi 1er avril est organisée la foire de Montdidier. Attirant jusqu’à 30 000 visiteurs, les agriculteurs…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde