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Comptes de l’agriculture pour l’année 2016

En 2016, le résultat brut de la branche agricole a connu une forte baisse de - 14,1 %, liée à la chute des volumes et au fléchissement des prix, indique la Commission des comptes de l’agriculture et de la nation dans ses résultats provisoires de juillet 2017.

Le résultat brut par actif agricole non salarié baisse de 12,3 %.
Le résultat brut par actif agricole non salarié baisse de 12,3 %.
© D. R.

La révision des comptes entre décembre 2016 et juillet 2017 n’apporte pas de modification sensible sur la situation difficile de la branche agricole. La baisse de la valeur est cependant moins importante que prévue, avec 69,5 milliards d’euros contre 65,2 prévus en décembre. Malgré une baisse notable des consommations intermédiaires, qui diminuent en valeur de 3,6 % par rapport à 2015 en raison d’une baisse conjuguée des prix et des volumes, le résultat brut de l’agriculture diminuerait ainsi de 14,1 % à 22,2 milliards d’euros en 2016.
Le recul de la production végétale est particulièrement marqué cette année, avec un volume de céréales inférieur de 25,2 % à celui de 2015 en raison des conditions météorologiques extrêmement mauvaises qui ont affecté la récolte. La production de blé est la plus touchée (- 32 %), suivie par l’orge (- 20,2 %) et le maïs (- 15 %). Le climat défavorable a également affecté la production de vin, qui chute de - 5,6 %, tandis que les oléagineux et protéagineux sont tirés vers le bas par les mauvais rendements en colza, avec une production en repli de - 10,1 %.
Globalement, les prix de la production végétale sont plutôt stables (+ 0,2 %), mais varient fortement en fonction des filières. Ainsi, le prix des céréales est en recul de 8,1 % en raison de l’offre mondiale abondante, pour une valeur en baisse de - 8,7 %. Le prix des vins diminue de - 1,3 % (- 6,8 % en valeur) en raison de la baisse des cours des vins de table, celui de la betterave est en hausse de 5,7 %, tirée par la hausse du cours mondial du sucre. Les fruits et légumes, et les pommes de terre, connaissent également une bonne dynamique avec des prix qui augmentent de + 11,1 % et une valeur en hausse de + 9,3 %.

Production animale
En volume, la production animale décroît de - 0,9 % après deux ans de hausse, pour une valeur de baisse de - 4,3 %, cachant là encore des disparités selon les filières. Ainsi, malgré une hausse des volumes de + 1,3 %, liée à l’arrivée importante de vaches laitières, la valeur des gros bovins régresse de - 3,4 %. Le secteur laitier subit un recul de - 8,1 % en valeur : la conjoncture défavorable au premier semestre pèse sur l’année, malgré un deuxième semestre plus positif lié à la baisse de production européenne et au retour des demandes chinoise et américaine. La production se replie donc de - 2,3 % pour un prix en chute de - 6 %.
La production avicole connaît, elle, une nouvelle baisse de - 4,4 % en volume et de - 5,3 % en valeur, l’offre européenne abondante pesant sur les prix, qui diminuent de - 0,9 %. Par ailleurs, la production porcine se redresse grâce à une progression en volume (+ 0,5 %) et au niveau des prix (+ 3,3 %). Cette nouvelle évolution négative des comptes du secteur agricole interpelle dans un contexte de reprise globale de l’économie française. La situation particulière de l’agriculture justifie donc une attention accrue des pouvoirs publics. Le retour de la valeur à l’amont du secteur est d’ailleurs l’un des objectifs principaux des Etats généraux de l’alimentation, qui vont se dérouler pendant l’été.


«Il est urgent de payer le juste prix aux agriculteurs !», estime la FNSEA
Dans un communiqué publié dans la foulée de la diffusion des résultats de la Commission des comptes, la FNSEA s’interroge «sur la nature de la crise que traverse le secteur agricole», dans un contexte globalement positif pour le reste de l’économie française. «Le fondement de cette crise est d’abord et avant tout un prix insuffisant payé au producteur qui ne couvre pas les coûts de production», rappelle l’organisation, qui attend avec impatience les Etats généraux de l’alimentation et les avancées qu’ils pourront apporter dans sur le chantier de la répartition de la valeur. 
«Dans l’attente de résultats concrets, il est urgent de poursuivre le Plan de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles comme s’y était engagé le gouvernement précédent», estime, par ailleurs, la FNSEA. L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a également réagi à cette publication, arguant que «la réflexion doit activement s’engager pour redresser une situation agricole qui ne cesse de se détériorer» et qu’ «avant de réfléchir à la nécessaire création de nouvelles valeurs ajoutées, il serait pertinent de réexaminer les conditions du partage des valeurs ajoutées déjà créées».


 

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