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Coopérative céréalière
Semis, fertilisation, fongicides… : attention aux prises de risque

Echos des réunions «Tartes de moisson» organisées par la coopérative Noriap.

© AAP

Chaque année, après la moisson, vient le moment des enseignements à tirer des résultats, qu’ils soient dans les choix de variétés comme dans les options techniques. Chez Noriap, on appelle «Tartes de moisson » ces rendez-vous avec les adhérents parce que la tradition veut que chaque réunion se termine en partageant différentes tartes.
A Hornoy, le 28 août, s’est tenue une des deux ‘Tartes de moisson’ de la région Ouest présidée par David Saelens et dirigée par Francis Becquet avec la participation de Philippe Pluquet, responsable technique et Pascal Bugel, directeur des activités terrain de la coopérative.

Climat très particulier
Philippe Pluquet a commencé par remettre en mémoire des participants les faits marquants de l’année. Et d’abord le climat très particulier en ce sens que «chaque mois depuis octobre 2011 a connu un extrême climatique et cela n’est jamais bon». Il a mis en garde contre les semis trop précoces. «Au 13 septembre 2011 comme au 16 septembre 2010, on va trop loin. Nous sommes passés de très peu à côté d’une catastrophe due au gel de février», a-t-il indiqué. Philippe Pluquet estime que le 25 septembre est la date raisonnable pour débuter les semis.
Il a noté que le cumul des températures a été élevé produisant un fort tallage et favorisant les maladies avec l’apparition de la rouille brune en janvier. Le gel de février a heureusement réduit le nombre de talles et a été suivi d’une période sèche.
A partir d’avril, pluie régulière et température fraîche ont favorisé la montée des talles donnant entre 150 et 200 épis supplémentaires au mètre carré par rapport à 2011. Alors que tout allait pour le mieux jusqu’à fin mai, le manque de rayonnement et les températures plutôt basses de juin ont pénalisé la taille des grains donnant des poids spécifiques bas.

Les maladies ont pénalisé le rendement
La pluviométrie de l’épiaison à la mi-juillet a été importante. « Plus le sol a retenu l’eau, plus il est devenu asphyxiant et moins la plante a fonctionné normalement d’où une baisse de rendement. Enfin, à partir du 5- 6 juillet, sont apparues les attaques de fusariose, la nivale en particulier qui est très défavorable au poids spécifique, ainsi que la septoriose », a-t-il observé. Les pertes de rendement ont été estimées à une quinzaine de quintaux pour les variétés les plus tolérantes contre 3 à 4 quintaux en 2011 et jusqu’à 40 quintaux pour les variétés les plus sensibles. Dans certaines situations, la jaunisse nanisante a provoqué une perte de 10 quintaux et même la destruction de la parcelle dans les cas extrêmes.
Pour la fertilisation azotée basée sur la méthode des bilans aidée par Farmstar et dont l’objectif est de produire de la protéine de manière pilotée, Philippe Pluquet a expliqué que les suppléments d’apports d’azote ont été pénalisants par excès de végétation.
Au final, avec une moyenne de rendement autour de 85 quintaux plus ou moins deux quintaux et un taux de protéines de 11,7, la moisson des blés 2012 n’a pas été catastrophique même si les PS se situent entre 74 et 76 de moyenne. «Certains blés ont été durs à battre et ont ramené beaucoup de paillettes avec les grains. Une fois triés, ces lots permettent de regagner du PS», a précisé Francis Becquet.

Plus de la moitié des volumes au-dessus de 12% de protéines
Pascal Bugel a mentionné que 54 % des volumes collectés dépassent 12% de protéines et 22% se situent entre 11 et 11, 5%. La moyenne en poids spécifique est de 75,8 avec 61 % des volumes supérieurs à 76 mais avec des écarts entre les régions. Mise à part la région Ouest qui se situe très exactement dans la moyenne de la coopérative, 69 % des volumes collectés en région Sud ont un poids spécifique supérieur à 76 (76,2 en moyenne), 74 % en région Est (76,4 en moyenne) et seulement 40 % en région Nord (74,9 en moyenne) avec des micro-zones en bordure du Pas-de-Calais très pénalisées par la pluviométrie et ses conséquences.

Les colzas affectés par le gel
Dans les mêmes conditions que les blés, les escourgeons et les orges d’hiver ont connu un bien meilleur comportement au froid. En revanche, le gel a affecté les rendements en colzas dont certaines parcelles ont plafonné à 30 quintaux alors que d’autres ont atteint 56 quintaux. Le gel nocturne à -4° ou -5°C en avril a fait avorter de nombreuses siliques. En moyenne, le rendement des colzas est assez homogène et se situe entre 42 et 45 quintaux. Pour les pois protéagineux, 2012 a de nouveau été une récolte difficile avec un rendement moyen qui atteint à peine les 50 quintaux. «Des débouchés locaux demandent à être alimentés», plaide le technicien.

ZOOM
Les recommandations techniques de Noriap

ESCOURGEONS : le désherbage à l’automne fortement conseillé
Il peut être incorporé au semis ou effectué dès le stade 1 feuille ou au stade 3 feuilles.

BLES : ce n’est pas la grosse révolution
Les hybrides sont la référence notamment en blé sur blé. «Noriap cherche des multiplicateurs de semences de blés hybrides car la disponibilité est notre facteur limitant», a expliqué Philippe Pluquet. En blé sur blé, deux recommandations majeures : ne pas semer avant le 10 octobre et labourer. Le labour permet de limiter un certains nombres d’adventices, maladies et parasites. D’une manière générale, le choix d’une variété c’est aussi le choix de son poids spécifique. En effet, selon Philippe Pluquet, «rien ne peut le faire remonter en végétation». Cela étant, le principal challenge est de trouver des variétés classées Bpmf (blé panifiable pour la meunerie française) très productives pour les premiers semis c’est-à-dire entre le 25 septembre et le 10 octobre.

COLZAS : la protection insecticide facteur clé de la réussite
L’augmentation des surfaces s’accompagne d’un cortège d’insectes. La pose d’une cuvette de piégeage est l’élément essentiel de la lutte contre les principaux ravageurs à l’automne et en sortie d’hiver. Pour la récolte 2012, des comptages de la grosse altise adulte ont dénombré de 40 à 50 adultes par semaine au lieu de 10 à 12 habituellement. Cet insecte est surtout à surveiller en approchant la bordure maritime. Le charançon du bourgeon terminal est aussi à surveiller grâce au piégeage en cuvette de fin septembre à fin novembre. Le traitement doit intervenir dans les huit jours après le pic de vol. Les variétés à repos végétatif marqué auront été semées à partir du 25 août tandis que celles au risque d’élongation auront été semées dans les premiers jours de septembre. Une surveillance des limaces est également nécessaire. «Se garder la possibilité de passer la bineuse en semant à 45 cm entre rangs est une bonne précaution sans oublier d’être patient au moment de la récolte», a souligné Philippe Pluquet.

POIS : Noriap continue de promouvoir cette culture
Un prix garanti à la récolte est déjà fixé et attractif pour maintenir les volumes et approvisionner ses marchés. Certaines variétés sont très demandées.

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