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Croissance chinoise et climat guident le prix des matières premières

Selon le rapport Cyclope 2013, les incertitudes liées à la croissance chinoise et au climat vont continuer de peser sur les cours mondiaux des matières premières.

© AAP

En ce printemps 2013, la crise continue à affecter la plupart des pays avancés. «Toujours à des niveaux historiquement élevés, les prix des matières premières et commodités reflètent au quotidien les incertitudes tant climatiques que chinoises», annonce le 27e rapport sur les Cycles et les Orientations des Produits et des Echanges. «Crises et châtiments», c’est à Dostoïevski que l’économiste Philippe Chalmin a emprunté ce titre pour illustrer le Cyclope 2013. Il illustre bien les tensions à l’œuvre au niveau mondial : «la poursuite des crises qui sont autant de châtiments pour tous ceux qui n’ont pas su en prendre la mesure, qui n’ont pas voulu agir dans un monde sans gouvernance internationale, crises économiques, monétaires et financières, climatiques, énergétiques, agricoles et alimentaires…».

La gouvernance mondiale en panne
L’année 2012 l’a confirmé et les premiers mois de 2013 le confirment encore, «nous sommes toujours dans cette crise démarrée en 2008, une des crises majeures qu’ait connue le monde contemporain», souligne Philippe Chalmin. Cette crise dure que ce soit au niveau européen, japonais et même au niveau américain malgré des indicateurs légèrement positifs de reprise. «Nous avons vécu en 2012 avec tous les doutes entretenus à propos de la crise politique chinoise».
Ce que Philippe Chalmin qualifie de «châtiments», c’est l’incapacité de notre planète à répondre d’une manière cohérente à ces crises : «la panne totale de la gouvernance mondiale». Et de citer : la panne de l’OMC, victime collatérale de la crise ; l’échec ou le semi échec de la conférence climatique de Doha ; la tenue de la 13e conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement, toujours à Doha, totalement passée sous silence ; sans parler des G8, des G20, forces de communiqués de presse, mais dont les conséquences restes très faibles ; sans oublier l’inefficacité des systèmes d’alerte mises en place par la FAO sur la situation alimentaire… «Cette incapacité institutionnelle se traduit par une lassitude au niveau de l’économie mondiale». Un certain nombre de prévisionnistes tablent sur une croissance mondiale de seulement 2,5 % pour 2013.

L’homme reste dépendant de la main de la nature
«Nous sommes encore dans une phase de haute tension sur les marchés mondiaux des matières premières et des commodités», affirme Philippe Chalmin. 2012 a été une année faste pour les grains, l’une des plus sèches que les Etats-Unis ont connue depuis la guerre ; quant au prix du pétrole, il a peu bougé, autour de 110 dollars le baril. Depuis le début de cette année 2013, les prix du pétrole et des métaux ont légèrement diminué, ainsi que ceux des céréales, mais les cours demeurent à des niveaux exceptionnellement élevés. Pour Philippe Chalmin, le « super cycle » des matières premières n’est pas terminé. «La croissance des pays émergents se confirmant, et par voie de conséquence leurs besoins en matières premières, les cours devraient rester à des niveaux élevés tout en continuant à faire preuve de la plus totale instabilité».
Toujours selon Philippe Chalmin, «la situation la plus tendue restera celle des grands marchés agricoles». Pour de nombreux produits agricoles, «nous sommes sur le fil du rasoir, étant donné le niveau des stocks mondiaux». Le moindre accident climatique pourrait avoir des conséquences dramatiques : «jusqu’à présent, les estimations de récoltes sont excellentes pour reconstituer des stocks historiquement bas, mais : va-t-il pleuvoir suffisamment cet été sur les grandes plaines américaines ? Aura-t-on une climatologie correcte sur la mer Noire ?» Cette incertitude climatique touche aussi d’autres productions : «le beurre et la poudre de lait sont actuellement à des niveaux de prix records, suite à la sécheresse que connaît la Nouvelle-Zélande». Ce qui fait dire à Philippe Chalmin : «paradoxalement, au xxie siècle, l’homme reste fondamentalement et fortement dépendant de la main de la nature…».
Dans l’hypothèse où, pour 2013, les conditions climatiques demeurent optimales, «nous aurons une détente sur les marchés agricoles mondiaux, avec une diminution des prix du blé, du maïs et du soja, ce qui serait une bonne nouvelle pour les éleveurs européens». Mais, ajoute-t-il : «même avec des conditions climatiques «normales», les prix agricoles resteront quand même à des niveaux élevés».

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