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De nouvelles ambitions pour Noriap

Sans jamais remettre en cause le cœur de métier de la coopérative de collecte des céréales, Noriap développe au travers de ses filiales différents métiers pour apporter de la valeur ajoutée à ses adhérents.

Martin Migonney, directeur général de Noriap et son président, Jean-François Gaffet, lors de la présentation des résultats du groupe.
Martin Migonney, directeur général de Noriap et son président, Jean-François Gaffet, lors de la présentation des résultats du groupe.
© Noriap



Bien que la campagne 2018-2019 ne restera pas parmi les grandes années pour les entreprises de collecte et de valorisation des céréales, elle n’aura pas empêché la coopérative Noriap et son groupe de poursuivre ses investissements, son développement et ses diversifications. L’assemblée générale du groupe qui s’est tenue le vendredi 13 décembre à Amiens (80) a été l’occasion pour ses responsables de présenter les chiffres de l’exercice 2018-2019, puis d’évoquer les perspectives d’un avenir serein. Etabli à 621,1 millions d’euros, le chiffre d’affaires du groupe enregistre une progression de 17,5 % par rapport à l’an dernier. L’explication ? L’adhésion au groupe Noriap de la coopérative La Flandre et le transfert de sa collecte et de son activité d’approvisionnements depuis le 1er janvier 2019. Pour Martin Migonney, le directeur général de Noriap, pas de doute : la greffe entre les deux entreprises a bien pris, après plusieurs années de collaboration (2015). La progression du chiffre d’affaires du groupe s’explique également par une évolution du périmètre de consolidation et la progression des activités de plusieurs filiales. Le résultat net consolidé du groupe Noriap s’établit, quant à lui, à 4,8 millions d’euros pour l’exercice 2018-2019, soit une baisse de 1,5 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent.

Les céréales, toujours le cœur de métier
Représentant 69,3 % du résultat du groupe, la collecte de céréales reste bien le cœur de métier du groupe. Cette collecte, bien que marquée par une diminution de la sole et des rendements décevants, s’est établie à 1 249 000 tonnes, dont 1 051 800 tonnes pour la seule zone de collecte de la coopérative Noriap. Avec un volume de 6 000 tonnes et un chiffre d’affaires d’1,3 million d’euros, la collecte de céréales bio continue quant à elle sa progression. Elle est le fruit, selon Géraldine Poiret, responsable cultures spécialisées et agriculture biologique, «d’une récolte en progression et d’un nombre de livreurs croissant». L’objectif du groupe est désormais d’atteindre 15 à 20 000 tonnes de céréales bios d’ici 2023. D’une manière générale, Noriap entend poursuivre son investissement dans la modernisation de ses silos, avec la contrainte d’en fermer certains : «Sur les 75 millions prévus, 50 millions ont déjà été engagés, a rappelé Damien François, actuel directeur général adjoint et futur directeur général de Noriap. Nous allons concentrer le travail du grain sur quelques silos d’avenir, sans pour autant remettre en cause la collecte de proximité.»  

Un leader en alimentation animale
Après les céréales, le pôle élevage et nutrition animale arrive en seconde position dans la composition du résultat du groupe (21,9 %). Avec ses cinq usines de production d’aliments et 325 000 tonnes d’aliments produits, Novial se présente comme le leader régional de la nutrition animale. Son chiffre d’affaires de 110 000 millions d’euros est réalisé grâce à des progressions dans plusieurs secteurs d’activité - l’activité ruminants progresse de 4 %, celle des poules pondeuses en système plein air et bio enregistre + 10 %, l’activité porc gagne 4 % - et ne souffre pas de la stabilité des volumes dans la gamme gibier, grand public et cheval malgré un contexte de marché «compliqué», selon Gael Peslerbe, directeur général de Novial. Pour s’assurer de plus des compétitivité et d’efficacité, Novial a poursuivi ses investissements de modernisation de ses sites, et entend améliorer son offre pour «apporter de la valeur ajoutée aux éleveurs, aux actionnaires, aux collaborateurs et aux territoires», tout en cherchant à répondre à de nouvelles attentes sociétales (origine des produits, conditions d’élevage, composition de l’aliment...).
Du côté d’Yséo - son chiffre d’affaires s’élève à 40 millions d’euros -, l’ambition est également «d’optimiser les offres existantes et en développer de nouvelles au service des éleveurs», d’après son directeur général, Jérôme Delmotte. Et de souligner la mise en place depuis le début de l’année 2018 d’une nouvelle organisation commerciale et l’harmonisation des gammes commercialisées par Yséo après le rachat des fonds de commerce de SNP et Approvialis.

La distribution verte se réinvente
Troisième activité en chiffre d’affaires du groupe Noriap (5,7 %), le secteur de la distribution verte est sans aucun doute celui qui évolue dans un contexte le plus mouvant. Pour Jérôme Oger, directeur général de Sicap (22 Gamm Vert, 1 Delbard, 23 millions de CA), «le secteur de la jardinerie doit se réinventer». C’est pourquoi Sicap s’est engagé à la fois dans un travail de modernisation de ses magasins, travaillé sur son offre et amélioré sa logistique en créant un partenariat avec d’autres coopératives régionales. «L’objectif est clairement de prendre des parts de marchés sur nos cœurs de métier et d’augmenter la profitabilité de l’entreprise», explique Jérôme Oger. Et ce dernier d’assurer que l’ambition de Sicap est aussi de mieux accompagner les producteurs dans la distribution de leurs produits.
Sur le marché des espaces verts, c’est Cobalys (12 millions de CA, 4 600 comptes clients) qui doit également faire face à de nouvelles attentes de la part de ses clients, sans se contenter d’une augmentation de son activité : «Après la chute des ventes de produits phytosanitaires, nous travaillons d’ores et déjà au prochain choc annoncé qui est celui de la restriction de l’usage des fertilisants minéraux en espaces verts.»

Le machinisme décolle
A n’en pas douter, l’activité machinisme est celle dont le résultat progresse le plus. La preuve ? Somat (13 millions d’euros de CA) et ses cinq implantations. «Avec Somat, rappelle Martin Migonney, on est passé d’un chiffre d’affaires de 0 à 13 millions en trois ans. Il faut maintenant que nous stabilisions l’entreprise.» Spécialisée dans la fourniture de craies et d’amendements (102 970 tonnes), CABC (3 millions de CA) poursuit dans le même temps le développement d’autres prestations de services aux agriculteurs, dont les arrachages de pommes de terre (633 hectares), de betteraves (1167 hectares) ou le semis de précision (1 037 hectares). «D’ici trois ans, a pour sa part détaillé Damien François, l’objectif est de doubler le chiffre d’affaires de CABC. Nous y arriverons en élargissant nos prestations et notre zone géographique.»

Chercher de la valeur
Assumée par le groupe Noriap, la diversification de ses activités est une manière selon son président, Jean-Francois Gaffet, «d’aller chercher de la valeur ajoutée. Si on peut le faire grâce à ces nouvelles activités, on ne va pas se gêner». Noriap peut ainsi poursuivre une politique d’investissement «dynamique et ambitieuse» qui se traduit par des chantiers au sein de ses différents sites d’activité, le déploiement d’un nouveau système d’information ou encore des prises de participation dans de nouvelles entreprises (Cocorette) et activités.
Le groupe n’en oublie pas pour autant ses adhérents auxquels 9 millions d’euros de compléments de prix ont été versés, malgré une baisse de 18 % de la marge céréales. Sans encore trop en dire sur les résultats du prochain exercice, on s’attend du côté de Noriap à de meilleurs résultats : «L’année 2019 est nettement mieux engagée, avec de meilleurs rendements et une bonne collecte», s’est avancé Jean-François Gaffet. Ce qui est plutôt bon signe.


Noriap engagée pour l’agriculture de conservation

En invitant Sarah Singla, l’une des spécialistes françaises de l’agriculture de conservation (ACS) à participer à son assemblée générale, la coopérative Noriap a montré clairement une volonté d’inciter ses adhérents à produire «autrement». Sarah Singla est installée dans le département de l’Aveyron sur une exploitation d’une centaine d’hectares convertie à l’ACS depuis 1980. L’ACS, explique-t-elle est un modèle d’agriculture qui remet l’agronomie au cœur du système, même si elle reste dépendante de l’utilisation du glyphosate. Elle est la combinaison de trois piliers : la couverture végétale du sol, la diversité des cultures et une perturbation minimale du sol. «Le principal outil d’un agriculteur est le sol, défend Sarah Singla. Notre métier n’est pas de fertiliser des cultures pour les voir pousser, mais de nourrir un sol pour que des plantes s’y développent. Sur un sol nu, la croûte de battance qui se crée empêche le sol de respirer. Les plantes ont du mal à s’y développer» et l’eau ne s’infiltre plus.» à renfort d’images choc, elle évoque la dégradation d’un certain nombre de sols et avance ses propositions, dont les premières consistent à limiter le travail du sol et implanter des couverts multifonctions. S’il est constaté un effet positif de la couverture du sol sur la vie souterraine, l’ACS permet également de diminuer les charges de mécanisation, sans perte de rendement constatée.  
Effet de mode ou tendance de fond ? L’agricultrice aveyronnaise penche sans hésitation pour la seconde affirmation : «Ce n’est pas du tout un effet de mode. De plus en plus de chambres d’agriculture, de négoces ou de coopératives s’y intéressent», témoigne-t-elle. Et de rappeler que pour réussir en agriculture de conservation, «il faut se former et chercher l’expérience de ceux qui l’ont fait avant. Se faire accompagner permet d’éviter les erreurs et de comprendre celles que l’on a pu faire. Il faut ensuite progresser par étapes, sans chercher forcément à faire ce que l’on voit chez le voisin.» En 2019, une centaine d’agriculteurs adhérents de Noriap ont participé à une formation sur l’agriculture de conservation.

 

Un nouveau projet d’entreprise

«Dans une période de profonde mutation», selon Jean-François Gaffet le président de Noriap, l’assemblée générale du groupe aura été également l’occasion de présenter son nouveau projet d’entreprise. Celui-ci se décline en six axes stratégiques :
- mener des transformations pour plus de valeur ajoutée
- capter et promouvoir l’innovation
- faire reconnaître la coopérative comme un partenaire privilégié des agriculteurs du territoire
- promouvoir une stratégie de diversification et d’accompagnement dans l’évolution des exploitations
- consolider le périmètre de la coopérative et de ses négoces
- mutation digitale et connectée de l’entreprise

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