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Des céréaliers se convertissent aux noix et noisettes

Neuf céréaliers éleveurs de l’Yonne et de la Nièvre relancent une filière noix et noisettes à grande échelle. Le collectif regroupé en association a planté 50 ha.

Le collectif produira de la noix de variété Fernor, d’ici cinq à six ans. 
Le collectif produira de la noix de variété Fernor, d’ici cinq à six ans. 
© P.-L. Berger



«Nous recherchons depuis plusieurs années une meilleure valorisation de nos terres à faibles potentiels pour pérenniser nos exploitations. Ayant pour objectif de trouver une culture à forte valeur ajoutée et de nous ancrer davantage dans notre territoire, nous nous sommes lancés dans la plantation de vergers de noix et de noisettes», explique Hugo Verdonck, céréalier à la tête d’une exploitation de 350 ha de céréales dans l’Yonne, en blé, colza et orge. Depuis plusieurs années, Hugo Verdonck, président de l’association Noix et noisettes de Bourgogne (NNB) a un projet en tête : relancer et promouvoir la filière noix et noisettes dans l’Yonne. «Il y a cent ans, l’Yonne, l’Allier et la Nièvre produisaient de la noix à grande échelle. Je voulais relancer cette filière, me diversifier, retrouver de la valeur ajoutée et produire autre chose que des céréales, du blé, de l’orge et du colza. La filière noix est une réponse à nos difficultés, aux changements climatiques et à l’effondrement de nos productions. Quand on a des difficultés dans une exploitation, il ne faut pas tarder à prendre des virages. C’est le choix des neuf», poursuit Hugo Verdonck, président de l’association, céréalier et porteur de ce projet ambitieux.
En 2006, c’est la naissance du projet et une forte envie de jouer collectif. «L’idée de planter des noyers est lancée à la fin d’un tour de plaine. Il s’agit d’aller plus loin, de pousser un peu les arbres. Cela passera pour certains agriculteurs qui le peuvent par une irrigation. Seul obstacle, pour être mécanisable, il faut 30 ha de vergers», ajoute Hugo Verdonck.
Après une formation avec la Chambre d’agriculture du Lot sur la conduite d’un verger, l’analyse des sols et les repères technico économiques en noix, en avril 2016, Hugo Verdonck décide de convaincre plusieurs céréaliers pour créer un collectif et produire de la noix dans l’Yonne. La Chambre d’agriculture de l’Yonne accompagne le collectif de la naissance du projet à la recherche de partenaires techniques et financiers. «Les producteurs ont suivi une formation permanente avec la technicienne intervenante de la Chambre d’agriculture du Lot. Ils sont montés en compétence», confie Camille Noilhan, conseillère en formation et chargée de l’émergence des projets à la Chambre d’agriculture de l’Yonne.

Des plantations serrées
En septembre 2016, le collectif des neuf céréaliers ou éleveurs crée l’Association Noix et noisettes de Bourgogne.  Pour lancer le projet, les neuf agriculteurs nuciculteurs devaient arriver à un minimum de 30 ha de plantations pour s’équiper en matériel adéquat et amortissable.
Décidé, en 2018-2019, le collectif, plante 50 ha de noyers : première plantation de 2 400 arbres, deuxième plantation de 4 300 arbres. Il privilégie des plantations serrées, soit 150 arbres/ha. Les arbres sont espacés sur le rang de 8 m.
Le collectif procède à une étude de marché (identifier les grands bassins de consommation, chiffrer les besoins en noix de ces bassins, caractériser les produits à base de noix recherchés par les consommateurs, identifier les points de vente). Le collectif produira de la noix de variété Fernor, d’ici cinq à six ans.
L’association a bénéficié de financements sur plusieurs années via l’agence de l’eau de Seine Normandie qui permettront de bénéficier d’expertises, de faire une étude de marché (2020-2021), de financer une partie de la plantation. Les nouveaux nuciculteurs veulent avoir la maitrise du produit jusqu’au consommateur, faire de la vente en directe, développer la transformation (cerneaux) auprès des pâtissiers, boulangers, restaurateurs.

Privilégier les circuits courts de vente

Le collectif veut privilégier la qualité des produits, essentiellement des cerneaux de noix, et les circuits courts. «Nous voulons développer la vente en direct en direction des professionnels de la pâtisserie, de la boulangerie et des restaurateurs.  Les noix seront commercialisées au travers de notre collectif. Nous réfléchissons à des produits finis comme la confiture, les biscuits, le vin de noix, les cerneaux et les bris de noix. La transformation sera au cœur de notre projet de commercialisation. Il s’agit de revenir au local et de profiter en même temps de la proximité de Paris, à deux heures de notre région. Notre projet va recréer une dynamique économique en Bourgogne», confie Hugo Verdonck.

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