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Elevage
Des performances élevées dans une région difficile

C’est avant tout le lait qui fait vivre l’EARL du Moulin à Cailloux à Cayeux-sur-Mer.

© AAP

Basée à Cayeux-sur-Mer (80) dans une région littorale aux terrains difficiles (zone de bas-champs situés au-dessous du niveau de la mer) et au parcellaire morcelé, l’EARL du Moulin à Cailloux a su tirer son épingle du jeu. Voilà maintenant plus de 10 ans que la production laitière a dépassé les 11000 litres de lait par vache laitière.

Traire par plaisir
Installé depuis 1996, Michel Deneux a toujours voulu élever des vaches laitières. Seul à la tête de l’EARL du Moulin à Cailloux depuis 2006, il a pour satisfaction de traire de bonnes productrices. La traite qu’il effectue lui-même matin et soir est, pour lui, loin d’être une astreinte. Pour rien au monde, l’éleveur ne laisserait sa place à quelqu’un d’autre. Soulignons que c’est bien l’importante productivité de ses vaches qui lui permet de maximiser sa marge au litre de lait.
Son plus grand plaisir? Être lauréat, depuis 2003, du concours qualité organisé, chaque année, par sa laiterie. «C’est une reconnaissance du travail effectué. Préparation des vaches, nettoyage des mamelles avant la traite, qualité du maïs ensilage distribué… sont autant de précautions prises au quotidien qui portent leurs fruits.
Au final, le taux cellulaire est toujours inférieur à 200000 cellules par ml, et le prix du lait n’est jamais détérioré à cause de pénalités», indique l’éleveur, qui est très pointu dans sa conduite d’élevage. Il ne repousse jamais un problème au lendemain. «Quand j’observe une vache qui a des difficultés à se déplacer, j’essaye tout de suite de régler son problème de boiterie», illustre-t-il.

Améliorer son confort de travail
L’éleveur estimant que l’aire paillée intégrale est plus confortable pour les animaux, le bâtiment d’élevage n’a pas évolué depuis son installation. La mise aux normes a été effectuée en 2001 avec la création d’une fumière couverte, d’une pré-fumière, d’une fosse de 120m3 et d’un silo. La salle de traite «2x4 épi» est, pour sa part, en fonction depuis 1984. Afin d’améliorer son confort de travail et de gagner du temps, Michel Deneux envisage ainsi d’ajouter quelques postes au niveau de la salle de traite et d’installer un décrochage automatique. L’absence de décrochage automatique génère, en effet, des problèmes de sur-traite. Quant à l’installation d’un distributeur automatique de concentrés, elle devrait permettre d’en simplifier la distribution et de traire des animaux plus calmes. Jusqu’à présent, la distribution de concentrés s’effectue en salle de traite et a tendance à énerver les vaches. Demain, il souhaite, par ailleurs, maintenir son niveau de production, voire l’augmenter.
Si l’éleveur reste optimiste quant au devenir de la production laitière dans les 20 prochaines années, il estime que l’avenir se trouve dans le contexte associatif. «Non seulement l’entraide permet de limiter les contraintes, mais également d’échanger des idées entre collègues pour mieux progresser», conclut-il.


REPERES TECHNIQUES
• SAU: 159ha, dont 60ha de blé, 18ha de maïs ensilage, 15ha d’escourgeon, 8ha de betteraves, 2,5ha de seigle, 2ha orge de printemps, 1,5ha d’avoine. Le reste en pâturages.
• Troupeau: 38 vaches laitières (410000 litres);30/32 bœufs Holstein laitiers par an vendus à 2,5 ans/3 ans; 12460kg de lait standard à 38/32;TB: 40,1; TP: 33,2; moins de 200000 cellules par ml; âge moyen au vêlage: 30 mois; ration simple avec miscanthus.
• MO: 2 UTH dont 1 salarié à temps plein.

PRECISIONS
Éleveur numéro 1 en Picarde
Depuis plusieurs années, Michel Deneux est, selon Avenir Conseil Élevage, l’éleveur picard qui produit le plus de lait par vache laitière, soit, pour la campagne 2010/2011, 12460kg de lait par vache (pour un lait standard à 38 de TB et 32 de TP).
Pour ce faire, l’exploitant fait pleinement confiance au technicien-inséminateur du CIA Gènes Diffusion.
Ce dernier le conseille dans son plan d’accouplement et sa gestion de la reproduction (échographies…). À ce sujet, l’éleveur s’efforce d’utiliser des taureaux améliorateurs en lait et en mamelle, sans détériorer les taux. «Élever des vaches hautement productrices en lait me donne la possibilité de limiter le nombre de vaches laitières dans la stabulation, et donc d’obtenir un confort maximum par bovin», explique-t-il. Parmi les origines de son troupeau, on retrouve notamment 3 filles de Jesther. L’une d’entre elles a produit, en 6 lactations, une moyenne de 11086kg de lait (pour un TB de 40 et un TP de 33), une autre a produit, en 5 lactations, une moyenne de 13686kg de lait (à 39/31). Enfin, la dernière a atteint une production moyenne de 13592kg de lait (à 35/30) en 4 lactations.
Autres taureaux marquants du cheptel: Rotheneuf (9 filles) et Royaume (8 filles). Une des 9 filles de Rotheneuf a atteint une production de 14500kg de lait (36/32) sur sa première lactation. Depuis peu, l’éleveur a pris en marche le train de la génomique. Les premières filles de taureaux génomiques nées sur l’exploitation sont issues de Caesar, Cabrera, Cypripède et Dankali. Avec des vaches d’un tel niveau, Michel Deneux se doit d’être très vigilant à la mise à la reproduction. Celle des génisses s’effectue en septembre. Quant à celle des vaches, elle est calculée en fonction du pic de lactation. «Le nombre de jours avant la mise à la reproduction équivaut au pic multiplié par 2,5. Si, par exemple, le pic atteint les 40kg de lait, il n’y aura pas de mise à la reproduction avant 100 jours (40 x 2,5)», chiffre l’éleveur. Plus une vache produit, plus il lui laisse du temps pour se remettre en état, et ce, même si cela génère un décalage.
«Le prix du lait de printemps étant compensé par un coût alimentaire moindre (lié à la période de mise à l’herbe), ce décalage n’a pas de réel impact sur ma marge», commente-t-il.

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