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Elevage : tendre vers l'autonomie alimentaire grâce à l'herbe

Comment gagner en autonomie alimentaire ? L’herbe peut représenter une première ressource.

Pour se rapprocher de l’autonomie alimentaire, il faut que les plantes aient un rapport équilibré entre l’énergie 
et les protéines.
Pour se rapprocher de l’autonomie alimentaire, il faut que les plantes aient un rapport équilibré entre l’énergie
et les protéines.
© Gnis



Actuellement, l’une des premières préoccupations des éleveurs est de rechercher des solutions pour réduire la dépendance des achats à l’extérieur. Le plus souvent, cela concerne les concentrés riches en protéines ou les tourteaux. Cette motivation est, bien sûr, liée aux prix, mais aussi à leur fluctuation.
La prairie est, de loin, la première ressource en énergie et en protéines, mais c’est aussi la ressource qui demande le plus de technicité vu la saisonnalité de la production, le grand nombre d’espèces potentiellement présent dans les prairies et les contraintes pédoclimatiques liées à la parcelle.
Pour se rapprocher de l’autonomie alimentaire, il faut que les plantes aient un rapport équilibré entre l’énergie et les protéines (environ 80 à 100 gr de PDIE/UFL), que les valeurs alimentaires soient les plus proches des besoins des animaux, tout en tenant compte de l’encombrement du fourrage, de l’appétence et, bien sûr, de la productivité !
Aujourd’hui, les éleveurs disposent d’une large palette d’espèces et de variétés fourragères. Néanmoins, d’autres paramètres peuvent faire varier très sensiblement la valeur alimentaire des plantes, leur appétence et leur encombrement.

Récolter au bon stade
Les valeurs de la plante évoluent du stade feuillu jusqu’à la pleine épiaison. La valeur en UFL peut ainsi passer de 1,03 à 0,7 UFL. Quant à la valeur d’encombrement, elle peut passer de 0,95 UEL à 1,20 UEL. Ainsi la capacité d’ingestion va varier de 19,5 à 10,5 UFL, pour la même vache et la même plante ! Il est donc essentiel de se former à observer les stades de l’herbe.
Les parties hautes de la plante sont toujours plus riches. Il est donc important de ne pas faire pâturer trop ras ou faucher trop court. D’ailleurs, raser trop court pénalise l’avenir de la plante et facilite l’implantation d’adventices indésirables. Donc 5 cm au pâturage et 7 cm en fauche sont les hauteurs minimum à laisser après exploitation.
L’état sanitaire de la plante va influencer la qualité et la consommation de l’herbe. Les maladies (rouilles ou autres) se développent sur les feuilles, et surtout celles entrées en sénescence. Leur présence réduit le rapport feuilles/tiges. Les moyens d’action sont de prendre en compte le critère de «résistance aux maladies» lors du choix de la variété, et d’accélérer le rythme d’exploitation. Il est nécessaire de revenir plus vite sur la parcelle pour assurer le développement de jeunes pousses.

Bien choisir l’espèce
Chez les ray-grass anglais, hybride et italien, de même que chez le trèfle violet, certaines variétés sont tétraploïdes (alors que les autres sont diploïdes). Les tétraploïdes ont des feuilles nettement plus larges, ce qui favorise le rapport feuilles/tiges, donc la valeur alimentaire et, globalement, elles sont plus appétentes.
Le rapport feuilles/tiges est donc un élément déterminant de la valeur de l’herbe. Ce rapport va dépendre de la ploïdie, mais aussi de la remontaison (aptitude de la graminée à refaire des épis), de la longueur du jour et du mode d’exploitation (pratique de l’étêtage).
Les conditions climatiques des derniers jours avant exploitation sont aussi des facteurs de variation des valeurs. Après une période de temps maussade avec peu de soleil, la valeur est plus faible. Après le retour du beau temps, il ne faut pas s’empresser de faucher, mais laisser profiter la plante de deux à trois jours de soleil avant de faucher. C’est en fin de journée que l’herbe est la plus riche. Le bon compromis semble de commencer la fauche en début d’après-midi.

Favoriser le pâturage
C’est sur pied que l’herbe est la plus riche. Lorsque l’on fauche, les parties coupées ne meurent pas tout de suite et continuent de consommer des sucres pour leur métabolisme jusqu’à un taux de 60 % de matière sèche. Il faut donc que la «mort» des cellules végétales soit rapide ! C’est le cas pour de l’ensilage à 30 % de matière sèche.
En revanche, c’est plus lent pour l’enrubannage et, bien sûr, pour le foin. Il est nécessaire dans ce cas d’accélérer la stabilité du fourrage par la vitesse de séchage (faucheuse conditionneuse) ou en choisissant des espèces qui sèchent plus vite.

Valeurs alimentaires des espèces
Il existe des variations de valeurs alimentaires relativement fortes selon les espèces. Il faut donc les comparer au même stade. D’une espèce et d’une variété à l’autre, ce stade n’est d’ailleurs pas atteint à la même date, puisqu’il dépend de la précocité de la variété.
De plus, si certaines espèces semblent moins riches, elles peuvent présenter d’autres intérêts comme la vitesse de séchage, l’adaptation à des conditions pédoclimatiques ou la période de production. Le site www.prairies-gnis.org informe, entre autres, sur les intérêts et les limites de chacune de ces espèces.
Il existe également des nuances de valeurs alimentaires entre les variétés. Le site www.herbe-book.org informe sur les caractéristiques des variétés, notamment sur les valeurs alimentaires comparées entre variétés.
Il y a donc de nombreux paramètres en plus de l’espèce et de la variété qui vont faire varier la valeur du fourrage. Pour optimiser la valeur alimentaire, il convient d’intégrer ces différents facteurs de variation, et voir ainsi ses marges de progression possibles.

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