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EuroDairy : transformer ses contraintes en atouts

Un groupe EuroDairy Hauts-de-France s’est constitué fin 2016. Il travaille sur la résilience des exploitations.

Le groupe EuroDairy Hauts-de-France planche sur la résilience depuis fin décembre 2016.
Le groupe EuroDairy Hauts-de-France planche sur la résilience depuis fin décembre 2016.
© LDD

La résilience, que l’on utilise aujourd’hui à toutes les sauces, est un concept introduit en France par le psychologue Bors Cyrulnik, soit «l’art de naviguer entre les torrents». Cet art de naviguer, l’agriculteur, bien qu’ancré dans la terre ferme, doit aussi s’en emparer face aux enjeux auxquelles il est confronté, comme aux différentes contraintes qui lui sont imposées. Point de louvoiement cependant exigé pour faire preuve de résilience ou de nécessité de s’allonger sur le divan du psy.

Pour le groupe EuroDairy Hauts-de-France, composé d’éleveurs et de représentants de la filière laitière, le concept de la résilience en agriculture consiste en «la capacité d’adaptation pour assurer la pérennité de l’exploitation via des facteurs sociaux, économiques et environnementaux».

La résilience en pratique

La résilience était un mot inconnu pour Jean-Michel et Jean-Marc Fournier, éleveurs à Béthencourt-sur-Mer, dans la Somme. Depuis, dans leur exploitation, ils l’ont déclinée à partir de ce qu’ils appellent «une politique de développement et de stratégie, intégrant à la fois des facteurs humains, sociaux, économiques, financiers et environnementaux». Avec, pour chacun de ces paramètres, un cap à fixer.

En termes d’environnement, par exemple, les pâtures étant situées en bord de falaises, les exploitants ont signé une convention pour permettre aux touristes de passer dans celles-ci. Pas meilleure manière, pour eux, de faire connaître leur métier à ceux et celles qui sont éloignés de l’agriculture et de montrer l’importance de sa présence sur un territoire.

Chez Amaury Smets, éleveur dans le Nord, la déclinaison de la résilience s’est faite autour de l’inscription de son atelier lait dans la durée. «J’ai mis en place un tableau de bord comprenant des critères techniques et économiques, ansi qu’un objectif global de rentabilité pour mon atelier», explique l’éleveur. De quoi lui assurer de sortir un revenu chaque année.

Avec ce tableau de bord, il a pu aussi travailler sur la réduction de ses charges, en revoyant l’alimentation de ses vaches et en créant des alliances avec ses voisins agriculteurs. Ce qui lui a aussi permis de travailler à la réorganisation de son travail et de libérer du temps. Et d’expliquer : «Outre les aspects économiques et financiers, la résilience, c’est aussi, pour moi, reconstituer le bien-être et l’équilibre de l’éleveur

Approche économique de la résilience

Trois voies sont déclinées par le groupe pour l’approche économique de la résilience. La première est la voie «valeur ajoutée» au travers de la recherche d’un prix plus élevé, de l’autonomie, d’un cahier des charges herbe, d’une productivité du travail, etc. La seconde voie que peuvent emprunter les éleveurs est la voie «économie», soit la maîtrise des charges, l’autonomie, l’agrandissement mesuré de l’exploitation, la productivité du travail… Enfin, la troisième concerne, elle, la voie «volume», comprenez un travail sur la productivité du travail et des investissements raisonnés, ainsi qu’une capacité de financement à respecter.

Mais «de solution miracle, il n’y a pas. Chacun a ses contraintes et ses atouts. Ce que chacun doit faire, c’est de les mettre en évidence. Pour cela, il faut se poser les bonnes questions, prendre du recul, anticiper et définir, bien sûr, sa stratégie», commente Anthony Chemin, technicien au pôle productions animales de la Chambre d’agriculture de la Somme, lors de la journée élevage et du bâtiment, le 25 janvier, à Saint-Riquier, dans la Somme.

Reste cependant à évaluer globalement la résilience de manière concrète. Pour ce faire, un outil d’évaluation a été mis en place tout récemment. Cet outil, en cours de test dans les fermes pilotes EuroDairy des Hauts-de-France, permettra également d’avoir une vision, dans le temps, de la résilience sur une exploitation et pas seulement à un instant T. «Il nous servira aussi à se poser les bonnes questions et à essayer nous-mêmes d’apporter des réponses», ajoute Anthony Chemin.

L’évaluation globale consiste à croiser les facteurs en lien avec l’environnement, l’humain et le social, la stratégie et le système, la technique et l’économie. Une synthèse sera faite des résultats avec les points faibles et les points forts de l’exploitation. Le projet EuroDairy se terminera à la fin de cette année. L’heure alors de tirer le bilan global de l’application de la résilience dans les exploitations agricoles. Suite donc en 2018.

EuroDairy

C’est un réseau thématique européen sur la durabilité de l’élevage laitier. Son objectif est  de promouvoir les échanges au sein de la filière lait, ainsi que l’innovation, autour de quatre thématiques : l’utilisation efficiente des ressources, la biodiversité, la santé animale et la résilience socio-économique.

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