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FDSEA : retours et décisions du conseil d’administration

Retour sur le conseil d’administration commun entre la FDSEA et Jeunes Agriculteurs de la Somme.

© D. R.

Les conseils d’administration de la FDSEA de la Somme et de Jeunes agriculteurs se sont réunis conjointement ce lundi 5 novembre. Le caractère commun de ces conseils vient entériner une démarche conjointe de plusieurs mois de construction d’un programme commun à proposer aux agriculteurs de la Somme pour le renouvellement des membres de la Chambre d’agriculture en janvier 2019.
Le processus de construction d’un programme porté par les instances locales a reposé sur différents niveaux de consultation des adhérents et des élus des réseaux, agrégés depuis le renouvellement des syndicats locaux l’hiver dernier. Les bureaux des structures départementales en ont réalisé une synthèse au cours de l’été, puis une première version qui a été enrichie des contributions des différents territoires, et de l’ensemble des OPA qui ont été conviées à y prendre part active.

Un programme validé dans ses grandes lignes
Au final, un programme d’actions concrètes a été présenté aux conseils, lesquels l’ont validé. Il sera mis en forme au cours des prochaines semaines et présenté à l’ensemble des agriculteurs et forces agricoles du département début décembre. Françoise Crété et Edouard Brunet ont annoncé qu’en tant que présidents des structures FDSEA et JA, ils mèneront conjointement la listes FDSEA-JA (laquelle est en cours d’élaboration), et que le programme présenté repose sur trois axes qui seront un leitmotiv de mandature : une chambre d’agriculture au cœur des territoires ; une chambre d’agriculture au cœur des organisations agricoles et des élus au cœur de leur chambre d’agriculture. Nous y reviendrons dans de futures éditions, car il sera présenté aux adhérents, puis objet d’échanges au cours des réunions locales des deux réseaux, et enfin transmis à tous les agriculteurs lors de la campagne de janvier prochain.
L’actualité syndicale a ensuite repris le fil du conseil, avec en premier lieu le questionnement sur le prix du GNR, le positionnement des syndicats dans l’action du 17 novembre. La flambée des prix du fuel ne manque pas d’interpeler les agriculteurs, pour qui le poste carburant est fort impactant, et le conseil s’est interrogé sur la participation de la FDSEA à l’action du 17 novembre. En premier lieu, grâce à des données transmises par Germa, le prix du carburant GNR a été projeté depuis 2014, avec la part de taxe intérieure sur le carburant (cf. graphique), et le niveau de récupération de TIC en faveur des agriculteurs (cf. tableau).

GNR : le positionnement du syndicat
Il en ressort plusieurs points très différents : en premier lieu, le montant de la TIC est d’ores et déjà élevé puisqu’il est passé de 81,4 à 188,2 €/m3 de 2014 à 2018, mais il va continuer à monter pour atteindre 298,5 €/m3 à l’horizon 2022 (du fait de l’impact direct de la mise en place de la taxe carbone) ! Bref, nous ne sommes pas à la veille d’une détente sur le sujet, surtout en phase de prix du pétrole ferme. Toutes choses égales par ailleurs, la poursuite de la hausse de la TIC laisse entrevoir à court terme un prix du GNR au-delà de 1 € le litre. Dans le même, depuis sa mise en place en 2014, le dispositif de récupération de TIC a permis de neutraliser jusqu’à présent les hausses de taxe en faveur des agriculteurs, dans un plafond de 38,6 €/m3.
Interrogé sur la pertinence d’engager ou non le syndicat dans l’action multi facettes du 17 novembre, le conseil a répondu non à l’unanimité, et ce pour plusieurs raisons : la première est qu’il s’agit d’un mouvement citoyen et non professionnel ou corporatiste. Aucun syndicat ou profession ne s’y engage en tant que tel. La deuxième, c’est que cette action va regrouper différents acteurs, parfois opposés entre eux, avec des fins différentes, ayant parfois comme seul point commun l’extrémisme de contestation, et que le monde agricole ne souhaite pas y accoler son image, encore moin ses moyens de manifestations habituels. La dernière raison est qu’en tant que syndicat agricole, manifester son mécontentement sur le prix du GNR, c’est commencer à remettre en cause les dispositions actuelles, qui portent leurs fruits au fil des ans. «Le monde agricole bénéficie aujourd’hui d’une fiscalité amortissant la taxe carbone que la Fnsea a su négocier, et sur laquelle le ministre Bruno Le Maire s’est engagé pour les prochaines années», a rappelé Laurent Degenne, président de la Frsea Hauts-de-France. Le conseil a toutefois noté qu’en terme de trésorerie, il faut parfois attendre dix-huit mois pour le remboursement, et qu’il serait plus pertinent «à la source», ou plutôt «à la pompe» ; une évolution fiscale qui devrait voir le jour en 2020.
Dès lors, le conseil a décidé de ne pas engager les structures, mais laisse chaque agriculteur agir comme il l’entend à titre citoyen : le grief qui est fait sur les carburants est tout aussi vif si ce n’est plus sur son impact dans le quotidien des habitants du monde rural, le coût du transport et du chauffage, dans des zones où il n’existe pas d’alternative individuelle ou collective. Dès lors, en tant que citoyen rural, chaque agriculteur peut avoir envie de s’associer au mouvement ; des initiatives dont la FDSEA laisse le soin à chacun.

D’autres messages à faire valoir
Par ailleurs, le conseil d’administration a tenu à faire valoir les contributions positives potentielles de l’agriculture : si le diesel est aujourd’hui pointé du doigt quant aux rejets de particules fines, l’agriculture est pour sa part porteuse de solution : déjà, auprès du diesel : une étude de l’IFP Energies Nouvelles (Ifpen – étude 2016) indique qu’un accroissement de l’incorporation de biodiesel dans les carburants engendre une baisse significative d’émission de particules polluantes par les voitures. Selon cette étude, un moteur utilisant 10 % de biodiesel voit ainsi ses émissions de particules reculer de 20 % par rapport au diesel conventionnel. Un chiffre porté à 43 % lorsque le biodiesel est incorporé à hauteur de 30 % !
Une incorporation plus massive de biodiesel permettrait donc une meilleure utilisation du parc de véhicules actuels, plus ou moins équipés de dispositifs dépolluants. Des chiffres encore plus frappants avec l’incorporation d’éthanol dans l’essence, puisque ce carburant va redevenir plus compétitif. Le bioéthanol, produit en Europe, permet en moyenne de réduire de 70 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’essence qu’il remplace (moyenne européenne en 2017 – source : ePURE). Le superéthanol-E85 réduit les émissions de particules fines de 90 % et celles d’oxydes d’azote de 30 % par rapport à l’essence (étude Czerwinski – décembre 2017). Le Conseil s’inscrit donc davantage dans la perspective de faire valoir les productions agricoles comme sources de solutions, y compris face à la pollution !

REACTION de Françoise Crété, présidente de la FDSEA

«Une décision collective, des initiatives individuelles»

Le sujet n’est pas aisé : comme toute personne du monde rural, j’ai envie d’exprimer mon ras le bol sur les conséquences de ces taxations, et sur le sentiment frustrant que les décisions du gouvernement mettent peut-être au même niveau fiscal les habitants des villes ou des campagnes mais pas au même niveau de difficulté car les alternatives sont maigres en zones rurales. C’est un sentiment d’habitante, de citoyenne, qui peut faire en sorte que chacun se reconnaisse dans l’action «gilet jaune». Pour autant, en toute responsabilité, je suis satisfaite de l’unanimité du conseil quant au fait de ne pas associer notre syndicat professionnel aux côtés de l’ensemble des tendances, partis ou groupuscules qui tente de récupérer à leurs comptes l’action initialement lancée par un appel citoyen.

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