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Gestion
Une troisième bonne année pour la ferme Somme

L’analyse économique de la récolte 2012 et les enseignements à en tirer présentés à l’assemblée générale de CER France Somme.

© aap
Un hiver tardif, un printemps frais et pluvieux, un manque d’ensoleillement, un automne très humide : telles sont les caractéristiques météorologiques de l’année 2012 qui s’est soldée par des rendements moyens dans les principales productions du département. Côté prix, le marché a été très porteur pour les productions végétales, du fait d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. Dans les productions animales on a enregistré une baisse du prix du lait et une hausse continue du cours des viandes, malheureusement accom­pagnées par une très forte augmentation du coût de l’alimentation animale, le cours du soja approchant les 600 euros la tonne. Sur le plan réglementaire, l’année a vu le découplage des aides pour les pommes de terre fécule, le lin et les protéagineux.
Dans ce contexte, CER France Somme estime à 70 000 euros (avec une marge d’incertitude de plus ou moins 15 000 euros) le résultat courant moyen par exploitation(1) dans le département pour la récolte 2012. «Après le très mauvais cru 2009, c’est la troisième année consécutive que la ferme Somme enregistre de bons résultats», ont souligné Christian Boddaert et Xavier Descamps qui présentaient et commentaient ces données lors de l’assemblée générale de CER France Somme (voir notre précédente édition). A noter que la moyenne des cinq ans s’élève à 61 400 euros et à 396 euros à l’hectare.
Comme toujours, le résultat courant par exploitation varie selon les systèmes. En 2012, il est estimé à 76 000 euros (346 euros/ha) pour le système céréalier où le colza a désormais une grosse influence. C’est 96 000 euros en système plantes sarclées (545 euros/ha) ; le supplément de prix sur la betterave en 2011 et en 2012 contribue à la bonne tenue de ce système en apportant un bonus appréciable, notent les conseillers. En pommes de terre, un système marqué par une grande volatilité (on passe de 1 à 10 en terme de revenu), l’estimation pour 2012 est de 151 000 euros (750 euros/ha pour une moyenne de cinq ans à 480 euros/ha). En système polyculture lait, le résultat est estimé à 48 000 euros (360 euros/ha pour la moyenne des cinq ans).

Avoir des réserves financières
Quand on regarde l’utilisation globale de ce résultat, on constate qu’une fois les annuités et les prélèvements privés déduits de l’excédent brut d’exploitation, il ne reste que 9 000 euros en moyenne de capacité d’autofinancement ; ce qui est faible, 6,5% de l’EBE seulement, alors que l’objectif devrait être de 10%, indiquent les conseillers. Les investissements restent soutenus, de même que le recours à l’emprunt. «Il est nécessaire de disposer de réserves financières, souligne Christian Boddaert.
Au moins une année d’annuités pour pouvoir surmonter une mauvaise année qui peut toujours arriver».
(1) Ces estimations sont basées sur un échantillon d’un millier d’exploitations avec 13% de Scop, 18% de céréales, betteraves, fécules, 17% de pommes de terre, légumes, 45% de lait. La surface moyenne est de 157 ha.
ZOOM
Le moment est propice pour réfléchir à l’évolution de son entreprise
Le contexte agricole est actuellement favorable comparé à bien d’autres secteurs d’activité. «Nous sommes sur un niveau de revenu intéressant pour les exploitations, commente Xavier Descamps. Mais attention aux fluctuations de prix qui sont devenues aujourd’hui une réalité incontournables. La tentation, c’est de vivre sur ses acquis. Il faut s’en garder. Actuellement, rien n’oblige à prendre des décisions en urgence.
Le moment est donc propice pour réfléchir à l’évolution de son entreprise, chacun doit avoir son sujet de réflexion, car une entreprise qui n’avance pas est condamnée à disparaître à terme». Alors comment envisager cette réflexion ? Les conseillers de CER France Somme indiquent deux axes.
D’abord, identifier les facteurs qui peuvent limiter le développement de l’exploitation.
Ce peuvent être :
- les capitaux (la capacité d’emprunt, d’autofinancement) sachant que le poids du capital investi n’a cessé de s’alourdir ces derniers temps pour atteindre près de 6000 euros/ha ;
- le foncier, une denrée rare, mais il n’est pas obligatoire d’être propriétaire pour exploiter, et certaines activités ne nécessitent pas de foncier ;
- les bâtiments qu’il est difficile d’agrandir la majorité des fermes étant dans les villages ;
- la main-d’œuvre, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, car il faut de plus de plus de compétences pour exploiter aujourd’hui, ce qui implique de se former.
Il s’agit donc, en fonction de sa situation, de se donner les moyens de lever dans le temps l’un ou plusieurs de ces facteurs limitant ou les contourner.
Le deuxième axe de la réflexion doit porter sur les possibilités d’agir. Ce peut être :
- un changement du système de production : on va intensifier en développant une nouvelle production ou une spécialisation qui sera source de valeur ajoutée. Par exemple, une production hors sol pour un céréalier, un investissement dans les énergies renouvelable. On peut aussi s’investir dans l’aval, dans les circuits courts, dans des outils industriels…. On peut encore se convertir au bio.
- une optimisation de l’existant par une meilleure gestion des produits  (recherche d’une meilleure valorisation), des charges (maîtrise du coût de production). Et aussi en regardant de plus près le pilotage de son revenu et des prélèvements obligatoires : «il faut par exemple dans certains systèmes se poser la question du passage à l’impôt sur les sociétés», indiquent les conseillers.
Et de conclure, «il ne faudrait pas avoir des regrets, se dire plus tard en 2012 j’aurai du…».
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