Aller au contenu principal

Grand-Laviers, l’autre Marquenterre

Aux portes d’Abbeville, les bassins de l’ancienne sucrerie sont devenus une réserve ornithologique gérée par les chasseurs où l’on recense 194 espèces d’oiseaux, dont certaines sont rares.



Elle est certes moins connue que le célèbre parc du Marquenterre qui donne une partie de son charme à la réserve naturelle nationale de la baie de Somme, mais elle mérite tout autant le coup d’œil pour les aménagements qui y ont été réalisés et les espèces d’oiseaux qu’elle abrite. Sur cette commune aux portes d’Abbeville, la réserve ornithologique de Grand-Laviers est, depuis quelques années, un exemple d’une reconversion réussie d’un site industriel. «Nous sommes ici sur un site qui accueillait les bassins de décantation de la sucrerie d’Abbeville, expliquait début septembre le président de la fédération des chasseurs de la Somme, Yves Butel, à des visiteurs qui découvraient l’endroit pour la première fois. Quand la sucrerie a arrêté son activité, nous nous sommes positionnés pour acheter les bassins avec l’idée d’en faire une réserve ornithologique.»
Le montant de l’investissement - 300 000 € pour l’achat du terrain - s’est partagé entre plusieurs acteurs dont l’Agence de l’eau Artois-Picardie, le conseil régional de Picardie, le conseil départemental de la Somme ou encore la fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage et la fédération des chasseurs de la Somme qui a hérité de la gestion du site, au travers d’une association «Entre terre et mer en Somme». Si la démarche des chasseurs a pu surprendre, Yves Butel continue d’en défendre le bien-fondé : «Oui, nous sommes chasseurs et donc nous prélevons des animaux, mais on fait aussi très attention à ce que nous faisons. Nous ne prélevons que les intérêts d’un capital. Nous prenons à la nature en veillant aussi à lui donner.» Le principe d’une réserve ornithologique consiste à offrir aux oiseaux des espaces de quiétude et de repos au cœur desquels ils peuvent aussi s’alimenter et se reproduire ; le tout en permettant à un public expert comme novice dans la connaissance ornithologique de venir les observer.

Des espèces végétales et animales remarquables
Sur la quarantaine d’hectares du site de Grand-Laviers, les trois bassins ont été remis en eau - l’un d’entre eux était une friche envahie par des saules - grâce au canal de la Somme voisin. Les extérieurs ont également été aménagés de manière à créer un chemin de ronde et des postes d’observation. Gestionnaire du site, la fédération des chasseurs de la Somme a intégré au cahier des charges la possibilité de réguler certaines espèces susceptibles de causer un dérangement ou des dégâts ; on pense notamment au sanglier déclaré «non grata». D’autres espèces sont en revanche les bienvenues au point d’être devenues emblématiques de la réserve de Grand-Laviers. «Ici, on a par exemple la chance d’avoir la plus grande colonie reproductrice d’Europe de grèbe à cou noir», s’enthousiasme Jean-Paul Lecomte, technicien de la FDC80. Passant près d’une roselière, il pointe du doigt l’endroit où l’on peut observer la gorge bleue à miroir. Un peu plus loin, ce sont des avocettes que l’on peut tenter d’approcher. Globalement, «ce ne sont pas moins de 194 espèces qui ont recensées sur la réserve», assure Jean Pilniak, un autre passionné de chasse au gibier d’eau et vice-président des chasseurs samariens. Trente-quatre espèces nicheuses et cent soixante-cinq espèces végétales sont également répertoriées.

Trois circuits de visite
Le tour complet de la réserve s’effectue entre 2h30 et 3h. Deux circuits plus courts (45 mn et 1h30) en offrent un aperçu. «D’une friche industrielle, on a réussi à faire quelque chose de beau et d’intéressant», constate Yves Butel tandis que la réserve entame son deuxième plan de gestion. Pour Jean-Paul Lecomte, «ce territoire qui était neutre, voire très neutre en termes d’intérêt faunistique et floristique s’est considérablement amélioré en l’espace de quelques années» ; au point qu’il sert aujourd’hui volontiers de vitrine à des chasseurs qui se revendiquent «les premiers écologistes de France». Une telle richesse suffit-elle à faire de la réserve de Grand-Laviers un concurrent sérieux au Parc du Marquenterre ? «Ce n’est pas le but, estime Jean-Paul Lecomte. Nous accueillons aussi beaucoup de touristes, mais nous sommes plutôt complémentaires.» Et tous participent ainsi à l’attractivité de la baie de Somme.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

aides Pac versement calendrier
Versement des aides PAC : le point sur le calendrier

À l'occasion d'un point avec la presse le 12 mars, le cabinet du ministre de l'Agriculture a confirmé le périmètre des aides…

Face aux critiques, Arnaud Rousseau défend sa façon d’être agriculteur

Le président de la FNSEA a accepté de recevoir la rédaction de Réussir.fr pendant plus de deux heures sur sa ferme de Trocy-en…

cristal union pulpes Total Energies méthanisation biogaz
Total Énergies va produire du biogaz à partir de pulpes de betteraves normandes

En Seine-Maritime, Total Énergies s’associe au groupe coopératif sucrier Cristal Union pour produire du biogaz à partir de…

Le député Emmanuel Maquet en discussion avec la profession agricole samarienne.
Ce député qui demande au gouvernement d’arrêter «d’emmerder» les agriculteurs

Lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’agriculture fin février, le samarien Emmanuel Maquet est revenu sur les…

Département de la Somme et Chambre départementale d’agriculture ont inauguré un espace commun de promotion au Sia  en ce milieu de semaine. Une première qui sera sans doute renouvelée l’an prochain.
Au Sia, la Somme vante une alimentation la plus locale possible

Pour sa première participation au Salon international de l’agriculture à Paris, le Département et la Chambre d’agriculture ont…

Dans certaines régions de production, les conditions d’arrachage et de stockage ont été perturbées par les conditions  météorologiques, obligeant planteurs, usines et coopérative à s’adapter.
Les trois raisons d’une rémunération «jamais atteinte» pour les betteraviers de Tereos

Le groupe coopératif sucrier Tereos a annoncé fin de semaine dernière une rémunération «jamais atteinte» des betteraves à ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde