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Insectes : contre les larves d’altises : anticiper et réagir

Les premières larves de grosses altises sont visibles au moment des interventions contre le charançon du bourgeon terminal. Comment les observer ? C’est simple et cela s’appelle Berlèse ! Comment les gérer si besoin ? Réponse dans les quelques lignes qui suivent.

Comme pour le charançon, la nuisibilité des larves de grosses altises est moindre sur des colzas développés et poussants à l’automne. Elle ne s’exprime que si le cœur des colzas est touché, ce qui est rare pour des colzas bien développés à l’automne et qui repartent «vite» au printemps, même avec les seuils atteints. Cependant, si la reprise au printemps tarde, même des colzas bien développés en entrée d’hiver peuvent souffrir d’une attaque larvaire. L’intervention peut avoir lieu à partir du seuil indicatif de trois larves par pied ou 70 % de plantes porteuses de larves. Le risque est d’autant plus important que les colzas sont petits et peu poussants.

La méthode Berlèse
Cette méthode permet d’extraire passivement les larves d’altises et évite d’avoir à disséquer les pétioles des colzas. Elle consiste à laisser les plantes sécher sur un grillage placé au-dessus d’une cuvette d’eau avec quelques gouttes de produit vaisselle. Les larves de grosse altise sortent progressivement des colzas et tombent dans le liquide. Pour cela, prélever une trentaine de plantes : 6 x 5 plantes consécutives, placer les berlèses dans une pièce bien chauffée
(> 18°C) et à faible humidité relative, faire attention que les plantes ne dépassent pas du grillage et attendre au moins quinze jours que toutes les larves sortent (le temps d’attente dépend de la taille des plantes, du niveau d’humidité et de la température dans la pièce). A noter que cette méthode ne fonctionne pas sur charançon du bourgeon terminal (1).
Si une intervention s’avère nécessaire, dans  le cas général, hors secteur avec forte résistance, utiliser Daskor 440® ou Boravi WG 1,5 kg/ha pour réduire la pression de sélection sur les pyréthrinoïdes. Les pyréthrinoïdes conservent néanmoins une efficacité sur larves et peuvent donc encore être utilisées, mais cette efficacité est plus aléatoire (25 à 75 %), et cela augmente la pression de sélection sur cette famille.
Dans les secteurs où la résistance forte est généralisée (Yonne, Aube, Nièvre), le niveau de résistance est très élevé. Ne plus utiliser des pyréthrinoïdes seuls, qui sont inefficaces, mais Boravi WG 1,5 kg/ha ou, à défaut, Daskor 440®, si Boravi WG n’est pas disponible.
Sur les secteurs où les premiers cas de résistance forte sont signalés (Loiret, Seine-et-Marne, Puy-de- Dôme), limiter au maximum l’utilisation des pyréthrinoïdes seuls pour éviter que le phénomène ne s’amplifie.
Si les pontes sont échelonnées, ne pas se précipiter avant d’intervenir, de manière à faire «le plein» de larves. Tenir compte d’une intervention plus précoce sur charançon du bourgeon terminal, qui aura aussi une efficacité sur les larves d’altises présentes : vérifier le niveau d’efficacité environ trois semaines après l’application.

(1) Retrouvez le tuto Berlèse sur terresinovia.fr
http://www.terresinovia.fr/colza/cultiver-du-colza/ravageurs/insectes/i…

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