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L'abattoir de Montdidier peut-il être sauvé ?

Le 1er février, Jean-Michel Serres, élu régional, rencontrait salariés et collectivités pour faire le point sur la fermeture de l’abattoir et quel projet lancer pour le sauver.

Dès le jugement rendu par le tribunal de commerce le 30 janvier, l’abattoir était fermé le soir même.
Dès le jugement rendu par le tribunal de commerce le 30 janvier, l’abattoir était fermé le soir même.
© Patrick Gellynck



Aussitôt la liquidation judiciaire de la Société nouvelle abattage de Montdidier (SNAM) prononcée, le 30 janvier dernier (cf. notre édition du 1er février), le dernier abattoir de la Somme fermait ses portes le soir même, laissant sur le carreau ses vingt-trois salariés. Et, dès le lendemain, éleveurs et marchands de bestiaux venaient reprendre leurs animaux. Sans surprise, l’annonce d’une liquidation judiciaire définitive, sans période transitoire, a fait l’effet d’une bombe au sein des salariés. Colère et amertume ont vite pris le dessus face à la brutalité de la décision, d’autant que leur motivation n’a pas faibli d’un iota pour continuer à travailler dans cet abattoir.
Au point d’ailleurs d’être prêts à prendre tout le temps nécessaire pour faire des travaux de remise aux normes au sein de leur outil de travail, «mais sans l’accord de l’administration, cela ne servira à rien malheureusement», indique Jean-Michel Serres, élu régional mandaté par Xavier Bertrand, le 1er février dernier, sur le site de l’abattoir pour échanger avec les salariés. Avant d’ajouter : «L’abattoir est encore en capacité de tourner avec le tonnage actuel, soit 3 000 t, en attendant qu’une reprise soit effective, et qu’un nouvel outil soit construit.» La Région, comme d’ailleurs le Département de la Somme, et même celui de l’Oise, seraient prêts à donner un coup de pouce, mais ils ne peuvent le faire que si un projet est mis sur la table et la reprise du dialogue avec l’administration effective.

Qui peut reprendre ?
Les salariés avaient déjà proposé de reprendre l’activité sous forme de Scop (Société coopérative et participative), «mais ils se trouvent confrontés à un problème de financement lié à la construction d’un nouvel abattoir», rappelait le jugement du tribunal de commerce. Même si personne n’est d’accord sur les chiffres des travaux, le montant se situerait dans une fourchette comprise entre 250 000 € et 300 000 €. Autre option : la constitution d’une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Son intérêt : l’entrée possible au capital d’autres partenaires tels que des apporteurs de capitaux et des collectivités. Pourquoi pas ?
Dernier scénario : la reprise de l’outil par la SAS Sauvage viande et les Etablissements Lagache, en association avec un collectif d’éleveurs. Pour l’heure, ni les uns, ni les autres ne souhaitent s’exprimer.
Dans tous les cas, pour qu’un nouvel abattoir soit construit, il faut que l’actuel soit sauvegardé, sinon éleveurs et salariés finiront par aller voir ailleurs. «Il y a urgence. Quand on considère la situation de l’abattage dans l’ex-Picardie, à savoir qu’il n’y a pas d’outil dans l’Oise, et que celui de l’Aisne est fort éloigné puisqu’il se situe à Nouvion, c’est dramatique pour la filière élevage», commente Jean-Michel Serres. Et de regretter que le tribunal n’ait pas accordé un sursis supplémentaire à l’abattoir pour éviter la fermeture. Affaire à suivre.


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