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L’économie française va mieux, mais il faut gérer

L’Insee vient de publier sa première note de conjoncture pour l’année 2016. Tour d’horizon entre dynamique intérieure et contraintes extérieures.

En ce début d’année 2016, la croissance française semble s’affirmer. On comptera encore sur la consommation pour soutenir l’économie. D’un point de vue global, les économies émergentes continuent d’inquiéter.
En ce début d’année 2016, la croissance française semble s’affirmer. On comptera encore sur la consommation pour soutenir l’économie. D’un point de vue global, les économies émergentes continuent d’inquiéter.
© RÉUSSIR/GUTNER ARCHIVES


Sous l’intitulé «Inflation nulle, pouvoir d’achat dynamique», l’Insee a publié, le 17 mars, sa première note de conjoncture de l’année 2016. Si plusieurs bons points et bonnes tendances émergent ou se confirment par rapport à la note de décembre 2015, il convient de rester prudent et d’avoir bien présent à l’esprit un certain nombre de facteurs qui peuvent peser négativement.
Pour la France, le début de l’année, et il devrait en être ainsi pour l’ensemble du premier semestre, est plutôt positif. Les attentats meurtriers de Paris en novembre 2015 avaient perturbé le cycle économique. «Au premier semestre 2016, ces effets ne pèseraient quasiment plus sur la croissance, et, à l’exception des postes les plus affectés par les attentats pour lesquels le redressement serait progressif, la consommation des ménages rebondirait nettement. Elle serait portée par un pouvoir d’achat de nouveau en hausse, car les revenus d’activité resteraient dynamiques», peut-on lire en introduction de ce document. De plus, l’inflation, déjà à un niveau très bas, le reste en raison de la nouvelle reculade des prix des matières premières en général et du pétrole en particulier.
Un autre indicateur de tendance fait croire à une amélioration de la situation économique du pays : les dépenses d’investissement en logement. Ces dernières, tout en dégradation ces deux dernières années, continuent de baisser, mais à un rythme moindre. Côté des entreprises, plusieurs signaux positifs sont également constatés : le taux de marge des entreprises, déjà fortement redressé en 2015, reviendrait dans les zones de celui d’avant crise. En clair, les entreprises tricolores renforcent leur capacité à autofinancer leurs investissements. Et le financement externe (emprunt auprès des banques) reste «facile», la politique monétaire de la Banque centrale européenne conservant à un niveau très bas les taux d’intérêts.
Au final, on se retrouve avec une économie française qui pourrait afficher + 1,1 % de croissance pour ces six premiers mois de l’année, soit autant que pour toute l’année 2015. Sauf énorme catastrophe, le + 1,5 % comme objectif de progression fixé par le gouvernement pour l’ensemble de l’année devrait être atteint.
Même si l’on peut discuter de la nature des mesures prises par le gouvernement pour améliorer la situation de l’emploi en France, une autre bonne nouvelle émerge : l’emploi s’améliore. Les emplois marchands continueraient sur le même rythme qu’en 2015 et l’emploi total progresserait plus vite que la population active. En clair, cela implique une baisse mécanique du taux de chômage, sans toutefois chanter cocorico (on a vu des chiffres particulièrement mauvais dans ce domaine en février), à 10,2 pour l’ensemble de la France fin juin 2016. Ce sont notamment les mesures liées à la baisse du coût du travail qui pèseraient favorablement sur cet indicateur.

Alimentation
Les prix à la consommation dans l’alimentation feraient preuve de stabilité au cours de ce premier semestre, après avoir progressé en moyenne de 0,5 % en 2015. C’est particulièrement vrai pour les produits frais. Les conditions météos clémentes pour la production fin 2015 ont joué un rôle dans cet état de fait. «Les prix des produits alimentaires (hors produits frais) seraient freinés par les baisses de prix de nombreux produits : ceux des viandes, en particulier, suivraient en partie les baisses des cotations nationales. En outre, dans un contexte de «guerre des prix» des grandes surfaces, la dépréciation passée de l’euro ne se diffuserait que légèrement aux prix de ces produits», écrivent les spécialistes de l’Insee.
Côté consommation même, on assisterait à un rebond net pendant ce premier semestre (+ 0,8 % et + 0,4 %, soit + 1,2 % au total) contre des hausses inférieures à 1 % les deux années précédentes. Dans ce contexte, la consommation de produits alimentaires augmenterait de 0,5 % de janvier à mars et de + 0,2 % d’avril à juin, un rythme inférieur à la moyenne globale mais plus soutenu qu’aux deux premiers trimestres comparables de 2014, et sensiblement identique à ceux de 2015.

Contexte et freins
Le contexte international jouera un rôle important sur la bonne santé de l’économie nationale durant ce premier semestre. «Début 2016, le climat des affaires mondial s’est altéré. La croissance resterait modérée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, au regard du rythme atteint jusque mi-2015, car la demande des entreprises est en nette baisse de régime. Dans la zone euro, l’activité retrouverait un peu de tonus avec l’accélération de la consommation et la reprise de l’investissement, mais le commerce extérieur pèserait sur la croissance», note l’Insee.
Autre donnée non négligeable, les économies des pays émergents : une fois de plus, elles manquent à l’appel et leur croissance n’est pas attendue en accélération pour ces six premiers mois. Au mieux, elles maintiennent leur rythme actuel - par exemple en Chine, mais grâce à des mesures intérieures de stimulation fiscale. Pour le Brésil et la Russie, c’est toujours l’heure de la récession.
Pour ce qui concerne la zone euro, à part l’Espagne qui continue sur un bon rythme, les autres grandes économies voient leur écart de croissance se resserrer. Ce qui signifie que l’Allemagne a moins le vent en poupe, même si le rythme actuel de progression de son PIB reste supérieur à celui constaté en moyenne sur le long terme. Dans les pays à économie avancée, le pouvoir d’achat progresserait sur la période considérée, mais il faudra attendre pour analyser l’effet de cette bonne nouvelle.

Matières premières
Seul critère qui reste stable, la continuité de la faiblesse des cours des matières premières industrielles (caoutchouc, cuivre, aluminium, plomb, nickel...) et de ceux du pétrole. En moyenne, le baril qui affichait 45 dollars en fin d’année 2015 a poursuivi sa descente aux alentours de 40 dollars. Tout indique que ce cours pourrait rester sur cette ligne-là au cours du premier semestre. Pour la France, la baisse des cours de l’or noir représente une économie de 23 milliards d’euros en 2015 par rapport à 2013.
Il faudra donc gérer des mouvements contraires pour l’ensemble des forces économiques du pays. D’un côté, une demande intérieure plutôt dynamique, de l’autre, des économies tierces à plusieurs facettes.

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