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L’élevage : il y a de la valeur ajoutée à créer en Picardie !

La session extraordinaire de la chambre régionale d’agriculture était centrée sur le thème de l’élevage.

L’élevage allaitant est une véritable source de valeur ajoutée à condition d’y apporter de la technicité.
L’élevage allaitant est une véritable source de valeur ajoutée à condition d’y apporter de la technicité.
© François d’ Alteroche

Le contexte économique est défavorable, les mesures règlementaires s'empilent... C'est en évoquant ce climat pour le moins morose que Christophe Buisset, le président de la chambre régionale d’agriculture, a ouvert la session le 15 septembre dernier à Amiens. Une session consacrée à l'élevage qui est un potentiel important de création de valeur ajoutée. A l’adresse des représentants de l’Etat et du Conseil régional, Christophe Buisset a lancé «Nous avons besoin de perspectives économiques. Pour cela, les fonds européens doivent être bien utilisés : 16 millions d’euros sur les investissements productifs, 32 millions d’euros sur les investissements non productifs, cherchez l’erreur !» a-t-il regretté.

Lait : un potentiel fort en Picardie, à conserver
Le marché du lait évolue dans un contexte économique mondial caractérisé par une forte volatilité des prix mais une aussi par une demande croissante, a expliqué en substance Simon Fourdin, de l’Institut de l’élevage. Depuis ces dix dernières années, l’élevage laitier picard s’est restructuré. En moyenne, un élevage compte 52 vaches laitières. L’agrandissement des cheptels va se poursuivre dans les années à venir. Les éleveurs picards sont dynamiques et motivés, les livraisons ont d’ailleurs augmenté de 4,8% entre 2006 et 2012.
La filière laitière est également dynamique et diversifiée. Les entreprises, qu’elles soient coopératives ou privées, investissent dans des sites régionaux, ce qui est un signal positif.
Cependant, l’élevage laitier est extrêmement concurrencé par les productions végétales, dont la rentabilité horaire est meilleure. La pyramide des âges des éleveurs augmente et le renouvellement des générations devient un défi d’autant plus que l’élevage souffre d’un déficit d’image important auprès des jeunes.

Viande : une nécessaire professionnalisation des éleveurs
Selon Daniel Platel, conseiller en viande bovine à la chambre d’agriculture de la Somme, l’élevage allaitant, trop souvent considéré à tort comme un moyen d’entretenir le territoire, peut être une véritable source de valeur ajoutée, à condition d’y apporter de la technicité. Caractérisé par des troupeaux de petite taille, 32 vaches en moyenne, l’élevage allaitant souffre d’un retard technique par rapport aux autres productions en Picardie. Seulement 22% des éleveurs pratiquent l’insémination artificielle et 5 à 10% des élevages sont en suivi technique.
Cependant, la région se prête bien au développement de l’élevage allaitant : les fourrages sont abondants, de nombreux coproduits présents localement permettent de diminuer notablement le coût alimentaire. Par ailleurs, la filière bovine est puissante avec des outils d’abattage modernes dans les régions à proximité de la Picardie. En définitive, pour Daniel Platel, l’élevage allaitant est une opportunité de créer de la valeur ajoutée en Picardie.

Ovins : complémentaires des céréales
La production ovine française est largement déficitaire : la France importe 60% de sa consommation. La filière est bien organisée dans la collecte, l’abattage et la commercialisation des agneaux en carcasse. Des structures d’abattage sont présentes dans le nord-est de la France. Thierry Vroman, le directeur de la coopérative Les Bergers du Nord Est, a expliqué que l’élevage ovin est très complémentaire des céréales pour les exploitations de notre région. En effet, la production ovine, permet de créer de la valeur ajoutée sans foncier supplémentaire et les pics d’activité en élevage ovin s’intercalent bien avec le travail d’une exploitation céréalière. La présence de coproduits en local est un atout supplémentaire. Mais comme tout élevage, la production ovine est exigeante et demande de la technicité.

Viandes blanches : prendre le virage de la modernisation
Jean-Michel Serres, président d'Interporc Nord-Picardie, a dressé un état des lieux des filières porcine et volaille en Picardie. Le nombre d’exploitations porcines et avicoles a fortement chuté : de 88% pour les exploitations porcines et de 89% pour les exploitations avicoles entre 1988 et 2010. Dans le même temps, l’effectif porcin a baissé de 15% alors que l’effectif avicole augmentait de 55%. Les exploitations se sont donc fortement restructurées. La production avicole picarde est très segmentée et de qualité, tant en œufs qu’en chair. La production porcine est très organisée.
Pour ces deux filières, l’enjeu est d’allier performances économiques et environnementales. Pour cela, la modernisation des élevages est nécessaire. La performance des outils d’abattage est également un enjeu à relever, en visant la saturation des outils.

Elevage bio : une filière qui s’organise
Hélène Beaudoin, élue à la chambre régionale d’agriculture, a présenté les différents types d’élevage bio en Picardie. En lait, la collecte par les entreprises coopératives ou privées est présente sur tout le territoire picard. En viande, la majeure partie des producteurs valorisent leur produit en vente directe. Dans ce cas, la présence d’outils d’abattage de proximité est un enjeu majeur.
En œufs, la filière est bien organisée avec la présence de trois opérateurs en local et les effectifs sont en progression. Tant en circuit court qu’en filières longues, les productions en agriculture biologique tendent à s’organiser et à se professionnaliser dans la région.

L’élevage picard en quelques chiffres

- 124 000 vaches laitières, 901 millions de litres de lait livrés (3,8% de la production nationale)
- 2100 points de collecte
- 75 300 vaches allaitantes
- 155 000 porcs
- 6 millions de volailles
- 229 exploitations en agriculture biologique en 2012

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