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La production bovine en Hauts-de-France

Radiographie de l’élevage bovin dans les Hauts-de-France. Ses forces et ses faiblesses.

© François d'Alteroche

«L’élevage de bovins fout-il le camp dans la région ?» C’est avec cette question que le conseiller de la Chambre d’agriculture de la Somme, Daniel Platel, a lancé sa présentation. Une question un brin provocatrice pour mettre un point final, en fait, à tout ce qui peut se dire sur le sujet.
La réponse est non. La preuve par les chiffres. En dix ans, le cheptel bovin est passé de 1 258 764 à 1 196 961, soit une baisse de 4,1 % (58 420 bêtes en moins). Si la Somme enregistre une baisse de son cheptel, tous les autres départements des Hauts-de-France connaissent, eux, une hausse de leur cheptel bovin.

Résultats contrastés
Reste que, dans le détail, par type d’animaux, les résultats sont plus contrastés. Ainsi, pour les jeunes bovins, au 31 décembre 2017, le cheptel a enregistré en dix ans une baisse de 24,5 %, passant de 59 209 bêtes en 2007 à 44 703 en 2017.
La baisse est encore plus forte pour les mâles de deux à trois ans, soit - 36,5 % sur la même période, avec - 11 200 bêtes. «Dans les Hauts-de-France, le gros handicap vient du fait que le nombre de cheptels compris entre six et vingt-cinq vaches représente 50 % de la répartition du troupeau allaitant», précise Daniel Platel.
Les races les plus représentées dans le troupeau allaitant des Hauts-de-France sont la Charolaise (46 %) et la Blonde d’Aquitaine (27 %). La troisième race dans le palmarès est la Limousine, mais loin derrière, avec 12 %.
Enfin, tous élevages confondus, les surfaces fourragères principales (SFP) représentent 474 000 ha, soit 22 % de la surface agricole utile des Hauts-de-France, dont 250 000 ha de prairies. En viande bovine, les SFP constituent 90 000 ha, dont 87 % en herbe et 9 % en maïs ensilage.

Ce que touchent les éleveurs
La cotation vache classe R entrée abattoir a été de 3,67 € par kilo net en 2017, soit un prix meilleur qu’en 2016, mais moins intéressant qu’en 2014 et 2015. Le cours de la Charolaise a baissé tout au long de 2017, passant de 4 € au début de l’année à 3,55 € en fin d’année. Il est à noter que le prix a été identique, que ce soit pour les bœufs charolais, les vaches de réforme charolaises ou les génisses charolaises. Autrement dit, il n’y a plus de valorisation possible en fonction du type d’animal.
Pour déterminer ce que touchent les éleveurs, une analyse de groupe de la région des Hauts-de-France a été faite à partir de 68 producteurs naisseurs et 46 producteurs naisseurs et engraisseurs. Pour ce qui est de l’évolution des charges et du produit en production vaches allaitantes entre 2013 et 2017, elle est passée pour les charges de 436 € à 392 € et de 818 € à 771 € pour le produit par UGB. Les charges proportionnelles ont diminué de 10 % et le produit de 5 %. Quant à la marge brute avec ABA (aide bovin allaitant), elle est passée de 524 € à 490 € pour les naisseurs engraisseurs et de 467 € à 455 € pour les naisseurs. Soit une baisse, en faisant la moyenne des naisseurs et des naisseurs engraisseurs, de 4,5 % entre 2013 et 2017.
A titre d’exemple, pour un troupeau de cinquante vaches allaitantes, la marge brute par UGB en 2017 dans un système naisseur oscille, dans les Hauts-de-France, entre 238 € et 421 €, et entre 343 € et 519 € avec ABA. Ainsi, pour un troupeau de cinquante vaches allaitantes, le calcul est le suivant : (519 €-343 €) x 85 UGB. Total : 150 000 €.
Et demain ? «On est dans un virage important. Dans la filière, personne n’ose dire que nos grosses vaches ne se vendent plus. Elles ne passeront plus sur les marchés. C’est difficile à avaler pour les éleveurs qui font des efforts sur le plan génétique, mais la tendance est bien là. Notre modèle touche à sa fin. Et c’est bel et bien le marché qui aura le dernier mot», prévient Daniel Platel.

Effectifs au 31 décembre 2017

1 197 000 : c’est le nombre de bovins

307 400 : c’est le nombre de vaches laitières

156 900 : c’est le nombre de vaches allaitantes

44 700 : c’est le nombre de jeunes bovins

20 000 : c’est le nombre de bœufs

10 100 : c’est le nombre d’éleveurs, dont 6 000 en vaches allaitantes

8 % de la viande française

8e région française

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