«Le cheval dans tous ses états», expo à Saint-Riquier
Voilà plus d’un an que le cheval est entré dans le travail artistique de Laëtitia Ducrocq. Les tableaux de la peintre amiénoise de quarante-trois ans, née à Abbeville, sont à découvrir à l’abbaye de Saint-Riquier jusqu’au 2 mars.
Quels ont été vos débuts dans le milieu artistique ?
La musique a été l’une de mes premières sources d’inspiration. Après un DEA Arts plastiques et sciences de l’art à la Sorbonne, en 2003, puis une entrée à la Maison des artistes l’année suivante, j’ai commencé mon parcours expositionnel avec le soutien de l’Ambassade du Maroc à Paris, pour mon travail sur les interactions entre la peinture et la musique des Gnaoua du Maroc. Mais mon thème de prédilection est le nu, féminin comme masculin. Le corps est mon obsession plastique.
Comment le cheval a-t-il fait son entrée dans vos œuvres ?
Mon compagnon est courtier en chevaux de courses, et je l’accompagne souvent. Je dessine et peins le cheval depuis un an et demi. Cet animal me fascine : il est majestueux, noble, gracieux. Nous lui devons de la reconnaissance, car il a toujours accompagné l’homme dans son évolution, à la guerre, dans les champs, et aujourd’hui dans le monde des courses, où il prouve tout son courage. Il nous offre son cœur. Et puis anatomiquement, il est très intéressant à dessiner, grâce à ses courbes, ses rondeurs… Je le dessine comme je pourrais dessiner le corps d’une femme ! Le travail est similaire.
Comment le travaillez-vous ?
A chaque fois que je suis dans un hippodrome, ou pendant les très connues ventes de Deauville, j’enrichis ma photothèque. Je travaille ensuite souvent à partir de photos. Je capture les chevaux sous tous les angles. Des détails, des plans larges, certains marchent sereinement, d’autres se cabrent… Puis, j’effectue mes tableaux à l’encre et à l’aquarelle. Mon credo, c’est le cheval à tout prix, en avant-scène, sans autre décor, pour renforcer sa présence. Ils sont représentés en entier, ou je me focalise sur une partie de leur corps, leur tête, leurs membres… J’y mets parfois de la couleur, mais les contours sont toujours épurés. Le cheval n’a pas besoin de fioritures pour exprimer sa grâce. Mon obsession est de capter à travers la ligne, le trait de façon précise, les courbes de l’animal et sa puissance.
Un cheval vous a-t-il particulièrement marqué ?
Trève (jument qui a remporté deux fois le Prix de l’Arc de Triomphe en 2013 et 2014, et le seul cheval à avoir tenté le triplé dans cette course, ndlr), sans aucun doute. Elle m’a même fait pleurer d’émotion. Elle ne m’a pas servi de modèle, mais elle m’a inspirée comme championne. Elle a un tel courage… Je garde toujours en mémoire sa victoire dans le Prix de Diane, en 2013, où elle a franchi la ligne d’arrivée avec cinq longueurs d’avance et a explosé le record de la course. Elle est aujourd’hui poulinière, mais je me souviendrai d’elle comme d’un cheval hors norme. Un avion...
Infos pratiques Dates : jusqu’au 2 mars
Horaires : du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h.
Tarif : gratuit pour les enfants et les groupes scolaires des Hauts-de-France ; 3 € plein tarif
Inscriptions et renseignements au 03 60 03 44 73 ou a.kermann@somme.fr