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Le marché du lin textile reste porteur

Plus de deux cents adhérents étaient réunis le 18 décembre à Ailly-le-Haut-Clocher pour l’assemblée générale de leur coopérative, la Calira, sous la présidence d’Antoine Berthe.

© AAP


«La récolte 2014 était d’un potentiel très prometteur, mais les conditions météos du début juillet l’ont beaucoup dévalorisée. Heureusement, tous les lins ont quand même été rentrés, mais cette récolte nous a filé entre les doigts», a rappelé d’emblée Vincent Delaporte, directeur de la Calira, en présentant le rapport d’activité.
Les pluies du début du mois de juillet ont retardé la maturité et ont provoqué la verse de certaines parcelles. D’autres, aux sols trop humides, n’ont pas permis aux arracheuses d’entrer en action. Dans le meilleur des cas, les arrachages ont quand même pu débuter dès le 3 juillet, mais en s’étalant jusqu’au 5 août, soit sur une longue période. Un mois d’août également très pluvieux a comporté peu de jours disponibles. C’est à cette période que s’effectue le rouissage des pailles, elle est donc très sensible.
De nouveau, il a fallu faire avec un gros orage le 25 août et ses 40 mm d’eau. Juste avant, un gros coup de collier avait permis d’enrouler ce qui pouvait l’être. «En revanche, pour les linières restées au sol, le sur-rouissage a provoqué une perte de filasse de 6 à 8 %», a regretté Vincent Delaporte. Au final, 7,6 ton­nes de paille à l’hectare ont été teillées contre 8,4 tonnes en 2013 et 8 tonnes en 2012.

Recette nette moyenne : 2 900 € par ha
La valorisation s’est faite en deux lots. Le premier lot constitué à 40 % de type 5 et près de 32 % de type 4. Le type 9, le mieux valorisé ne représentant que 1,3 %. Le second lot était constitué de lins courts ou pailleux. Côté économique, la recette nette moyenne à l’hectare s’est élevée à 2 900 euros environ. «Je craignais un résultat beaucoup plus catastrophique après les trois orages que l’on a subis», a reconnu Antoine Berthe.
82 adhérents sur 338 ont dégagé une recette comprise entre 2 500 et 3 000 euros l’hectare et 80 se situent dans la fourchette entre 3 000 et 3 500 euros l’hectare. «Notre préoccupation va vers les 110 adhérents dont les résultats technico-économiques peuvent être améliorés. Nous les invitons plus que jamais à venir à l’usine pendant le teillage de leur lot», a rappelé Antoine Berthe.
Grâce aux cours élevés liés à une demande soutenue et régulière et à des stocks à zéro, la coopérative a tiré parti de ses installations, de la disponibilité et du savoir-faire de ses 79 salariés. Les comptes de gestion traduisent un résultat de l’exercice clos au 31 août 2015 positif de 402 572 euros contre 130 312 euros à la fin de l’exercice précédent. «Malgré une récolte difficile et un teillage compliqué, le coût de celui-ci est resté stable», s’est félicité Antoine Berthe.
La récolte 2015 se présente qualitativement sous de bien meilleurs auspices malgré un volume de paille de seulement 6,2 tonnes à l’hectare. Le pourcentage de filasse sur ce qui a été teillé se situe entre
22 et 23 % soit le meilleur rapport depuis la récolte 2009. «Cette année, la météo était sur mesure pour le lin», se souvient Vincent Delaporte. Pourtant, il s’interroge sur le manque d’organisation de certains liniculteurs. «Il est vraiment nécessaire de s’investir humainement dans cette production», a-t-il plaidé. La coopérative montre l’exemple en investissant un million d’euros dans du matériel de teillage et de manutention sur le 1,3 million d’investissements prévus pour l’exercice en cours.

Le lin a de l’avenir devant lui
En marge des travaux de l’assemblée, Marie-Emmanuelle Belzung, directrice de la CELC (Confédération européenne du lin et du chanvre), a présenté le plan de communication de la filière lin qui va se dérouler sur trois ans. En France, la première année sous l’appellation Ultra Lin, puis en Italie sous le nom de Solo Linen, et en Grande-Bretagne sous l’intitulé So Linen. Le fil conducteur de cette communication tient dans l’expression suivante : le lin, une exception européenne qui fait du bien à la planète. Seront mises en valeur un certain nombre de facettes du lin telles que le lin, une fibre de proximité ; le lin, une fibre responsable par nature ; le lin, un argument de vente choc. «Actuellement, tous les magazines féminins parlent du lin», assure Marie-Emmanuelle Belzung.
Autre atout, le lin européen, un consommateur engagé. Le consommateur est prêt à payer plus cher un vêtement parce qu’il est certifié en lin. Toutes ces caractéristiques de la fibre de lin sont reprises dans une charte baptisée European Flax (flax en anglais signifie fibre de lin). Même dans un marché en demande, la communication sur la fibre de lin vers le consommateur est très soignée sans que les acteurs de la filière négligent les recherches dans d’autres débouchés auxquelles participe financièrement la Calira. A sa façon, la Calira entretient aussi la bonne image du lin en remettant un très joli sac à provisions en lin à tous les participants, producteurs et invités. Comme le veut la tradition, les coopérateurs se sont ensuite retrouvés pour un repas gastronomique.

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