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Le secteur bio a le vent en poupe en France

Selon les données chiffrées de l’année 2017 de l’Agence Bio, le secteur de l’agriculture biologique se porte bien.

Les ventes de boissons alcoolisées bio ont été multipliées par deux au cours des cinq dernières années. Par ailleurs, 
la France exporte un tiers de sa production de vin bio.
Les ventes de boissons alcoolisées bio ont été multipliées par deux au cours des cinq dernières années. Par ailleurs,
la France exporte un tiers de sa production de vin bio.
© J.-C. Gutner

Au 31 décembre 2017, 53 940 opérateurs étaient engagés en agriculture biologique, soit + 14,5 %
en un an. Parmi eux, 36 664 sont des producteurs, dont 4 900 de plus en un an, soit une augmentation de 13,6 % par rapport à 2016, portant la part des exploitations françaises engagées dans le bio à 8,3 %. Les surfaces agricoles bio sont estimées à 1,77 million d’hectares, soit une croissance d’environ 15 % en un an, avec près de 520 000 hectares en conversion. Ainsi, 6,5 % de la SAU sont conduits selon le mode de production biologique.

«2017 est une année record pour ce qui est du nombre d’agriculteurs bio. Mais qu’est-ce qui peut bien pousser un agriculteur conventionnel à passer au bio ?», s’interroge Gérard Michaut, le président de l’Agence Bio, qui a lui-même franchi le pas il y  a dix-huit ans. Réponse : «Aujourd’hui, il y une diminution du nombre de produits phytosanitaires pouvant être utilisés. Du coup, les agriculteurs se demandent avec quoi ils vont bien pouvoir travailler. Alors, ils sont nombreux à sauter le pas. On peut dire que les agriculteurs ont une vision d’avenir plutôt qu’une vision opportuniste. Je crois qu’ils ont envie de mieux coller à la société. Et puis ce sont souvent les femmes des agriculteurs qui aident leur mari à passer en bio parce qu’elles ont la responsabilité du monde de demain et qu’elles se préoccupent de la sécurité et de la qualité des produits.» La France compte 17 276 transformateurs, distributeurs, importateurs ou exportateurs, soit + 16 % par rapport à 2016.

Les principales régions bio poursuivent leur développement avec des croissances d’environ 13 %,
en phase avec la moyenne nationale. L’Occitanie compte 8 156 producteurs bio et les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine en dénombrent respectivement 5 375 et 5 316. Dans les régions comptant le moins d’agriculteurs bio, l’accroissement des fermes engagées en bio est élevé. C’est le cas pour les Hauts-de-France (+ 21 %), l’Outre-mer (notamment Réunion et Guadeloupe), la Corse et l’Ile-de-France.

Les grandes cultures maintiennent des niveaux d’engagement similaires à 2016, en Occitanie, mais aussi en Nouvelle Aquitaine, Pays de la Loire et Bourgogne-Franche Comté. La filière laitière progresse toujours, malgré un net retrait par rapport aux années record de 2015-2016, notamment en Bretagne, Pays de la Loire, ainsi qu’en Auvergne-Rhône-Alpes. Quatre filières montrent des niveaux d’engagement forts. La viticulture s’étend fortement en Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans le Grand Est. La production des fruits se développe essentiellement dans la moitié Sud et aussi en Normandie. Les productions légumières progressent surtout dans la moitié Sud, à la faveur des légumes sous serre et des primeurs, et dans une moindre mesure en Bretagne et à La Réunion. L’agriculture biologique gagne, par ailleurs, du terrain dans la production de volailles (filières chair et œufs) en Bretagne et Pays de la Loire et, dans des zones de grandes cultures, en Occitanie et Nouvelle Aquitaine.

15 % de la SAU en 2022

Fin 2017, il y avait 4 752 distributeurs, dont 735 nouveaux, soit + 18 % et selon les estimations, le marché des produits alimentaires bio dépasserait les huit milliards d’euros en incluant la restauration hors foyer. Le secteur bio demeure le facteur de croissance majeur du secteur alimentaire avec une croissance de 16 % en un an, soit + 1,11 milliard d’euros, légèrement en retrait par rapport à celle constatée en 2015 et 2016, qui s’établissait à 21,7 %, soit + 1,20 milliard d’euros. Les grandes et moyennes surfaces alimentaires affichent une croissance de 20,5 %, avec un dynamisme marqué pour le commerce de proximité (+ 23 %) et le e-commerce des grandes enseignes (+ 33 %), c’est-à-dire essentiellement le drive. Les magasins spécialisés ont un dynamisme plus modéré, autour de 15 %, essentiellement du fait des réseaux spécialisés dont le nombre de magasins a progressé de 7,5 % en 2017. Les ouvertures de 2016, qui montent en puissance en 2017, ont aussi contribué à la croissance.

Les ventes des fruits et légumes frais, des boissons alcoolisées (dont le vin), des produits de la mer-traiteur et de l’épicerie ont doublé au cours des cinq dernières années avec une accélération particulière en 2016. Les ventes de produits du rayon crémerie, comprenant notamment les œufs et le lait dont la part de consommation en bio est élevée, connaissent une progression plus lente, mais dépassant tout de même + 40 % au cours de cette période.

Il faut enfin préciser que 71 % des produits bio consommés en 2016 en France étaient issus de la production hexagonale. Les principales importations sont les fruits et légumes, les céréales et les produits d’épicerie. La France exporte un tiers de sa production de vin bio. Il faut rappeler qu’aux termes des Etats généraux de l’alimentation, le Premier ministre a annoncé un prochain programme en faveur du développement de l’agriculture biologique, fixant un objectif de 15 % de SAU en 2022, 50 % de produits bio, d’autres signes de qualité ou locaux dans la restauration collective. «L’objectif de 15 % de la SAU est pleinement atteignable», conclut Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio.

Le bio en Europe

Fin 2016, 291 326 exploitations agricoles européennes cultivaient près de 12 millions d’hectares selon le mode biologique, contre 4,3 millions d’hectares en 2000. Entre 2015 et 2016, le nombre de fermes a progressé de 8,4 % et les surfaces bio de 7,6 %. Plus de la moitié des surfaces et des exploitations bio se situent dans quatre pays : l’Espagne, qui est première pour la surface et deuxième pour le nombre d‘exploitations, l’Italie (2e pour la surface et 1re pour le nombre de fermes), la France et l’Allemagne. Les surfaces en bio représentaient ainsi 6,7 % de la SAU européenne en 2016. Trois pays se distinguent, avec une part des surfaces en bio dans la SAU supérieure à 15 % : l’Autriche, la Suède et l’Estonie. Avec plus de la moitié des terres agricoles cultivées en bio, la région de Salzbourg, en Autriche, précède la Calabre en Italie, l’Ouest de l’Estonie et le Noorland Central suédois qui cultivent plus de 30 % de leur SAU selon le mode biologique. A l’opposé, plusieurs régions européennes consacrent moins de 1 % de leur SAU à l’agriculture biologique.

En 2016, la consommation de produits alimentaires bio est estimée à 32,6 milliards d’euros (+ 12 % par rapport à 2015). En valeur, près de 70 % des achats s’effectuent dans quatre pays : l’Allemagne (29 %), la France (22 %), l’Italie (9 %) et le Royaume-Uni (8 %). Durant les dix dernières années, le marché s’est montré très dynamique en France, en Allemagne et en Suède, alors que la marché britannique commence à retrouver son développement d’avant 2008. Les Danois, suivis des Suédois sont les Européens qui y consacrent la plus grande part de leur budget alimentaire, respectivement 9,7 % et 8,7 % en 2016. A titre de comparaison, 3,5 % des achats alimentaires des Français étaient dédiés aux produits biologiques à la même date.

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