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Le strip till : comment aller plus loin que le non labour

Le strip till, travail en bande en anglais, se développe depuis quelques années en Europe à la faveur de l’engouement pour les techniques simplifiées et le non labour.

Les bandes de semis sont travaillées par des éléments étroits pour les cultures à fort espacement entre rangs.
Les bandes de semis sont travaillées par des éléments étroits pour les cultures à fort espacement entre rangs.
© AAP

Le principe du strip till consiste à travailler une bande de terre de faible largeur sur la ligne de semis pour des cultures à fort écartement comme le maïs, la betterave, le colza et le tournesol.

Un seul outil, pas de charrue…
Les «strip tillers» sont des outils spécifiques constitués d’un disque ouvreur, d’un lame fissuratrice, de chasses débris, de disques gaufrés, parfois de petites dents et d’un rouleau à «rappuyage» forcé.
Il existe trois type de strip tiller :
- Le modèle américain qui ouvre profondément le sol et crée un billon de faible largeur (15 à 25 cm),
- Le modèle européen qui épargne au maximum le sol mais qui fouille le sol sur une largeur la plus faible possible,
- Le modèle superficiel qui ne fissure pas le sol et travaille très superficiellement en évacuant les débris végétaux sur une faible largeur.
L’image que l’on se fait de cette technique est que le semis se fait en un seul passage ! Vrai et faux à la fois !!
Le strip till n’échappe pas aux exigences agronomiques et les conditions dans lesquelles cet appareil va fonctionner, sont les mêmes que celles des techniques simplifiées ou du labour. Selon le type de sol le passage du strip tiller sera réalisé au moment du semis sur des sols légers (sable ou craie) mais devra être réalisé pendant l’hiver sur des sols plus argileux ou limoneux. De ce point de vue le strip till n’échappe pas au bon sens.
De ce fait le semoir peu effectivement être associé au strip tiller lorsque les conditions de sol sont adaptées : semis de colza après une céréale ; semis de maïs après la récolte d’un ensilage de ray grass ou semis de betteraves sur un sol léger.

Quels intérêts pour quels gains
Les intérêts du strip till sont nombreux tant sur le plan agronomique qu’économique.
Sur le plan agronomique : le sol est moins perturbé que par le passage d’une charrue sachant que cette technique est plutôt destinée à des cultures dont les lignes de semis sont écartées (45 à 80 cm) alors que seule la zone de semis nécessite une attention et une préparation particulière. La fertilisation peut être localisée sur ce système comme sur les outils traditionnels de semis ce qui permet de cumuler économie de fertilisant et efficacité. Le maintient de débris vegetaux à la surface est aussi un moyen de préserver la surface du sol contre les risques d’érosion particulièrement fréquents sur les cultures de printemps peu couvrantes.
Sur le plan économique : Il est ambitieux de parler de gains de productivité mis à part les parcelles fragiles (érosion) ou argileuses sur lesquelles le strip till est un vrai gain.
Là où le strip till apporte un vrai bonus c’est le temps de travail à l’hectare mais aussi et surtout la moindre consommation en carburants de cette technique. En effet en travaillant un tiers de la surface le besoin de traction est réduit !

L’innovation technique «dope» le strip till
Considérant que les évolutions actuelles du matériel de strip till par les innovations que proposent les constructeurs sont en train d’aider au développement de la technique. Certains équipements améliorent à la fois l’efficacité de la technique comme la localisation de la fertilisation au plus prés du rang de semis mais aussi de la date de semis, l’agriculture de précision au travers du guidage par satellites des tracteurs permet de réaliser le passage de strip till et de réaliser le semis s’il se fait à une autre date sans avoir à s’évertuer à régler le matériel de semis ! Pour un résultat optimal, cette technique demande un guidage d’une grande précision, et surtout qui ne se décale pas dans le temps. Le signal RTK permettra par exemple de revenir au printemps, sur une parcelle strip tillée l’hiver et de repasser parfaitement dans la bande travaillée auparavant.

Nouveau : peut être pas
En fait il n’y a dans le strip till rien de nouveau sinon une nouvelle façon de penser l’agronomie et le travail du sol en faisant bien les choses ou elles doivent être faites et pas d’avantage.
Dans cette technique comme pour toutes les autres le sol est le moteur des décisions : le facteur limitant et aussi le facteur favorable.

RENDEZ-VOUS
Journée technique régionale spécial Strip till
Mardi 4 décembre au lycée agricole d’Airion (Oise) organisée par les chambres d’agriculture de Picardie.

AU PROGRAMME :
- le strip till et ses intérêts agronomiques,
- les résultats obtenus en Picardie,
- le témoignage d’agriculteurs de la région pratiquant le strip till, - le coût de la mécanisation : le strip till comparé aux autres techniques,
- présentation de matériels par les constructeurs et les conseillers machinismes des chambres d’agriculture de Picardie.

Si vous souhaitez participez à cette journée vous pouvez vous inscrire auprès de :
Virginie Vasseur : v.vasseur@picardie.chambagri.fr - Tél. : 03 22 33 69 97 ou contacter Jean Philippe Trolle au 03 22 33 69 80.
Participation au frais de repas 15 €

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