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Les agriculteurs de la région à Paris, pour un juste prix

Au crépuscule du premier chantier des États généraux de l'alimentation, producteurs et consommateurs étaient réunis à Paris, pour défendre une juste rémunération des agriculteurs.

Des syndiqués de la Somme participaient à la mobilisation : Bertrand Roucou, Marie-Françoise Lepers et Dominique Dengreville en compagnie de Daniel Dubois, sénateur de la Somme.
Des syndiqués de la Somme participaient à la mobilisation : Bertrand Roucou, Marie-Françoise Lepers et Dominique Dengreville en compagnie de Daniel Dubois, sénateur de la Somme.
© D r


Ils étaient plus d'une centaine de producteurs, dont une quinzaine des Hauts-de-France, à s'être réunis place de la République à Paris (75), mercredi 11 octobre, pour aller à la rencontre des citoyens. Objectif : promouvoir un prix d'achat des produits suffisamment rémunérateurs pour les agriculteurs, alors que le premier chantier des Etats généraux de l'alimentation touche à sa fin. «Nous voulons avant tout expliquer
au consommateur que nos produits ont un coût. Et à ce coût, doit correspondre une rémunération», résume Guillaume Gandon, président du syndicat betteravier de l'Aisne (02). «La reconnaissance du métier d'agriculteur est encore difficile, analyse Jean-Christophe Rufin, vice-président de la FDSEA du Nord. D'où l'intérêt de sensibiliser les consommateurs à la vraie valeur du produit, quand on sait qu'un tiers des agriculteurs vit avec moins de 350 euros par mois». Sur le plan régional, les agriculteurs des Hauts-de-France font également face à la concurrence des pays frontaliers comme la Belgique ou la Hollande pour la transformation des produits. «Les Hauts-de-France ne doivent pas être seulement une région où l'on produit les matières premières, quand on sait qu'une tonne de chips rapporte 2 400 euros contre 30 à 40 euros pour la pomme de terre, détaille Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. Cela représente une perte d'argent et d'emploi pour la région, or, nous sommes ici pour montrer que les agriculteurs sont créateurs de valeur».

Des consommateurs réceptifs
En filigrane, c'est la grande distribution et sa pratique de guerre des prix qui est visée. Selon les agriculteurs, «le problème ne réside pas dans les prix pratiqués, mais dans la concurrence que se font les magasins entre eux», note Dominique Dengreville, représentant des producteurs laitiers de la Somme (80).
Un peu partout sur la place, des affiches faites par la FNSEA décortiquaient les prix reversés aux agriculteurs pour chaque produit : à 77 centimes le litre, une brique de lait ne rapporte 34 centimes au producteur. Il était vendu 80 centimes sur le marché fermier, ce mercredi-là.

Favoriser la prise de parole des agriculteurs
Un discours compris malgré tout par les visiteurs, venus nombreux pour déguster foie gras, maroilles et autres produits du terroir. «Les agriculteurs ne sont pas assez rémunérés, on le sait bien, détaille Hervé, consommateur. D'où l'intérêt d'acheter local, voire en circuit court dans la mesure du possible», ajoute-t-il.
Dans les Hauts-de-France, 20 millions de consommateurs se trouvent à proximité d'un lieu de vente en circuit court et ce, dans toutes les productions agricoles, même si «l'ensemble de la chaîne de production alimentaire complète est représentée dans la région, que les produits soient transformés ou non», précise Luc Smessaert. Il ajoute : «Il est extrêmement important d'encourager la prise de parole chez les agriculteurs, de les faire sortir du silence afin de développer et de maintenir cette relation de confiance avec les consommateurs, en multipliant les projets comme les fermes ouvertes ou les fermes urbaines».
En fin de compte, «les consommateurs sont réceptifs», résume Marie-Françoise, productrice de lait dans la Somme, qui déplore «un discours autour de la peur du produit, notamment concernant le glyphosate, alors que l'on essaie de produire le plus sainement possible».

Une loi pour mieux rémunérer les producteurs

Les principales mesures annoncées par Emmanuel Macron le 11 octobre à Rungis s'articulent autour de trois axes. À commencer par la réforme de la contractualisation avec les producteurs. L'initiative sera donnée au producteur de proposer un contrat, et non plus à l'aval. «Nous modifierons la loi pour inverser la formation du prix qui partira du coût de production», a déclaré le chef de l'État.
Il a également affiché des objectifs en matière de « clarification » du droit de la concurrence, à travers notamment une meilleure information des acteurs sur le droit en vigueur.
Troisième axe : il souhaite une atténuation de la guerre des prix. Sur ce dernier point, une réforme de seuil de revente à perte (SRP) et des promotions est bien prévue, mais le Président la conditionne à la présentation de «contrats de filières» par les interprofessions avant la fin de l'année, c'est-à-dire des objectifs d'évolution sur cinq ans (part de produits bio, baisses de pesticides...).
Néanmoins, les prochaines négociations commerciales, qui doivent débuter dans quelques semaines, se dérouleront sans changement de cadre législatif. Afin que la volonté de co-construction prenne effet dès ces négociations annuelles, le chef de l'État a demandé «un engagement clair des parties prenantes pour que ces négociations reflètent l'esprit de la loi à venir.»
Le second chantier des États généraux de l'alimentation doit conduire à un «calendrier d'élimination progressive des pesticides» et à une «séparation de la vente et du conseil».

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