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Les atouts, les besoins et les attentes de la filière semences

Une rencontre a eu lieu ce 5 septembre avec les acteurs de la filière semences. Retour sur cette rencontre avec Benoît Laffineur, délégué de la Région Nord pour le Gnis/Soc.

Benoît Laffineur : «Il y a une véritable cohérence régionale dans cette filière, un savoir-faire régional remarquable qui ne peut pas s’exporter, , ainsi que des mêmes enjeux pour tous tant sur le plan environnemental, qu’économique et social.»
Benoît Laffineur : «Il y a une véritable cohérence régionale dans cette filière, un savoir-faire régional remarquable qui ne peut pas s’exporter, , ainsi que des mêmes enjeux pour tous tant sur le plan environnemental, qu’économique et social.»
© AAP


Quel était l’objet de cette rencontre organisée par le Gnis/Soc ?

L’objectif était de réunir les obtenteurs, les représentants des producteurs de semences et les représentants des agriculteurs multiplicateurs pour réfléchir ensemble aux éléments que nous pourrons présenter à la Région Hauts-de-France lors de ses Assises du Végétal, le 9 novembre prochain. L’idée est de préparer un dossier définissant les atouts, les besoins et les attentes de la filière semences, car, au terme de ces Assises, la Région va établir un plan d’actions pour toutes les filières du végétal, ainsi que son plan de financement pour les années à venir.

Quel est l’objectif que poursuit la Région dans le cadre de ces Assises ? Autrement dit, quels sont les buts de son plan d’actions ?
La Région souhaite dynamiser le territoire, notamment au travers des filières du végétal. Aussi s’interroge-t-elle sur les leviers qu’elle pourrait actionner pour créer de l’emploi et de la valeur ajoutée par le biais de ces filières. Pour re­prendre les termes de la vice-présidente en charge de l’agriculture à la Région, Marie-Sophie Lesne, si la puissance des productions agricoles dans les Hauts-de-France est considérable, les filières doivent cependant se réinventer pour être compétitives. Aussi la Région souhaite-t-elle accompagner les filières dans leur développement, l’évaluation de leurs besoins et de leurs attentes pour développer le potentiel régional, et, par conséquent, créer des richesses et des emplois.

Quelle est la première démarche du dossier que vous souhaitez monter ?
Nous voulons montrer les enjeux de la filière semences et tracer un schéma directeur pour que celle-ci puisse se développer encore plus. Il y a une véritable cohérence régionale dans cette filière, un savoir-faire régional remarquable qui ne peut pas s’exporter, ainsi que des mêmes enjeux pour tous tant sur le plan environnemental, qu’économique et social. Une fois la route tracée, chaque entreprise peut avoir son propre projet, mais ce sera un élément de cette route à tracer. Aussi est-il important de faire une analyse de nos atouts, de nos besoins et de nos attentes.

Quels sont justement les atouts de la filière semences ?
Nous sommes une filière très structurée, bien organisée et génératrice d’emplois tant directs qu’indirects, ce qui représente des milliers d’emplois. A noter que tous ces emplois sont des emplois de proximité du milieu rural compte tenu de la réactivité qu’ils imposent, comme de la qualification qu’ils requièrent. Ils représentent donc une richesse pour le développement de l’emploi rural et local.
Une fois cela dit, cette filière a une histoire dans la région, avec une tradition semencière très forte en termes de recherche, de savoir-faire des agriculteurs et des entreprises. Par ailleurs, notre région bénéficie de conditions pédo-climatiques pour la production d’espèces et de grandes cultures. De même, nous avons sur notre territoire des entreprises publiques, semi-publiques, des universités, des pôles de compétitivité, des écoles d’ingénieurs et des BTS qui rassemblent une matière grise conséquente.
Nous disposons également d’un maillage agro-industriel très structuré et connecté à la filière semences. En effet, les industriels sont en liaison permanente avec les créateurs de variétés pour répondre aux attentes des consommateurs, comme à celles des transformateurs industriels.
Dans nos atouts, nous pouvons aussi mettre en avant le fait que nous sommes une région très exportatrice de semences en Europe, comme dans le monde. Des semences sont exportées, selon nos évaluations, dans au moins cent pays. Outre l’Europe, nous exportons également en Amérique du Sud, à Cuba, en Egypte, au Maghreb, en Nouvelle-Zélande, etc.
Enfin, nous bénéficions d’un savoir-faire des agriculteurs, ainsi que d’une qualité sanitaire des semences remarquables.

Quels sont les besoins et attentes de la filière semences ?
C’est une filière qui ne demande qu’à se développer. Pour ce faire, elle souhaite poursuivre sa croissance à l’exportation. Il faut donc tout mettre en œuvre pour faciliter l’exportation au travers, par exemple, de la promotion de l’export et de l’adaptation des structures existantes.
Les acteurs de la filière ont aussi des besoins en termes de protection de l’environnement et du personnel. Des investissements pourraient être programmés pour l’application des traitements de semences et la diminution de l’émission de poussières dans les stations. Pour ce qui est des demandes de la société, les acteurs de la filière proposent la mise en place de programmes pour diminuer l’utilisation de la phyto-protection en matière de semences.
Des aides budgétaires à l’innovation seraient également bienvenues pour avoir notamment des variétés qui résistent mieux aux maladies. Dans ce cadre-là, il faudrait aussi développer la concertation entre les équipes de recherche publiques et celles du privé.

Avec la moisson catastrophique de cette année, cela a-t-il eu une incidence sur la filière semences ?
C’est inévitable, mais on peut aussi considérer que c’est un «accident de parcours». Ce n’était jamais arrivé à ce point. Et, dans tous les cas, même s’il faut faire attention et prendre les orientations qui s’imposent, il est difficile de lutter contre Dame Nature. Une fois cela dit, si l’on prend le lin, le risque à la récolte étant relativement courant, cette filière a prévu, pour y faire face, des hectares de multiplication en plus pour constituer des stocks. Elle dispose aussi d’un parc de matériel plus conséquent en fonction des années. Du côté des céréaliers, la profession subit la campagne. Elle a le nez dans le guidon, mais la réflexion s’imposera de toute façon et elle bâtira peu à peu sa stratégie dans les cas de coups durs.

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