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Les perspectives sont bonnes pour la filière laitière

A l'approche de la fin des quotas, les organisations agricoles de Picardie ont organisé des journées d'information sur les perspectives de production et ce qui va changer après 2015.

© AAP

J-291 avant que les quotas laitiers ne disparaissent à jamais, après plus de trente ans de règne. Tous les repères habituels des éleveurs laitiers vont s'envoler. Certes, ce changement est déjà amorcée et se fera a priori en douceur, mais les exploitations sont et seront confrontées à un nouveau contexte qui va impacter les décisions à prendre. Pour répondre aux interrogations et donner des pistes de réflexion, les organisations agricoles de Picardie ont organisé des journées à destination des éleveurs laitiers de la région. Ces réunions entrent dans le cadre du programme régional Vivre l'élevage en Picardie financé par la région Picardie.

La demande mondiale progresse
«Avec plus de 750 millions de tonnes produites en 2013, la production laitière mondiale ne cesse d'augmenter. Une augmentation qui s'aligne sur la croissance de la population mondiale», a expliqué Baptiste Lelyon de l'Institut de l'Elevage. Toutefois, la consommation de produits laitiers est hétérogène dans le monde. Les écarts entre pays riches et pays pauvres sont marqués. La consommation s'élève à 370 kg/habitant/an en France, à 280 kg/habitant/an en Union européenne et à 104 kg/habitant/an dans le monde alors que l'Organisation mondiale de la santé recommande 200 kg/habitant/an. Dans certains pays, comme ceux d'Asie Pacifique, on prévoit plus de 20% de hausse de la consommation. Comme l'indique Baptiste Lelyon «les produits laitiers sont faciles à consommer et ils sont associés à une image de richesse, de modernité et de santé». Mais alors qui va produire ce lait ?
Ces dernières années, la plus forte augmentation de la production de lait s'est focalisée en Asie et en Amérique. L'Union européenne reste cependant la principale zone de production laitière, mais elle est limitée jusqu'à présent par les quotas.
La demande mondiale va donc continuer à progresser. D'après les prévisions, la production laitière a encore un bel avenir. Comme l'a souligné Olivier Thibaut, président de l'Uplp, «le lait est une des rares productions où l'on nous affiche des possibilités de développement». Toutefois, le nouveau contexte qui se profile sera marqué par des fluctuations au rythme des marchés et des stratégies des laiteries. Il est donc primordial que chacun s'y prépare.



Deux autres réunions
Pour les personnes qui n'ont pas pu participer à ces réunions, deux autres sont programmées :
o le jeudi 4 septembre 2014 à Grandvilliers (60),
o le lundi 15 septembre 2014 à Vervins (02).
Renseignements et inscription : contactez le GIE lait-viande Nord-Picardie au 03 22 33 69 44 ou par mail gie.lvnp@wanadoo.fr.



Zoom...
Des projets qu'il faut méditer et préparer

Il est tentant de foncer tête baissée dans l'agrandissement. Mais l'augmentation de volume ne génère pas toujours du revenu, elle peut même dans certains cas être catastrophique, notamment quand la situation économique de départ n'est pas saine. Alors comment garder le cap ? Pour cela, il est primordial de définir sa stratégie, concrètement :
- définir ses objectifs de vie ;
- comprendre le marché du lait et connaître sa laiterie ;
- évaluer le potentiel structurel de son exploitation, les capacités productives ;
- élaborer son projet de façon chiffrée et en vérifier la solidité ;
- connaître la sensibilité de son projet aux aléas de conjoncture.Tout un ensemble de facteurs à prendre en compte pour mener à bien un projet. Les facteurs travail et qualité de vie sont essentiels. Des éleveurs ont trouvé des solutions pour améliorer leurs conditions en agissant sur le travail. Il en existe une large palette : simplifier ou adapter ses pratiques (la conduite des troupeaux, les surfaces... ), adapter ses équipements et bâtiments ou encore en agir sur la main-d'oeuvre. Toutes les solutions ne sont pas applicables à tous, à l'exploitant de trouver celle qui lui convient le mieux. A l'occasion des journées lait, des éleveurs ont témoigné sur les solutions qu'ils ont choisies.

CE QU'ILS ONT DIT

Benoît Druart - société Beauregard-Lor (02)
Son exploitation : un salarié - 600 000 L de lait - 170 ha SAU dont 52 en SFP
Ses objectifs : travailler efficacement, être maître de mon système, rechercher l'optimum technique et économique

«J'ai suivi une formation management»
«A la suite du départ en retraite de mes parents, j'ai embauché un salarié. J'essaye de l'impliquer dans les choix de l'entreprise pour qu'il se sente connu et reconnu. Quand il y a un nouveau matériel ou quand je change de méthode, on en discute ensemble. Je l'intègre au maximum. J'ai également instauré une prime à l'intéressement à la qualité du lait. L'intéressement est important, tout comme payer toutes les heures travaillées. C'est comme cela qu'il faut faire si on veut garder un bon salarié.La formation management que j'ai suivie pour apprendre à gérer du personnel m'a beaucoup aidé. Si c'était à refaire je le referais».


Jean-Pierre Millet - Bergues sur Sambre (02)

Son exploitation : 480 000 litres de lait - 15 boeufs par an - 55 ha SAU tout en surface fourragère. Il travaille avec son frère Gaston Millet : 380 000 litres de lait - 50 ha SAU tout en surface fourragère.
1 ETP salarié en groupement d'employeur
Ses objectifs : améliorer sa qualité de vie pour profiter de sa famille, alléger le travail quotidien, en temps et en pénibilité, engagement professionnel extérieur.

«Je souhaite pouvoir être remplacé facilement»
«Je souhaite me faire remplacer facilement, donc je préfère prendre de la main-d'oeuvre plutôt que de m'automatiser. Nous avons donc créé un groupement d'employeur avec mon frère car ma structure seule ne permet pas de payer un salarié à temps plein. J'ai donc orienté mon système de façon à générer de l'activité pour donner du travail à un salarié, mais aussi du revenu pour pouvoir le payer.
Malgré tout, je n'hésite pas à faire des 'petits' investissements pour me décharger de certains travaux et pour rendre le travail moins pénible à mon salarié et à moi».


Michel Duboelle - Gaec des 4 vents - Thieulloy l'Abbaye (80)

Son exploitation : 5 associés exploitants - 1 500 000 litres de lait - 210 ha de SAU dont 79 ha en SFP
Ses objectifs : améliorer les conditions de travail et conserver un bon relationnel au sein de l'association.

«Nous avons fait un bilan humain avant l'association»
«Nous avons effectué un bilan humain avant l'arrivée des jeunes dans notre association. Nous étions trois et nous sommes désormais cinq. Nous souhaitions savoir si ça pouvait fonctionner tous ensemble et intégrer au mieux les futurs associés. Nous avons fait appel à une personne extérieure à l'exploitation. Elle nous a interrogés séparément. Puis, elle en a fait la synthèse sans dévoiler ce que chacun a répondu. Résultat, notre projet est plus cohérent, chacun à pu faire part des ses souhaits. Je pense qu'il est essentiel de faire ce type de travail avant de s'associer».


Christophe Brancourt - Scea Brancourt- Crécy sur Serre (02)

Son exploitation : 2 associés et 2,5 salariés - 770 000 litres de lait - 435 ha SAU dont 57 en SFP
Ses objectifs : améliorer sa qualité de vie (weekend, être remplaçable), diminuer la pénibilité (réduire l'astreinte, équipements et organisation), prendre des engagements professionnels.

«Nous nous sommes équipés d'un DAL»
«A la suite d'un problème de santé, mon père a dû cesser de s'occuper des veaux pendant quelques mois. Je l'ai remplacé et je me suis rendu compte que c'était dur physiquement. J'ai donc décidé de m'équiper d'un distributeur automatique de lait (DAL). L'automatisation diminue l'astreinte et la pénibilité, mais le vrai travail d'éleveur de surveillance et d'observation reste primordiable. Il faut habituer le veau à y aller. On reste toujours éleveur. Il faut qu'on puisse regarder notre élevage avec des yeux d'enfants. Qu'est-ce qui intéressera mes enfants ? C'est aussi comme cela que nous arriverons à transmettre nos exploitations».

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