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Les règles concernant les produits organiques

Des produits organiques provenant de pays voisins sont épandus dans la Somme. Ils présentent un intérêt agronomique, mais il faut les caractériser pour apprécier leur comportement. Des règles pour leur autorisation de mises sur le marché sont à respecter.

© AAP



Bien que le département produise plus de 400 000 t de MS d’effluents organiques épandus sur les sols agricoles (majoritairement issus de nos élevages, mais également d’autres effluents urbains ou industriels), de nombreux composts ou fientes de volailles sont importés et représentent la seconde source de matières organiques épandus dans la Somme.

Deux voies principales d’importation
Les produits importés répondent généralement à la norme NFU 44-051 (amendement organique) ou à la norme NFU 42-001 (engrais organique). S’ils ne répondent pas à ces normes, le compost est considéré comme un déchet et ne peut être importé que dans le cadre d’un plan d’épandage dûment autorisé (aucune demande d’introduction de fientes par cette voie n’a été traitée par l’administration ces dernières années).
Ces produits normalisés proviennent généralement de sites de production agréés et disposent d’un agrément sanitaire délivré par le pays d’origine. Une instruction par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) est nécessaire avant tout import, notamment les fientes ou fumiers de volailles non transformés, issus directement d’une exploitation agricole belge.

Document de marquage et analyses
En tant qu’agriculteur utilisateur, vous n’êtes pas responsable de la mise sur le marché d’un produit importé, sauf si vous êtes directement l’importateur (échange direct avec un exploitant ou importateur belge).
C’est au distributeur de produits organiques de s’assurer que tout est conforme, en disposant d’analyses et des documents justifiant du respect des normes. Celui qui vend le produit doit donc fournir un document de marquage qui regroupe les informations de base sur le produit (type de produit, origine, référence de la norme, catégorie de sous-produits animaux, teneurs MS, MO, azote,…). C’est à lui de vérifier par le biais d’analyses que le produit qu’il vous livre répond bien à la norme et correspond au document de marquage. Des seuils sur les paramètres agronomiques et les paramètres innocuités (éléments traces métalliques, composés traces organiques, pathogènes) sont imposés par les normes.
En complément de ces informations, il est intéressant de disposer de références agronomiques sur son comportement attendu (vitesse de minéralisation, coefficients de disponibilités en éléments fertilisants, intérêt humique…). La norme NFU 44051 impose au producteur d’analyser la cinétique de minéralisation azote et carbone au laboratoire et l’indice de stabilité de la matière organique (ISMO). Ces indicateurs sont en revanche très rarement fournis aux agriculteurs, car leur marquage est facultatif. L’ISMO permet d’estimer le coefficient iso-humique du produit et donc son intérêt à apporter de la matière organique stable (humus). La cinétique de minéralisation permet, quant à elle, d’estimer sa vitesse à libérer l’azote qui pourra ainsi être disponible pour les cultures. Aussi, n’hésitez pas à demander ces informations à votre distributeur, car elles permettront de mieux appréhender le comportement aux champs du produit et de faciliter sa prise en compte dans votre plan de fumure.
Ne vous y trompez pas : bien souvent, les fientes ou même les composts à base de fientes sont des produits qui minéralisent vite dans le sol et dont l’apport humique reste finalement assez faible. C’est pourquoi ces produits sont classés systématiquement en type II (C/N<8) dans la réglementation zones vulnérables.
L’intérêt d’apporter un produit organique doit se réfléchir en fonction d’un besoin. Si l’objectif est un apport d’éléments fertilisants rapidement assimilables, le produit choisi ne sera pas le même que si vous souhaitez entretenir un taux de matière organique dans le sol.
La dose d’apport est généralement conditionnée par la concentration en azote. En effet, en zones vulnérables, si l’épandage est effectué en été/automne avant Cipan, l’apport ne doit pas dépasser
70 U d’azote efficace. Normalement, un compost référencé NFU 44051 se minéralisera moins vite qu’un engrais organique NFU 42001. On peut estimer qu’environ 35 % de l’azote total se minéralisera dans l’année pour un compost à base de fientes, contre 60 % pour une fiente de volaille. Ces seuils de minéralisation sont indicatifs, car derrière le même terme «compost à base de fientes», on peut avoir des produits différents avec des proportions fientes/support carboné très variables.
Des analyses réalisées par notre service sur divers produits commercialisés montrent, en effet, une assez grande hétérogénéité dans les vitesses de minéralisation d’azote observées. Attention, à cet azote organique minéralisé, il faut également compter l’azote ammoniacal compris dans le produit et qui lui, est disponible immédiatement pour les cultures.
En revanche, les produits à base de fientes ont généralement des teneurs en potasse et phosphore intéressantes, très facilement disponibles, et qui seront un très bon apport pour amener la fumure de fond nécessaire à une culture comme la betterave.

Respecter les distances
Pour tous les produits normalisés, c’est le règlement sanitaire départemental (RSD) qui impose les distances à respecter vis-à-vis des habitations et des critères environnementaux (cours d’eau…). Le RSD de la Somme est assez ancien et n’impose pas directement de distances d’épandage vis-à-vis des habitations. Mais, attention, il spécifie que les apports ne doivent pas être source de nuisances. Aussi, pour ces produits normalisés qui peuvent être source de nuisance olfactive, il conviendra de les épandre et de les enfouir rapidement pour limiter les problèmes de voisinage. L’enfouissement rapide permettra également de limiter les pertes d’azote ammoniacal par volatilisation. La distance d’épandage vis-à-vis des cours d’eau est généralement de 35 m et peut passer à 100 m pour les sols à fortes pentes (15 %). Pour le stockage, la distance à respecter pour les produits NFU 42001 est de 200 m des tiers et 35 m des cours d’eau.

Pour toutes précisions sur les distances d’épandage, une plaquette de synthèse est disponible sur le site de la chambre d’agriculture.

D’autres réglementations peuvent s’appliquer, notamment celles concernant la protection des captages en eau potables et la réglementation zones vulnérables (calendrier d’épandage).

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