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Maintenir la compétitivité de la filière dans tous les marchés

L'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) a tenu son 13e congrès les 25 et 26 janvier à Arras.

© D R

Treize ans après son premier congrès à Arras, l’UNPT était de retour dans le Pas-de-Calais pour son grand rassemblement annuel. Plus de 600 producteurs de pommes de terre, venus de toute la France, ont participé aux échanges et aux débats à Artois Expo. Rappelant le contexte économique «fragile pour l’agriculture», Arnaud Delacour, président, et les représentants nationaux ont présenté les lignes directrices de la filière pour la prochaine campagne et les projets de l’année 2016. Un maître-mot revient largement sur la table : la «compétitivité» qui doit «sans cesse être améliorée» à l’export, grâce à la qualité et par l’innovation.
À cinquante jours des premières plantations de pommes de terre dans la région, l’UNPT réaffirme ses orientations de l’année précédente. «Les opportunités existent ; nous faisons des choix de productions qui ne nous mettent pas excessivement en danger, a rappelé Arnaud Delacour. Gardons le réflexe de ne planter que ce que nous saurons vendre.» Un discours à prendre en compte par le secteur de la fécule, touché par une très mauvaise campagne, mais qui est en pleine mutation.
«Nous sommes en phase de reconquête des surfaces», affirme le président de l’UNPT, qui compte accompagner les partenaires Roquette et Tereos dans leur stratégie de conquête de nouveaux marchés. «Nous demandons au ministère le règlement plus rapide des aides pour la campagne 2015, et pour celles à venir nous demandons, a minima, le maintien du couplage pour cette production jusqu’en 2020», poursuit-il.
En revanche, pour le marché du frais, régi par un haut niveau d’exigence des consommateurs, les possibilités paraissent moindres. «Le marché est mature, déjà segmenté et propose peu d’espoir de croissance à court terme, déplore Arnaud Delacour. Pour le tirer vers le haut, moralisons les relations commerciales en filière en adoptant des règles contractuelles objectives d’évaluation de la qualité.»

Transformation locale et exportations
Pour l’industrie alimentaire, les besoins semblent en forte croissance. «Dans les quatre à cinq années qui viennent, l’industrie française, belge et hollandaise va proposer des contrats supplémentaires», affirme Alain Dequeker, secrétaire général de l'UNPT et président du comité technique pomme de terre Nord-Pas-de-Calais. «Espérons que cela se traduise à court terme par de nouveaux développements industriels, temporise le président. L’Etat et les régions devront, de façon proactive, aider toutes les initiatives des investisseurs pour localiser les nouveaux outils de transformation du «bon côté» de la frontière.»
Au niveau commercial, des exportateurs français ont expédié de la pomme de terre à Dubaï en 2015, et pourraient développer les affaires en Afrique. «Nos collègues néerlandais y vont avec une offre structurée, explique Arnaud Delacour. Pour le faire aussi, il faut mettre en place des systèmes d'assurance-crédit pour ces destinations risquées.» Sébastien Couderc, conseil­ler du ministre de l'Agriculture pour les filières végétales, a indiqué que la France vient de conclure un accord de libre-échan­ge avec le Liban pour certains produits, dont la pomme de terre et la farine, et s'apprête à faire de même avec le Vietnam. L’UNPT va lancer en 2016 en vaste étude prospective sur l’avenir de la filière. «L’objectif est de comprendre la demande mondiale d’ici à 2025 et de l’anticiper afin de définir le rôle que la filière française doit jouer», s’engage Martin Mascré, directeur de l’UNPT.

«Potatodata»
Dans cette stratégie d’adaptation aux marchés et de développement de la compétitivité, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre innove et lance un site interactif de transaction en ligne. Nommée «Potatodata», cette plateforme informatique a pour but de fournir en temps réel toute l’actualité des marchés. «Ce sont les producteurs adhérents à l’UNPT qui alimenteront la page web, indique Luc Chatelain, en charge des organisations économiques et président de la section pommes de terre de la FDSEA 62. Ils auront la possibilité de transmettre leurs données commerciales et d’effectuer des transactions avec différents opérateurs.»
Evidemment, l’outil sera strictement contrôlé. Il profite de l’expérience belge et se base sur le modèle du site Pommak.be, lancé depuis avril 2014 par la filière wallonne de la pomme de terre (Fiwap). Une version similaire créée aux Pays-Bas atteint plus de 600 adhérents à ce jour. «Sur un marché en perpétuel mouvement, les producteurs se doivent aujourd’hui d’avoir l’information la plus fraîche possible et en toute transparence», admet Arnaud Delacour. A terme, l’UNPT souhaite harmoniser et échanger avec les systèmes belges et néerlandais. Actuellement en phase de test dans plusieurs exploitations du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le site sera opérationnel et officialisé les 14 et 15 septembre 2016, lors du Salon PotatoEurope, prochain grand rendez-vous de la filière pommes de terre, qui se tiendra à Villers-Saint-Christophe (02).

Un plan de modernisation élaboré avec la FNSEA

La France est reconnue pour sa capacité à pouvoir conserver les tubercules dans de bonnes conditions et à les exporter tout au long de l’année. Afin de maintenir son rang et de gagner en compétitivité, un grand chantier de modernisation des outils de production et de la logistique est en cours d’élaboration par l’UNPT et la FNSEA. «Je pense ici aux bâtiments de stockage dont il va falloir augmenter la capacité globale et améliorer la performance énergétique, mais également à l’ensemble de notre matériel spécifique : planteuse, arracheuse…», détaille Arnaud Delacour. Ce plan devrait s’articuler autour d’aides directes gérées en région et cofinancées par l’Europe, ainsi que certains soutiens de FranceAgriMer. «Nous avons besoin d’outils innovants et performants, a déclaré Xavier Beulin, président de la FNSEA, présent pour l’occasion à Arras. Les nouvelles Régions doivent revisiter leur Stratégie régionale de l’innovation (SRI) qui permettrait de concrétiser des projets émergents.» Et le président de l’UNPT de conclure : «Il est primordial de maintenir les aides financières à l’investissement pour assurer un développement et un renouvellement du parc des bâtiments dédiés aux pommes de terre.»

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