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Maïs fourrage : comment mesurer la valeur alimentaire ?

L’UF, l’UF, l’UF… Il n’y a pas que l’UF (unité fourragère) à prendre en compte pour mesurer la valeur alimentaire du maïs fourrage !

© Arvalis N. Cornec



L’éleveur bovin est toujours tenté de se focaliser sur l’unité fourragère de son maïs, pensant que cette donnée est la seule témoignant d’une bonne valeur alimentaire. «Mais cela ne suffit pas, insiste Alexis Ferard, ingénieur spécialiste du maïs fourrage chez Arvalis - Institut du végétal. La digestibilité des NDF (fibres au détergent neutre, comprenant l’hémicellulose, la cellulose et la lignine, ndlr) et la digestibilité ruminale de l’amidon provenant du grain, sont tout aussi importantes.» Et, bonne nouvelle, de nouvelles équations permettent de calculer ces deux sources d’énergie dans les analyses que peuvent faire les laboratoires pour les agriculteurs.
Pourquoi s’en soucier ? «Parce que pour une même valeur UF, un maïs peut être très différent d’un autre, et la ration à apporter ne sera donc pas la même.» Un maïs à 0,9 UF, avec un amidon de 170 g/kgMS et de 56 % de digestibilité des NDF (dNDF), pourra, par exemple, s’utiliser en seul fourrage, avec l’ajout de céréales en complément. Alors qu’un autre maïs, lui aussi à 0,9 UF, mais à 290 g/kgMS d’amidon et 49 % de dNDF, devra impérativement être associé à de l’herbe pour diminuer le risque acidogène.
«Augmenter la digestibilité du NDF permet en fait d’augmenter la production laitière. 0,1 % de dNDF, c’est 0,82 litre de lait par jour, par vache», assure Alexis Ferard. Et cette dDNF diminue quand le stade de maturité du maïs augmente. «Entre 32 et 38 % de matière sèche (MS) à la récolte, la dDNF baisse de quatre points.»
Pour cette même fourchette de MS, la dégradabilité de l’amidon baisse de huit points, soit 25 g/kgMS de plus qui traversent le rumen sans être dégradés. Le risque d’acidose pour la vache est donc plus faible. Un bon point. Mais il y a là une perte de «carburant» d’environ 2g/kgMS. Un mauvais point… En clair : quand la teneur en amidon est élevée, on diminue la qualité de la dDNF. Mais l’amidon apporte de l’énergie. Tout l’enjeu consiste donc à trouver le juste milieu.
A noter que la dégradabilité ruminale de l’amidon augmente avec la durée de conservation au silo. «Sur six mois, l’enjeu est de plus de  cinq points de dégradabilité de l’amidon pour un maïs à 39 % de MS.»

Le bon stade de récolte
Trois facteurs jouent sur cette qualité du maïs. Les conditions météorologiques de culture sont les seules qu’on ne peut pas maîtriser. Reste donc à se concentrer sur le choix de la variété, qui doit être suffisamment bonne en qualité des tiges et des feuilles, et sur le stade de la récolte. «Le début du stade optimal est au moment où les trois types d’amidon représentent chacun un tiers du grain. Visuellement, à l’apparition de la lentille vitreuse, on peut estimer qu’il reste dix à vingt jours pour organiser le chantier», conseille l’ingénieur.
Un autre facteur à ne pas négliger est l’éclatement du grain. Car les grains de maïs non éclatés sont une source de gaspillage, puisqu’ils ne sont pas totalement digérés par les ruminants. Le «test de la bassine» permet de s’assurer du bon réglage de l’ensileuse le jour de la récolte. Il s’agit de séparer les tiges et les feuilles en plongeant un échantillon de maïs fourrage d’environ deux litres dans un seau rempli d’eau. Sur du fourrage vert, le jour de la récolte, les tiges et feuilles surnagent et peuvent être facilement retirées. Une fois l’eau vidée, il ne reste quasiment plus que les grains.

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