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Négociations commerciales : premier bilan d’étape «nuancé»

Comme l’an passé, les industriels de l’agroalimentaire et les distributeurs n’ont, pour l’instant, pas tiré le même bilan des négociations commerciales qui doivent s’achever à la fin du mois, et le gouvernement n’a pas tranché ce débat.

Pour Christiane Lambert, « si les hausses ne sont pas au rendez-vous pendant ces négociations commerciales, alors il ne pourra pas y avoir d’impact positif sur le revenu des agriculteurs.»
Pour Christiane Lambert, « si les hausses ne sont pas au rendez-vous pendant ces négociations commerciales, alors il ne pourra pas y avoir d’impact positif sur le revenu des agriculteurs.»
© Dominique Poilvet

Malgré les États généraux de l’alimentation et la loi Agriculture et Alimentation adoptée en octobre, «rien n’a changé», dénonçaient les industriels de l’Ania, à quelques heures de la réunion du comité de suivi des négociations commerciales, qui se tenait le 13 février à Bercy, en présence des ministres de l’Économie et de l’Agriculture. «Demandes de baisse de prix systématiques [...], pressions, chantage, menaces de sorties de rayons pour vos produits si vous n’acceptez pas les conditions imposées», liste l’organisation.
Richard Girardot, son président, lors d’une audition au Sénat, rapporte des demandes de baisse des prix de 1,5 à 4 % de la part de la distribution auprès des PME. Les résultats issus de l’observatoire de l’Ania à partir du retour de 453 entreprises sont, selon lui, «sans appel» : «96 % des entreprises sondées estiment que la situation avec leurs clients de la grande distribution n’est pas meilleure, voire s’est dégradée, par rapport à l’an passé».
Les coopératives, qui ont également mené leur propre enquête, font un constat très similaire : demande déflationniste préalable à toute négociation observée pour trois quarts d’entre elles, menaces de déréférencements subies par la moitié. «Les négociations se passent avec les mêmes comportements», résume Dominique Chargé, président de Coop de France, à l’issue du comité de suivi des négociations commerciales.
Une situation que dénoncent les agriculteurs. «Après la loi et les ordonnances, ce n’est pas normal que l’on ait encore des propositions déflationnistes», regrette la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. «Ce n’est pas encore rassurant pour les agriculteurs car, si les hausses ne sont pas au rendez-vous pendant ces négociations commerciales, alors il ne pourra pas y avoir d’impact positif sur le revenu des agriculteurs», explique-t-elle.

De nombreux contrats déjà signés
Comme l’an passé, les distributeurs ne sont pas d’accord avec ce constat. «Il est trop tôt pour voir une augmentation des prix mais, clairement, nous ne sommes pas dans une tendance à la déflation», assure Jacques Creyssel, président de la FCD (grande distribution) lors d’une audition devant les sénateurs. Thierry Cotillard, président d’Intermarché, assure même avoir donné des consignes de hausse de prix. Et Stéphane de Prunelé, secrétaire général du Mouvement E.Leclerc évoque une allonge de «plusieurs dizaines de millions d’euros par rapport à l’année dernière».
Signe de leur bonne foi, les distributeurs mettent en avant un grand nombre de contrats signés à date, ce qui n’était pas le cas l’année dernière. «Globalement les choses se passent mieux que les années précédentes avec de nombreux contrats signés», indique Jacques Creyssel. Un constat que partage Thierry Cotillard, président d’Intermarché : «Les statistiques sont vraiment meilleures que l’année passée», vantant la signature avec les PME de 80 % des accords.
Face aux attaques des transformateurs, ils indiquent n’avoir reçu que très tardivement certaines conditions générales de vente de la part des industriels. De plus, tous mettent en garde contre le manque de transparence de certains industriels qui ne leur garantit pas que l’augmentation des tarifs aboutira bien à une meilleure rémunération des agriculteurs.
À la sortie de la réunion à Bercy, les ministres de l’Agriculture et de l’Economie n’ont pas tranché le débat. Dans un communiqué de presse, ils ont fait état d’un «premier bilan d’étape nuancé du déroulement des négociations». Ils déplorent «la persistance de pratiques très contestables en matière de pénalités logistiques» et «les déréférencements visant à faire pression sur les fournisseurs». Pour l’exécutif, «le comportement des centrales d’achats demeure un sujet de préoccupation et des marges de progrès existent».

Un accord Carrefour - Système U - industriels laitiers

La centrale d’achat Envergure, qui regroupe Carrefour et Système U, annonce, dans un communiqué de presse du 13 février de la signature d’accord avec Lactalis, Sodiaal, Yoplait et Laïta «visant à revaloriser les prix du lait» sans toutefois en préciser le mécanisme ou le montant. «Grâce à ces quatre partenariats, ce sont plus de 500 millions de produits laitiers fabriqués en France [...] qui bénéficieront de cette revalorisation», estiment les distributeurs qui chiffrent à 28 000 le nombre de producteurs de lait concernés. «Ces accords [...] démontrent que distributeurs et transformateurs peuvent formuler des réponses concrètes face aux questions du revenu des producteurs, en s’inscrivant pleinement dans la démarche insufflée par les États généraux de l’alimentation», se félicitent Carrefour et Système U.

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