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Optimiser son système en planifiant son travail

Guillaume Barbier a développé l’élevage allaitant sur son exploitation à Béhen dans la Somme et cherche, chaque jour, à améliorer ses résultats.

Pour Guillaume Barbier, l’insémination artificielle est un investissement rentable.
Pour Guillaume Barbier, l’insémination artificielle est un investissement rentable.
© D. R.

Né dans l’exploitation familiale, Guillaume Barbier s’est installé en 2000 à Behen dans la Somme. Il fait aujourd’hui ce qu’il aime et s’efforce, quotidiennement, de faire toujours mieux. C’est pour lui une véritable satisfaction d’approcher le plus possible de ses objectifs.

Une reconversion en 2007
Lors de son installation, l’exploitation comptait 25 vaches laitières et 35 vaches allaitantes de race charolaise. Suite à un manque de main d’oeuvre lié au départ en retraite de sa mère, il a envisagé, il y a 5 ans, une autre solution pour pouvoir travailler seul sur l’exploitation. L’atelier allaitant s’est donc développé avec la remise en reproduction de toutes les génisses et l’absence quasiment totale de réformes. Désormais, 80 vaches charolaises sont dénombrées sur l’exploitation.
«Le troupeau initial étant de race charolaise, j’ai continué à travailler avec cette race calme et sociable qui est bien adaptée à mon tempérament». Quant à l’atelier laitier, il a vu son activité stopper en 2012 avec la vente de la totalité du cheptel.
Les bâtiments ont, eux, été adaptés à l’élevage allaitant. Le hangar à paille à proximité de l’habitation est devenu le bâtiment «vêlage», et celui des vaches laitières va prochainement accueillir les vaches vêlées. Parallèlement, un nouveau hangar pour la paille a été reconstruit.

Des vêlages groupés
Si le parcellaire présente l’inconvénient d’être éloigné du corps de ferme et d’être composé de terres argileuses à cailloux qui restent difficiles à travailler, l’agencement des bâtiments se veut simple et adapté à leur utilisation.
Par ailleurs, la réalisation de la ration constituée de maïs et de pulpe surpressée ne demande que peu de temps.
Concernant la reproduction du troupeau, les vêlages sont groupés sur 2 mois afin d’obtenir des lots homogènes d’animaux.
Cela donne également la possibilité à l’éleveur d’optimiser son organisation. Ainsi, les interventions relatives à la vaccination et l’écornage ont lieu en même temps, et sont effectuées sur des lots de taille plus importante (ce qui s’avère en outre économique).
La mise à la reproduction est, pour sa part, concentrée sur 2 mois. La surveillance des vêlages s’en trouve donc facilitée.
«Pour optimiser son système, il est préférable de réaliser un chantier à la fois et de ne pas se disperser», indique l’éleveur, qui aime planifier son travail.

Continuer à progresser
Au niveau génétique, Guillaume Barbier vise à améliorer l’aptitude au vêlage des filles.
«Comme je souhaite accroître les effectifs, j’essaye de perdre le moins de veaux possible. Une vache doit produire un veau par an», note-t-il.
Demain ? «Il me reste à continuer à progresser», répond l’éleveur qui a pour objectif, à court terme, d’augmenter ses effectifs et, à moyen terme, de les maintenir en diminuant la période de vêlage, l’idéal étant d’éviter les vêlages tardifs en pâtures. Si, actuellement, il insémine 100 % des génisses et 80 % des vaches, il envisage d’inséminer la totalité du cheptel en réduisant davantage l’intervalle vêlagevêlage, via notamment l’utilisation de taureaux vasectomisés (cf. encadré). Aujourd’hui plus que jamais, Guillaume Barbier estime que l’insémination artificielle est un investissement rentable. «Avec la génétique, les poids de carcasse et les classements se sont améliorés et la durée d’engraissement a été réduite. Cela représente un gain de plus de 110 € par taurillon», a-t-il pu constater.

REPERES TECHNIQUES
Structure juridique : EARL.
Cheptel : 80 vaches allaitantes.
IVV : 372 jours.
Âge au vêlage : 32 mois.
Poids de carcasse des Jeunes Bovins : 510 kg à 18 mois.
Cultures : betteraves sucrières, lin, maïs fourrage et céréales dont l’épeautre.

ZOOM SUR...
Deux taureaux vasectomisés pour faciliter la détection des chaleurs
Depuis la campagne 2009/2010, Guillaume Barbier utilise 2 taureaux Holstein vasectomisés pour détecter les chaleurs des vaches et des génisses.
«Les vaches allaitantes ont tendance à être maternelles et à moins exprimer leur chaleur en présence de leur veau», précise l’éleveur. Rappelons qu’après une intervention vétérinaire mineure (ligature des canaux déférents qui empêche l’émission de spermatozoïdes), l’animal est rendu stérile mais garde sa capacité à effectuer le saut.
Sa libido est intacte.
Conservant son comportement de mâle, il est prêt à repérer et à «saillir» les femelles en chaleur avec autant d’ardeur qu’un taureau normal, mais sans risque de fécondation.
En sa présence, les vaches et génisses extériorisent beaucoup mieux leurs chaleurs.
Par ailleurs, le mâle a un effet positif au sein du troupeau pour la reprise des cycles après vêlage.
Si les avantages sont nombreux, il n’en reste pas moins qu’à l’âge adulte, il peut devenir agressif vis-à-vis de l’homme, et ce comme tous les autres taureaux.
Pour ne prendre aucun risque, les 2 taureaux vasectomisés, fournis par Gènes Diffusion dans le cadre de la réforme des taureaux du schéma de sélection, ne restent que ponctuellement au sein de l’élevage Barbier. Après avoir été soumis au même protocole sanitaire que les taureaux reproducteurs, ils arrivent sur place à l’âge de 14 mois, en janvier.
Ils y restent toute la saison de reproduction et repartent en juillet, après une phase d’engraissement de 3 mois.Toujours pour des raisons de sécurité, dès qu’une intervention a lieu en élevage, le taureau Holstein, qui est facilement repéré dans le troupeau charolais, est bloqué au cornadis.
«Il faut toujours rester vigilant», souligne l’exploitant. Grâce à une meilleure détection des chaleurs avec le taureau vasectomisé et donc une meilleure réussite à l’IA, Guillaume Barbier estime que l’intervalle vêlage-vêlage s’est nettement réduit.
Toutefois, pour améliorer les résultats en matière de reproduction, les vaches doivent également bénéficier d’une bonne conduite sanitaire et être correctement alimentées.
«Les vaches sous-alimentées et carencées en vitamines et oligo-élements exprimeront mal leur chaleur, d’où l’importance d’utiliser un minéral bien approprié».

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