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Pessimisme et attentes pour les TPE françaises

En France, il existe un baromètre trimestriel des très petites entreprises (TPE). Tour d’horizon.

© AAP


Depuis soixante-six trimestres, Fiducial (entreprise proposant un service global aux très petites entreprises - artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales et prestataires de services -, autour de neuf métiers comme le droit, le chiffre, la banque et le conseil financier...) publie un baromètre des TPE françaises à travers un échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de zéro à dix-neuf salariés (hors autoentrepreneurs), interrogé par téléphone, et en tenant compte du secteur d’activité, de la taille et de la région d’implantation. Pour ce deuxième trimestre de 2017, également synonyme de la fin du mandat du président Hollande, il «fait état d’un trimestre dans la droite ligne du quinquennat, où le pessimisme et les destructions d’emplois ont primé».

Pessimisme
71 % des dirigeants de TPE se déclarent pessimistes dans cette nouvelle enquête, en ce qui concerne le climat des affaires en général, c’est-à-dire la façon dont les sondés considèrent la conjoncture, une hausse de 1 % par rapport au baromètre précédent.
Plus de la moitié d’entre eux, 54 % exactement, le sont également pour ce qui concerne leur propre activité (+ 3 %). Globalement, «le quinquennat de François Hollande est, de surcroît, marqué par un recul de l’optimisme (pour la situation de la France) de - 10 points en moyenne par rapport à ceux de ses prédécesseurs. Un décrochage d’une même ampleur (- 9 points) a été enregistré depuis 2012 au sujet de leur propre activité», assure les auteurs de ce baromètre.

Emploi
La création nette d’emplois s’érode lentement, mais durablement depuis trois trimestres. Alors qu’elle se situait à + 2 au second trimestre 2016, elle se retrouve à nouveau dans le rouge pour s’établir à - 0,5. Si l’on rapporte ce taux de création d’emplois moyen dans les TPE aux trois quinquennats précédents, il en ressort que, sous François Hollande, ce taux s’affiche à - 1 % alors qu’il était de + 0,5 % sous Nicolas Sarkozy, et de + 1,7 % avec Jacques Chirac.
Selon Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial, «les TPE ont longtemps résisté en dépit d’une fragilité structurelle de leurs finances. Pendant plusieurs décennies, elles ont malgré tout compensé, en partie tout au moins, les suppressions d’emplois des grandes entreprises. Mais l’atonie économique, amplifiée par des erreurs politiques du pouvoir exécutif, les a contraintes à reconsidérer leur politique de l’emploi. C’était pour beaucoup une question de survie. Au cours du quinquennat de François Hollande, les TPE en activité ont donc détruit plus d’emplois qu’elles n’en ont créés».

Situation financière et trésorerie
«L’indicateur de situation financière, qui mesure l’écart entre le pourcentage des entreprises ayant constaté une amélioration et celui des TPE ayant enregistré une dégradation, s’élève à - 13 contre - 18 au trimestre dernier», peut-on lire dans l’étude Fiducial. Il progresse donc, et marque même, une tendance à la hausse depuis 2014, «mais il reste durablement négatif et retrouve à peine son niveau de 2012».
Par ailleurs, 58 % des entreprises possèdent une trésorerie à l’équilibre contre 24 % pour lesquelles elle est excédentaire, et 18 % négative. Côté ventes, pendant le deuxième trimestre, «42 % des TPE anticipent une stagnation, 36 % une progression, et 18 % une baisse».

Investissements faibles
L’immense majorité des TPE ont effectué des investissements inférieurs à 5 000 euros, seulement 11 % réalisant un investissement supérieur à cette somme entre janvier et mars 2017. Les investissements réalisés par ces dernières s’établissent en moyenne à 64 900 euros.
Mais des disparités fortes apparaissent toutefois dans les montants : «66 % ont investi moins de 50 000 euros tandis que 13 % ont engagé des sommes comprises entre 50 0000 et 100 000 euros et 13 % plus de 100 000 euros. Ces investissements visent prioritairement l’acquisition de matériels de transport (31 %), d’agencements (25 %), de machines-outils (21 %) et de matériels informatiques ou de bureau (17 %). Ils ont été financés principalement par emprunt bancaire (43 %) et par crédit-bail ou location financière (33 %). Les patrons de TPE ont également eu recours dans 23 % des cas à l’autofinancement, et dans 17 % des cas à un apport personnel ou à des emprunts auprès de leurs proches.»

Dirigeants de TPE et présidentielle
«Un sentiment d’abandon par les politiques prédomine toujours au sein des TPE. 83 % des patrons interrogés estiment que les candidats à l’élection présidentielle n’ont pas porté une attention suffisante à leurs préoccupations. Pour preuve, invités à désigner le candidat s’intéressant le plus à leur situation, le grand vainqueur est «aucun» (45 %), loin devant Emmanuel Macron et François Fillon (15 % chacun), Marine Le Pen (7 %) ou Jean-Luc Mélenchon (6 %)», analyse Fiducial.
Les patrons de TPE fixent quatre chantiers prioritaires au prochain président de la République : la réduction du chômage (83 %), la restauration de la confiance des Français (79 %), la baisse des impôts et des charges sociales (69 %) et la facilitation de leur quotidien entrepreneurial (61 %). En revanche, ils ne veulent pas d’un retour au franc.

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