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Picardie récoltes : une référence en déterrage

Créée en1988, l’entreprise de travaux agricoles d’Etricourt-Manancourt a diversifié ses activités au cours du temps. Son parcours et ses projets.

Le déterreur de pommes de terre créé par Picardie récoltes à partir d’un déterreur de betteraves.
Le déterreur de pommes de terre créé par Picardie récoltes à partir d’un déterreur de betteraves.
© Picardie récoltes


Avec un chiffre d’affaires de plus de cinq millions d’euros, trente-sept permanents (le double en période de pointe lors de la récolte des légumes), des prestations en légumes, betteraves et pommes de terre dans les Hauts-de-France, ainsi que dans les régions avoisinantes, sur plus de 9 000 hectares, la réparation de matériels agricoles et le négoce de pièces détachées, la société anonyme, Picardie récoltes, a fait du chemin depuis sa création en 1988.
Tout commence par la fermeture des ateliers de récolte de légumes de Bonduelle, à Etricourt-Manancourt, en 1987. Plutôt que de laisser tomber l’affaire, quelques salariés de Bonduelle, dont Martial Amourette, décide de créer une société anonyme pour poursuivre l’activité. Ils reprennent à leur compte les ateliers, le matériel et les contrats. Mais, pour tout client, ils n’ont alors que Bonduelle pour lequel ils assurent les récoltes de fèves, de pois, de flageolets, d’haricots verts, de salsifis, d’épinards et de carottes sous différentes formes. Si cet industriel de l’agro-alimentaire leur assure des contrats en béton, du volume et un chiffre d’affaires stable, n’avoir qu’un seul client est un pari trop risqué pour une entreprise. La diversification s’impose.

La conquête de nouvelles filières
Etant dans une région betteravière, la société parie sur cette filière. Pour ce faire, elle rachète une petite entreprise qui fait de l’arrachage de betteraves et d’endives. En parallèle, pour renforcer sa position sur la filière légumes, elle rachète aussi une entreprise à Arry, ce qui lui permet d’avoir un pied à terre dans un autre secteur qu’Etricourt-Manancourt, mais aussi d’intervenir sur toute la gamme de légumes produits par Bonduelle. En 2004, elle franchit une nouvelle étape en décrochant un contrat de déterrage de betteraves pour SDHS (Tereos aujourd’hui) à Abbeville, puis un autre à Boiry, dans le secteur d’Albert, en 2005. Depuis 2014, l’entreprise de travaux agricoles travaille aussi pour Cristal Union.
Ses références en déterrage attirent, en 2016, la curiosité de l’industriel Roquette et de la coopérative féculière de Vecquemont, quand ceux-ci décident de développer un service de déterrage en pomme de terre fécule, à la suite de différents essais menés en 2015. Noriap ayant jeté l’éponge, Picardie récoltes se retrouve en première ligne pour assurer ce service. «On s’y est intéressé, explique Benoît Provost, responsable de l’entreprise, car Roquette cherche, d’une part, à développer ses surfaces de pommes de terre fécule et, d’autre part, à mettre en place un service de déterrage pour ses agriculteurs. Or, nous sommes une référence en matière de déterrage dans la région, ainsi que des développeurs de matériels.»
Reste qu’aucune machine adaptée au déterrage des pommes de terre n’existe alors sur le marché. Le cahier des charges de Roquette est le suivant : enlever 40 à 50 % de la terre dans les dépôts, avoir une perte minimale du produit, ainsi qu’une tarification correspondant à celle de la pomme de terre fécule, et un débit de chantier rapide (7 à 8 minutes pour charger un camion). Picardie récoltes relève le défi. La machine est livrée en août 2016 (cf. encadré) et le service lancé en septembre pour la campagne de la pomme de terre fécule. De quoi offrir à l’entreprise une nouvelle corde à son arc.

Rester dans son corps de métier
Si l’entreprise ne connaît pas la crise, elle en ressent cependant les effets sur ses clients, particulièrement sur les agriculteurs. «Outre les prestations récoltes qu’ils sollicitent moins, il en est de même pour la réparation des machines agricoles. Nous constatons qu’ils tardent plus à demander des réparations. La vente des pièces détachées connaît aussi une baisse, relève Benoît Provost. Une fois cela dit, ces activités ne représentent que 5 % de notre chiffre d’affaires, le reste étant réparti quasiment à parts égales entre l’arrachage et le déterrage de betteraves - auquel s’ajoute désormais le déterrage de pommes de terre - et les récoltes de légumes.» L’entreprise travaille également avec un client hollandais sur des plants d’oignons et l’application de produits phytosanitaires.
Si l’activité de déterrage des pom­mes de terre fécule est amenée à se développer - Roquette a commandé à l’entreprise une seconde machine pour la prochaine campagne - Picardie récoltes a également pour projet de racheter d’au­tres entreprises. «Les opportunités existent, reconnaît Benoît Provost. Mais nous sommes d’abord une entreprise de travaux agricoles. Autrement dit, notre développement se fera dans des activités qui se rapprochent de notre savoir-faire et de notre spécificité. Nous sommes avant tout des développeurs de matériels. On veut rester dans notre corps de métier.» Dans cette lo­gique, l’entreprise multiplie les partenariats avec des concessionnaires, et assure aussi un travail en étroite collaboration avec ses clients industriels pour acquérir une meilleure intégration de leurs filières.

Le déterreur de pommes de terre conçu par Picardie récoltes

Il a fallu entre 800 à 1 000 heures de travail à Benoît Provost et deux mécaniciens pour mettre au point le déterreur de pommes de terre fécule à partir d’un déterreur de betteraves, acheté d’occasion à Ropa, de type Euro Bunker Maus. Premier casse-tête : la différence de calibre entre une betterave et une pomme de terre fécule. «La table de nettoyage avant n’était pas adaptée aux pommes de terre fécule, pas plus que les tapis», cite, comme exemple, Benoît Provost. Conséquence : tous les organes de nettoyage et de transport de la machine ont été revus et adaptés pour la pomme de terre fécule. Des modifications de fond ont été réalisées sur le cheminement du produit pour pouvoir travailler la surface de nettoyage. Au nombre des modifications : une trémie retournée et rehaussée pour pouvoir mettre un tapis, un changement de la table à étoiles, une vis à terre fixe réglable en hauteur, un châssis rehaussé, la conception d’une seconde trémie de réception.
Si l’efficacité et le débit du chantier ont été démontrés, des améliorations restent à apporter pour diminuer les pertes du produit. Mais le principal problème reste le coût en termes de maintenance. «Ce coût est particulièrement élevé dans des secteurs où il y a beaucoup de cailloux. Comme ceux-ci sont de même calibre que les pommes de terre fécule, ils restent dans la machine, entraînant une usure plus rapide de celle-ci, notamment en raison de son nombre d’organes plus élevé que la machine d’origine», indique Benoît Provost.

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