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Plan de fumure prévisionnel azotée en ZV : N’oubliez pas votre reliquat !

En zones vulnérables, tous les agriculteurs doivent réaliser un plan prévisionnel de fumure azotée à la parcelle. Au minimum, une analyse de reliquats d’azote en sortie d’hiver doit aussi être réalisée. Rappel des règles en vigueur.

Au-delà de l’aspect réglementaire, le calcul de dose d’azote à apporter à la sortie de l’hiver est la base du raisonnement agronomique de la fertilisation et permet d’ajuster les apports.
Au-delà de l’aspect réglementaire, le calcul de dose d’azote à apporter à la sortie de l’hiver est la base du raisonnement agronomique de la fertilisation et permet d’ajuster les apports.
© J. C. Gutner

Le plan prévisionnel de fumure azotée à la parcelle, ainsi que le cahier d’enregistrement des pratiques de fertilisation azotée, doivent être tenus à jour et disponibles en cas de contrôle.
Ce plan prévisionnel de fumure azotée doit être établi pour chaque îlot cultural exploité en zone vulnérable, qu’il reçoive ou non des fertilisants azotés. Il doit être réalisé à l’ouverture du bilan (lors de la réalisation des reliquats azotés), avant le premier apport d’azote, réalisé en sortie d’hiver, ou avant le deuxième apport, en cas de fractionnement et au plus tard avant le 15 mai. Ce document doit être conservé durant cinq campagnes. Aucun modèle n’est imposé (logiciel informatique ou papier), l’essentiel est d’y retrouver tous les éléments (cf encart ci-dessous).

Assurer l’équilibre de la fertilisation
Pour le calcul de la dose prévisionnelle, il faut s’appuyer sur la méthode du bilan d’azote définie par le Comifer (sauf pour certaines cultures qui ont un plafond d’azote à ne pas dépasser ; cas des prairies ou certains légumes, par exemple). La méthode du bilan vise à équilibrer les besoins en azote de la culture avec les fournitures du sol. Au-delà de l’aspect réglementaire, ce calcul de dose d’azote à apporter à la sortie de l’hiver est la base du raisonnement agronomique de la fertilisation et vous permet d’ajuster vos apports.
Un référentiel régional Hauts-de-France paru en août dernier fixe par arrêté préfectoral les paramètres de calcul. Pour les valeurs de reliquats d’azote sortie d’hiver (en complément de l’analyse réalisée), il est possible de se référer à la synthèse statistique départementale qui paraitra prochainement.
Attention, l’objectif de rendement est défini réglementairement comme étant la moyenne des rendements obtenus les cinq dernières années en retirant le mini et maxi (possibilité de remonter si besoin à la sixième année s’il manque des références). Pour ces objectifs de rendements, il est recommandé de raisonner par type de sols en fonction de leur potentiel.
Pour rappel, il est toujours possible d’ajuster la dose prévisionnelle en cours de campagne en fonction de l’état de nutrition azotée mesurée par un outil de pilotage. Tout apport supérieur à la dose prévisionnelle devra néanmoins être justifié. Dans ce cadre, la Chambre d’agriculture de la Somme propose ses services «Mes Dron’images» et «Mes Sat’images» afin de mesurer l’état nutritionnel azoté sur blé, orge et colza et apporter un conseil de fumure adapté.

Un reliquat d’azote en sortie hiver obligatoire
Ce reliquat est obligatoire dès que la surface cultivée en zones vulnérables est supérieure à 3 ha. Il doit être positionné sur l’une des trois principales cultures de l’exploitation et le résultat doit être pris en compte dans le plan de fumure de la parcelle analysée. Il est possible de remplacer cette analyse par une mesure du taux de matière organique ou une analyse d’herbe dans les situations où ce reliquat ne se justifie pas (ex : exploitation 100 % herbe).
Attention, les agriculteurs exploitants dans les aires d’alimentation de captage classées en ZAR (zones d’actions renforcées) du fait de leur teneur en nitrate supérieure à 50 mg/l, doivent réaliser au maximum deux reliquats supplémentaires (en complément du reliquat azoté déjà obligatoire). Pour la Somme, il s’agit des aires de captages de Brie, Caix, Ercheu, Gruny, Sailly Flibeaucourt et Voyennes. Si vous exploitez dans ces zones plus de 3 ha, vous devez réaliser un reliquat d’azote supplémentaire pour chaque culture présente de plus de 3 ha (avec un maximum de deux reliquats supplémentaires en ZAR).

Un cahier d’enregistrement de la fertilisation azotée
Le cahier d’épandage doit être tenu à jour régulièrement et permet d’enregistrer tous les apports azotés minéraux et organiques sur chaque ilot cultural. Il est également à conserver cinq ans. On doit y retrouver notamment l’identification de l’ilot (sa surface et type de sol) ; les modalités de gestion de l’interculture (gestion des résidus de culture, gestion des Cipan, repousses ou cultures dérobées…) ; la culture pratiquée sur l’ilot (avec la date d’implantation, de récolte et rendement réalisé) ; et tous les apports d’azote (dates, types et quantités d’apport d’azote…).

Un calendrier d’épandage et autres mesures sont également imposés
D’autres mesures sont également à respecter en zones vulnérables comme le calendrier d’épandage, la couverture des sols en période hivernales (avec quelques cas dérogatoires) ; les conditions d’épandage sur sols gelés ou en pente et les capacités et conditions de stockage des effluents d’élevage.
Ainsi, sur sols gelés (dès lors qu’il est pris en masse par le gel ou gelé en surface), il est interdit d’y épandre des fertilisants organiques à C/N <8 (ex : lisiers, fientes) et de l’azote minéral. Il est en revanche possible d’épandre des fumiers compacts pailleux et tout autre produit organique solide visant à la lutte contre l’érosion des sols. Sur sols détrempés, inondés ou enneigés, aucun apport d’azote n’est possible.
Pour tout renseignement sur les mesures applicables en zones vulnérables, vous pouvez vous référer à la plaquette de synthèse disponible sur le site internet de la Chambre d’agriculture Hauts-de-France.

Les éléments obligatoires du plan de fumure

- Identification de l’îlot, surface, type de sol
- Cultures pratiquées et période d’implantation envisagée
- Date d’ouverture du bilan (= date d’établissement du plan de fumure ou date du reliquat) (1)(2)
- Quantité d’azote absorbée par la culture en sortie d’hiver (pour les cultures d’hiver) (1)(2)
- Objectif de rendement(1)
- % de légumineuses(1) (pour les associations graminées/légumineuses)
- Apports N par irrigation envisagée et teneur en N de l’eau d’irrigation
- Reliquat d’azote en sortie hiver(1)
- Quantité d’azote total et efficace à apporter après l’ouverture du bilan
- Prévisionnel d’apport d’azote total et efficace pour chaque type de fertilisants envisagés

(1) Non exigé si l’îlot ne reçoit pas de fertilisant azoté ou une quantité < 50 kg N/ha
(2) Non exigé si la culture est soumise à une dose plafond et non à la méthode du bilan


Les règles applicables en zones vulnérables

Pour rappel, tout le département de la Somme est désormais en zones vulnérables sauf Cayeux-sur-Mer. La réglementation zones vulnérables s’appuie sur un socle national applicable à tous et sur un programme d’action régional. Le programme d’action régional Hauts-de-France est paru et remplace, depuis le 1er septembre 2018, celui pré-existant en Picardie. Une plaquette synthétise l’ensemble des mesures applicables dans notre région.
Ce document rappelle les différentes mesures du programme d’actions (calendrier et modalités d’épandage, stockage et dépôt au champ des effluents d’élevage, équilibre de la fertilisation et documents d’enregistrement, gestion de l’interculture et autres mesures…)

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