Aller au contenu principal

Préparation de sols avant les semis de maïs : prudence !

Après les cumuls de pluie importants de ces derniers mois, il faut savoir être patient pour reprendre les sols dans de bonnes conditions avant l’implantation des maïs. Commencer les reprises de sol trop tôt, alors que celui-ci n’est pas suffisamment ressuyé, peut s’avérer contreproductif à plusieurs niveaux.

Lorsque le sol est encore trop humide, le travail du sol peut créer des mottes et des lissages.
Lorsque le sol est encore trop humide, le travail du sol peut créer des mottes et des lissages.
© Bubu1664 FranceAgriTwittos

Lorsque le sol est encore trop humide, le travail du sol peut créer des mottes et des lissages. Si le temps devient séchant, ces mottes vont durcir et perturber les levées. De la même manière, une reprise trop profonde peut remonter des mottes plus humides à la surface. Enfin, plusieurs passages du même outil à la même profondeur (deux reprises à la herse rotative par exemple) peuvent aussi lisser le fond du lit de semence et créer une rupture de porosité qui deviendra plus tard un obstacle à l’enracinement du maïs.
Il est donc sage d’attendre un ressuyage en profondeur et de pratiquer un diagnostic à la bèche de manière à adapter le travail du sol à chaque parcelle. L’objectif est d’obtenir une terre ameublie en profondeur, rassise sans être trop affinée en surface, avec quelques mottes pour éviter l’apparition de phénomènes de battance.

Attention au tassement
Même si les 10 ou 20 premiers centimètres sont bien ressuyés, les horizons profonds, plus humides, restent sensibles au tassement. Il est donc indispensable de s’assurer que le sol est ressuyé a minima sur toute l’épaisseur de la couche arable. Le modèle Terranimo permet de prévoir les risques de tassement en fonction du poids des machines et de l’état du sol. Les calculs réalisés avec ce modèle (cf. tableau) montrent que lorsque le sol est bien ressuyé sur les 20 premiers centimètres (humidité inférieure à la capacité au champ) et lorsqu’il est à la capacité au champ sur les horizons inférieurs, un risque de tassement existe entre 20 et 40 cm de profondeur. Si le sol est bien ressuyé sur 40 cm d’épaisseur, on réduit ou supprime ce risque. Ces précautions sont d’autant plus importantes que le matériel utilisé est lourd et/ou que le sol est sensible au tassement. Par exemple, dans un sol limoneux, travailler avec un tracteur de 110 chevaux* pour un poids total (tracteur + outil) de
7 tonnes permet de réduire de 10 à 20 cm la profondeur maximale atteinte par le tassement par rapport à un ensemble de 130 cv** et 11 t.
Le système racinaire du maïs est «paresseux», il est donc essentiel de limiter les phénomènes de compaction. Des comparaisons de rendement entre sols tassés et non tassés ont montré que l’on peut perdre 20 % du rendement en maïs grain en sol argileux et 35 % en maïs fourrage en sol limoneux.  Cette culture «estivale» est aussi davantage impactée par la disponibilité en eau que d’autres cultures, comme nous avons pu le vérifier ces deux dernières années y compris dans le nord de la France. Cela implique que la plante soit bien enracinée pour limiter les stress hydriques. La fertilisation et l’irrigation peuvent atténuer les conséquences du tassement mais pas les annuler intégralement.

Qu’en est-il pour les semis ?
Même si les conditions climatiques actuelles sèches et ensoleillées semblent favorables au début des chantiers de semis, les températures moyennes journalières sont encore faibles avec de petites gelées matinales. Un autre indicateur à observer est la température du sol. Il est admis qu’à partir de 10°C, les conditions deviennent favorables à la germination puis à la croissance du maïs. Pour rappel, les besoins en degrés jours (base 6) entre le semis et la levée sont en moyenne de 80°C, +/- 30°C suivant les conditions de sols et de climat.
Pour effectuer cette mesure, il faut être prudent car la température du sol fluctue au cours de la journée, et la mesure peut être influencée par la profondeur, la couleur du sol, son état de porosité, la présence d’un couvert... D’après les suivis réalisés par Arvalis, une mesure sur sol nu à 5 cm de profondeur entre 9 et 10 heures du matin, ou autour de 20 heures, est assez représentative de la valeur moyenne journalière. Dans un sol «ouvert» par un outil de travail du sol, l’influence de l’air ambiant est forte, et la température de l’air correspond quasiment à celle du sol nu à 5 cm.

 

* 110 cv = tracteur de 110 chevaux + vibroculteur pour un poids total de 7t
** 130 cv = tracteur de 130 cv + herse rotative pour un poids total de 11 t

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

aides Pac versement calendrier
Versement des aides PAC : le point sur le calendrier

À l'occasion d'un point avec la presse le 12 mars, le cabinet du ministre de l'Agriculture a confirmé le périmètre des aides…

Face aux critiques, Arnaud Rousseau défend sa façon d’être agriculteur

Le président de la FNSEA a accepté de recevoir la rédaction de Réussir.fr pendant plus de deux heures sur sa ferme de Trocy-en…

cristal union pulpes Total Energies méthanisation biogaz
Total Énergies va produire du biogaz à partir de pulpes de betteraves normandes

En Seine-Maritime, Total Énergies s’associe au groupe coopératif sucrier Cristal Union pour produire du biogaz à partir de…

Le député Emmanuel Maquet en discussion avec la profession agricole samarienne.
Ce député qui demande au gouvernement d’arrêter «d’emmerder» les agriculteurs

Lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’agriculture fin février, le samarien Emmanuel Maquet est revenu sur les…

Département de la Somme et Chambre départementale d’agriculture ont inauguré un espace commun de promotion au Sia  en ce milieu de semaine. Une première qui sera sans doute renouvelée l’an prochain.
Au Sia, la Somme vante une alimentation la plus locale possible

Pour sa première participation au Salon international de l’agriculture à Paris, le Département et la Chambre d’agriculture ont…

Dans certaines régions de production, les conditions d’arrachage et de stockage ont été perturbées par les conditions  météorologiques, obligeant planteurs, usines et coopérative à s’adapter.
Les trois raisons d’une rémunération «jamais atteinte» pour les betteraviers de Tereos

Le groupe coopératif sucrier Tereos a annoncé fin de semaine dernière une rémunération «jamais atteinte» des betteraves à ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde