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Prévisions économiques pour 2018 en France

Tout n’est pas rose, mais des facteurs convergents laissent augurer d’une année à venir plutôt dynamique. Tour d’horizon.

En 2018, production agricole et production agroalimentaire retrouveront un peu de couleurs, même si le cours 
des matières premières agricoles ne devrait pas vraiment augmenter.
En 2018, production agricole et production agroalimentaire retrouveront un peu de couleurs, même si le cours
des matières premières agricoles ne devrait pas vraiment augmenter.
© Réussir/V. Marmuse


«Les principaux moteurs de l’économie mondiale sont en phase et la croissance a accéléré à son plus haut niveau en trois ans au troisième trimestre, à plus de 3,5 % en rythme annualisé. Cette reprise paraît solide», écrivent les analystes de Xerfi Previsis, spécialiste des études économiques sectorielles dans leur «Conjoncture et prévisions pour l’entreprise» de décembre-janvier 2018.
2017 a marqué l’année de la fin de la consolidation budgétaire, du désendettement des entreprises et des ménages. Et les différentes zones économiques (à l’exclusion du Royaume-Uni) sont en phase dans la dynamique globale.
Autant d’ingrédients qui poussent à envisager que «l’économie mondiale est partie sur les bases d’une croissance supérieure à 3,5 % pour 2018». On gardera cependant un œil sur les matières premières hors agriculture, dont notamment le pétrole, qui voient leur prix remonter et sur certains pays, qui commencent à se déconnecter de la dynamique d’ensemble. «Mais, à court terme, les risques sur la croissance mondiale sont limités, voire nuls.»

France
Pour la France, Xerfi n’hésite pas à parler d’enquêtes de conjoncture «au zénith» avec un «élargissement de la base sectorielle de la reprise. Dans toutes les grandes branches d’activité, sans exception, les climats des affaires sont désormais nettement supérieurs à leur moyenne de long terme. En vedette, l’industrie est passée à la vitesse supérieure. Reste néanmoins un gros point noir récurrent : si les volumes reviennent, les prix restent sous pression, ce qui ralentit la remontée des marges. L’horizon est néanmoins suffisamment dégagé pour entrevoir une croissance plus robuste, qui atteindra 2 % en moyenne en 2018».
Le secteur de la distribution va particulièrement profiter de cette embellie conjoncturelle en 2018. «Soutenue par la hausse du pouvoir d’achat et la baisse du chômage, la consommation en biens des ménages va, en effet, nettement accélérer (+ 1,8 % contre + 1,2 % en 2017). Cela profitera aussi bien aux dépenses du quotidien qu’aux achats plus engageants. Après neuf ans de baisse, les dépenses d’habillement repartiront à la hausse en 2018. Le secteur des biens d’équipement du foyer (ameublement, électroménager, bricolage...) restera, quant à lui, très bien orienté, en lien avec le dynamisme du marché des logements.»
Comme d’habitude, en année de grande compétition sportive, il existera aussi un «effet Coupe du monde de football», qui permettra de relancer les ventes de matériels audiovisuels. Enfin, les ventes de voitures neuves «resteront dynamiques en 2018, avec une accélération des achats des particuliers».

Agroalimentaire, hébergement restauration
«Affectée par l’intensification de la concurrence étrangère et par les changements des habitudes de consommation des Français, la filière agro-alimentaire a entamé une profonde transformation, sur fond de montée en gamme, depuis le milieu des années 2010. Une stratégie qui a commencé à porter ses fruits, comme en atteste la croissance de plus de 3 % du chiffre d’affaires en 2017. La production reste néanmoins à la peine et la filière agro-alimentaire sera globalement le parent pauvre de la reprise industrielle en 2018 (+ 1 % en volume). Les nouvelles normes d’étiquetage et la mise en avant des produits des PME dans les rayons des grandes surfaces alimentaires soutiendront le made in France, mais la concurrence étrangère restera vive, en particulier sur l’entrée de gamme», peut-on lire dans ce rapport.
Les entreprises agro-alimentaires pourront également compter sur une demande bien orientée à l’international. Sur le marché domestique, la progression du pouvoir d’achat des ménages et le report croissant des consommateurs vers les produits nationaux alimenteront la demande adressée aux industriels. «Du côté des boissons, l’activité sera également bien orientée. Si l’Hexagone a connu en 2017 la pire récolte de vins depuis 1945, les producteurs puiseront dans leurs stocks et le marché ne devrait pas connaître de problèmes d’approvisionnement. La concurrence étrangère restera néanmoins rude sur les vins et champagnes.»
Le chiffre d’affaires dans l’hébergement et la restauration poursuivra sa tendance haussière en 2018 (+ 2,2 %). «Les professionnels profiteront d’une nouvelle amélioration des fondamentaux économiques qui incitera un peu plus les Français à voyager et à se rendre au restaurant. Après une très bonne année 2017, les hôteliers devront toutefois composer avec un léger tassement de la croissance. Ils ne pourront plus compter sur un effet de rattrapage lié au retour des touristes étrangers. A l’inverse, la progression du chiffre d’affaires sera plus marquée dans la restauration avec un pouvoir d’achat un peu mieux orienté. Mais les restaurateurs devront malgré tout faire face à la concurrence des circuits de restauration alternatifs «conventionnels» (offre de déjeuner des boulangeries, rayons snacking des grandes surfaces alimentaires...).»

Matières premières agricoles
Une forte hausse de l’indice Goldman Sachs commodity index (GSCI) des matières agricoles entre fin juin et début juillet a ensuite été «totalement effacée au cours des deux mois suivants, en raison notamment d’une campagne 2017-2018 qui s’annonce excellente, notamment en ce qui concerne les céréales», pointe le document de Xerfi. Le même phénomène avait pris place précédemment : hausse en janvier-février, repli entre mars et mai. «Au-delà des aléas climatiques, qui sont à l’origine de cette forte volatilité des cours agricoles, la tendance de fond reste néanmoins à la modération.»
Sur un temps plus long, «l’indice GSCI agricole a été pratiquement divisé par deux par rapport à son dernier point haut, atteint en juillet 2012, et la chute a été généralisée. La faiblesse du cours du pétrole a joué un rôle important dans le recul des prix agricoles, via la baisse des coûts des carburants (plus de 10 % des coûts de production dans l’agriculture) et des fertilisants, ainsi qu’à travers une influence négative sur les prix du bioéthanol». Dans un contexte d’excès de production importants, surtout dans les céréales, Xerfi ne prévoit pas «de rebond marqué pour aucune des principales matières premières agricoles».

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