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Quel semoir pour implanter des couverts ?

La chambre d’agriculture organisait une démonstration technique d’implantation de couverts en interculture, ce 20 août, à Miannay. Zoom sur les semoirs de semis directs sur chaumes.

Une démonstration de semoirs était organisée ce 20 août, à Miannay.
Une démonstration de semoirs était organisée ce 20 août, à Miannay.
© Alix Penichou

La réglementation est formelle : le sol doit obligatoirement être couvert entre la moisson et une culture de printemps. «Alors autant en faire un atout agronomique pour nos sols», suggère Françoise Crété, présidente de la Chambre d’agriculture de la Somme.
Ce 20 août, à Miannay, dans un champ de Jean-Charles et Thibaut Martel, l’heure était justement à la découverte des différents semoirs. Nous nous sommes concentrés sur quelques-uns capables de réaliser des semis direct sur chaumes. La parcelle : des limons profonds, une vingtaine d’hectares de blé, récemment moissonnés, qui doivent ensuite être cultivés en maïs et en betteraves.  «Nous avons choisi de présenter du matériel simple, accessible au plus grand nombre, et du matériel plus sophistiqué pour pousser la technique, explique Christian Lesenne, de la chambre d’agriculture. Tous les semoirs implanteront un même mélange, composé d’avoine rude, de trèfle d’Alexandrie, de vesce, de phacélie et de moutarde.» Les mélanges d’espèces sont de plus en plus conseillés, car ils améliorent la structure et la fertilité biologique des sols.

À chacun sa spécificité
Première démonstration : celle des établissements Flahaut et du semoir Kverneland, de 3 m, en semi-porté, à double trémie et mécanique. «Il est tout ce qu’il y a de plus simple, facile à régler et sans contrainte de puissance pour le tirer. 80 chevaux devant suffisent», assure le technicien. Il est composé de disques d’ouverture de rang, de type turbo ou gaufrés. «L’avantage du turbo est qu’il dégage tous les résidus de culture au fond de la ligne de semis.» La fertilisation peut être réalisée en même temps que le semis. Comptez une vitesse d’implantation de 5 km/h, soit 1,5 à 2 ha/h, «même s’il peut aller jusqu’à 18 km/h». Coût moyen : 30 000 €, variable selon l’équipement.
Le Maschio Gaspardo Gigante Pressure, lui, se distingue par son élément semeur indépendant composé d’un disque ouvreur crénelé, doté d’un angle de 2° (d’entrure et d’inclinaison) afin de «mieux pénétrer dans tous types de sol sans perturber l’horizon de surface». Une roue de jauge règle la profondeur (dix réglages de 1 à 8 cm). Elle est disponible en version caoutchouc ou en version fonte, plus adaptée à des terres argileuses ou caillouteuses. Pour refermer le sillon, une roulette de fermeture montée sur un bras indépendant est placée à l’arrière du disque. Le prix : 15 000 €/m, soit 90 000 € pour ce modèle de présentation de 6 m.
Eric Dewulf présente quant à lui un semoir Weaving, en 3 m, à double trémie et à disques inclinés, qu’il utilise pour sa propre exploitation, menée en non labour et semis direct depuis vingt ans. «Celui-ci est monté sur pivot pour supprimer les contraintes et garder l’alignement, confie-t-il. Il travaille par soulèvement et non pas en appui. Ce semoir soulève une bande et la dépose à nouveau à sa place. Ainsi, on n’entre pas la paille dans le sillon et il y a moins de soucis d’adventices.» Les vérins hydrauliques à double effet offrent à la machine une même pression au travail, même s’il y a une bosse sur le sol. Comptez cette fois 43 000 € et une vitesse de croisière comprise entre 6 et 12 km/h.
Le constructeur Guilbart, enfin, présentait un T-Drill à dents de 3 m, qui permet «d’implanter dans des volumes de paille broyée importants, aussi bien que du colza associé ou de semer sous couvert d’autres espèces, grâce aux disques ouvreurs à forte pression». Le semoir se compose d’une rangée de disques ouvreurs et de dents semeuses réparties sur trois rangées. «Les deux trémies permettent de semer des graines à deux profondeurs différentes en fonction de l’espèce.» Ce matériel est affiché à environ 15 000 €. «Ce petit prix permet d’investir dans un deuxième semoir à disques, comme notre Sembradoras Gil. Ainsi, toutes les sortes d’implantations peuvent être réalisées.»
Ne reste plus qu’à attendre la levée puis le développement des couverts pour juger de l’efficacité de chaque semoir.

Ce qu’ils en pensent...

Semoir à dents, à disques, à disques doublement inclinés ? À chacun sa préférence. Les agriculteurs présents à Miannay, ce 20 août, en profitaient pour juger d’eux-mêmes. «Le semoir à dents offre un bon contact terre/graine et une bonne qualité de levée lorsqu’on sème dans un couvert broyé, assure l’un d’entre-eux. Le prix est souvent intéressant. Mais le roulage est parfois nécessaire.» Ce type de semoir serait conseillé pour débuter en semis direct ou pour faire face à des conditions humides. «Je préfère un semoir à disques pour une bonne régularité sur le rang et en profondeur, donc une meilleure levée, juge un autre agriculteur. Mais j’évite de l’utiliser en conditions humides.» Les disques doublement inclinés, comme le Weaving, en séduisent d’autres : «Ils suppriment l’effet rebond des graines et ne font pas entrer de paille dans le sillon.»

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